Essai - Renault Mégane Tce 130 : la gourmande

Ce qui était une tendance se confirme. La part du diesel en France baisse de façon notable. Les immatriculations avec cette motorisation sont passées sous la barre symbolique des 60%. Une première depuis le début du 21e siècle. Sentant le vent tourner, avec pour témoin la baisse des bonus écologiques (alloués majoritairement aux diesels, puisque basés sur le CO2), les constructeurs se sont lancés ces dernières années dans le downsizing pour adapter leur offre « essence » au marché.
Renault répond donc présent avec une offre qui s’étale de 100 ch à 205 ch (GT) sous le capot de la Mégane et bientôt proche des 300 ch avec la sportive Mégane 4 RS. À la différence de la concurrence qui mise sur le 3 cylindres (Citroën et Peugeot avec le Puretech 130, Volkswagen avec le futur TSi 115 ou encore Opel avec le 1.0 Ecotec), Renault a concentré ses efforts sur un traditionnel « quatre pattes », mais ici de faible cylindrée.

Sous le capot de la Mégane, le 1.2 TCe 130 offre un silence de fonctionnement et une douceur d’usage qui devraient assurément convaincre les utilisateurs de diesel. Il en va de même pour l’utilisation en ville où il fait l’impasse sur les à-coups qui caractérisent ses concurrents, les 3 cylindres. Jusqu’ici, le tableau est idyllique. En revanche, au sortir des villes, la Mégane déçoit. Le TCe s’essouffle rapidement dans les tours et peine dans les relances, si bien qu’il oblige constamment à anticiper les dépassements. Pire, c’est sa soif démesurée qui nous a laissé pantois. Notre test réalisé sur plus de 700 km en usage mixte (ville/route/autoroute) nous aura coûté une moyenne de 8,8 l/100 km. Une consommation énorme, qui plus est réalisée avec la boîte mécanique à 6 rapports, moins vorace que la boîte à double embrayage disponible en option (1 500 €).

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Plus compact, ce moteur profite au poids final de la Mégane (1 205 kg), poids final qui se place en milieu de tableau des meilleures compactes européennes. A la conduite, la française délivre un bon niveau de confort grâce à un amortissement de très grande qualité, équivalent à celui d’une Golf 7. Le réglage privilégie la souplesse et le maintien. Les voies larges aidant, la tenue de route se veut rassurante, précise et « relativement » dynamique. On lui préfère cependant le caractère plus trempé de la Peugeot 308 et son train avant incisif. La nouvelle Mégane offre des qualités routières de bonne facture mais peut-être pas suffisamment pour venir chambouler l’ordre établi sur le Vieux Continent (Peugeot 308 et Volkswagen Golf 7 en tête).

Disponible à partir du second niveau Zen, la Mégane TCe 130 est facturée 23 200 €. Un prix bien placé sur le marché face à une Peugeot 308 Puretech Allure à 25 750 €. De plus, bien plus riche en équipement, la Mégane embarque le radar de recul, l’accès mains libres, la climatisation automatique, la lecture des panneaux, l’écran tactile 7’’, les jantes alliage 16 pouces, etc. Notre version d’essai, en finition intermédiaire « Intens », est facturée 25 400 € avec en plus le R-Link, la caméra de recul, la navigation Europe, le paramétrage de conduite Multi-sense, les projecteurs full LED, les jantes 17’’, etc. Bénéficier de la boîte à double embrayage EDC requiert 1 500 € supplémentaires.

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Dans l’habitacle, la Mégane reprend la même planche de bord que sa grande soeur, la Talisman, avec au centre une énorme tablette tactile regroupant les éléments multimédias (R-link) et les commandes de confort. Moins sujette aux bugs que l’ancien système, cette tablette n’aime toutefois pas être brusquée. Si vous allez plus vite que la musique, elle a tendance à figer, mais dans l’ensemble elle reste (de loin) plus performante que le système présent à bord de la 308. En matière de qualité perçue, elle reste dans la lignée des productions récentes, autrement dit en progrès avec des plastiques cossus et des matériaux de qualité. Toutefois, la présentation est moins soignée qu’à bord d’une Peugeot 308  ou une Volkswagen Golf. Déception également en ce qui concerne l’habitabilité. Les places arrière sont à peine dans la moyenne de la catégorie, notamment en ce qui concerne l’espace aux genoux, tout comme le volume de coffre (434 litres). Une Volkswagen Golf plus petite offre un bien meilleur rapport encombrement/habitabilité.