Essai - Seat Leon TGI (2022) : l'usine à gaz
Seat reconduit en France la déclinaison GNV de sa compacte. Economique et écologique, la Leon alimentée au gaz naturel donne aussi accès - en temps normal - à de nombreux avantages fiscaux et budgétaires. Encore faut-il parvenir à trouver une station en distribuant.
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Note
de la rédaction
14/20
Note
des propriétaires
En Bref
Moteur fonctionnant au gaz
A partir de 29 990 €
Crit’Air 1
Boosté par les aides gouvernementales, le GNV (gaz naturel véhicule) également appelé GNC (gaz naturel compressé) est devenu très populaire en Allemagne. A ce jour le parc automobile d’Outre-Rhin compte près de 100 000 voitures alimentées au gaz et environ 1 000 stations de recharges ouvertes au public. C’est sans compter sur le secteur des poids-lourds et des transports publics.
En France cette énergie est bien moins connue. Seules quelques modèles sont disponibles à la vente et on compte à peine 200 stations ouvertes au public sur tout le territoire. Pourtant ce gaz offre bien des avantages. A commencer par son aspect écologique avec des émissions de CO2 en baisse de 25% par rapport à un moteur essence. Tous les véhicules GNV sont également classés Crit’Air 1.
Esthétiquement rien n'indique la carburation au gaz de cette Leon, même pas un badge sur le hayon
L’aspect financier entre aussi en jeu avec des frais de carburant réduits et un coût au km de l’ordre de 30 % moins cher celui d’un moteur diesel, selon l’Association Française du Gaz Naturel pour Véhicules et jusqu’à 50% par rapport à l’essence. Ça, c’est en temps normal lorsque le prix au kilo du GNV est en moyenne d’1, 20 €. A l’heure actuelle, le GNV subit de plein fouet la crise en Ukraine, les stocks bas et la reprise de l’activité post-covid. Aujourd’hui, le prix du kilo s’est envolé au-dessus de 2,5 €, ce qui rend le GNV bien moins intéressant. Pour information, 1 kg de GNV équivaut à peu près à 1,2 litre de gazole et 1,5 litre d’essence.
La consommation mixte homologuée est établie à 4, 1 kg/100 km ce qui autorise une autonomie de 410 km environ. Un rayon d’action qu’il est possible d’allonger grâce au petit réservoir d’essence. Le plein est réalisé en quelques minutes seulement de la même manière qu’avec une voiture GPL.
Pour les professionnels, l’affaire est encore plus intéressante puisqu’à ces avantages s’ajoutent l’exonération de TVS (taxe sur les véhicules de société) pendant 3 ans, la TVA 100% récupérable sur le carburant, la carte grise offerte dans la plupart des régions et des aides locales.
Alors pourquoi ce carburant ne décolle pas en France ? Tout simplement car les infrastructures de recharge (couteuses à mettre en place) sont très peu développées pour le grand public. On compte, à ce jour, à peine 200 stations distribuant du GNC (Gaz naturel compressé). Le réseau français de stations GNV est principalement composé de stations privées réservées à l’usage d’une entreprise ou d’une collectivité.
Volkswagen est l’un des rares groupes à s’être lancé dans ce domaine voilà 20 ans au travers de ses marques Volkswagen, Audi, Skoda et Seat. Malheureusement fin 2020, Herbert Diess, le Président du groupe a annoncé la fin prochaine des véhicules GNV, le géant Allemand justifiant que les dépenses et les recettes n’étaient proportionnées et souhaitant se concentrer sur la montée en puissance de sa gamme électrique.
Seat a profité de la nouvelle génération de Leon pour proposer en France, vraisemblablement pour la dernière fois, une motorisation fonctionnant au GNV, appelée TGi. Visuellement il n’y a aucune différence notable avec une Leon classique. On retrouve une robe latine à l’extérieur et un habitacle sérieux et technologique à l’intérieur. Le seul élément qui diffère est l’apparition de deux jauges sur l’instrumentation, la première pour le gaz, la seconde pour l’essence. Cette version TGi est disponible à la vente dès 29 990 € en finition Style ou à partir de 32 640 € comme ici en finition XCellence, équipée de jantes de 17’’, du coloris rouge passion et de la sellerie similicuir.
La Leon TGI 130 est équipée d’un 4 cylindres essence 1.5 litre de 130 chevaux. Ce dernier est alimenté par trois réservoirs de gaz naturel comprimé d’une contenance de 17,3 kg placés sous la banquette arrière et le plancher de coffre. L’intégration de ces réservoirs a obligé le constructeur à réduire d’une centaine de litres le volume de coffre qui tombe à 275 litres. Ceux qui ont besoin de volume pourront opter pour la version break ST (+ 1 800 €) affichant une capacité de 482 litres.
Lorsque les réservoirs de gaz sont épuisés le groupe motopropulseur bascule automatiquement sur le petit réservoir d’essence (9 litres) afin de rejoindre facilement la station-service la plus « proche ». Vous n’avez rien à faire. Ou plutôt si : parvenir à trouver une station. Car le principal défaut de cette voiture n’est pas dépendant du constructeur, mais des infrastructures quasiment inexistantes en France. Si le maillage est relativement « correct » en île de France, dans certaines régions comme la Champagne, l’Allier, la Lozère, l’Ariège, la Haute-Loire, etc., trouver du GNV s’avère mission impossible.
La consommation mixte de la Leon TGi est homologuée pour 4,1l /100 km, ce qui équivaut à une autonomie d’environ 420 km. Nous avons relevé une moyenne de 5 kg/100 km durant notre essai réalisé sur un parcours mixte. Nous avons ainsi roulé 350 km avant de stresser pour la recharge. Heureusement, les 10 litres d’essence disponibles nous ont permis de ne pas tomber dans l’improvisation et de rejoindre l’une des rares stations ouvertes en île de France. En autonomie réelle, on tourne aux alentours des 500 km si l’on utilise le réservoir d’essence, pour un prix total qui avoisine les 65 € si l’on additionne les deux. Le coût au kilomètre est alors moins intéressant que celui d’un diesel.
Les performances sont au rendez-vous avec suffisamment de puissance et de couple pour assurer dans toutes les situations. La vitesse maxi plafonne à 203 km/h et le couple amplement suffisant de 200 Nm est géré en douceur par la boîte automatique DSG7. Avec 113 g de CO2/km, la Leon TGi échappe au malus écologique. Le châssis est toujours rivé à la route et le poids additionnel des bonbonnes de gaz a naturellement contraint à régler l’amortissement un peu plus ferme. Mais dans l’ensemble le niveau de confort reste bon.
Plus propre qu’une électrique !
En 2021, l’ADAC (Automobile Club Allemand) a classé la Leon TGi comme la voiture la plus respectueuse de l’environnement sur plus d’une centaine de voitures toutes motorisations confondues (essence, diesel, hybride, hybride rechargeable et électrique). L’organisme a tenu compte de la composition des énergies employées. Le GNV, appelé GNC en Allemagne, est composé de 40 % de biogaz alors que l’électricité, notamment en Allemagne est issue en grande majorité des centrales à charbon, pétrole et gaz.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,36 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,45 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 300 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Bicarburation essence GNV
- Taux d'émission de CO2 : 110 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Mars 2020
* pour la version IV 1.5 TGI 130 GNV XCELLENCE DSG7.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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