2. Essai - Suzuki Avenis 125 : le juste milieu
Bon, en se mettant à l'esprit que l'on n'a pas tous les jours vingt ans mais qu'il est possible de les retrouver, on se sent plutôt bien sur cet Avenis. Une cure de jeunesse ? Pas seulement. Il est tout simplement agréable et dégage quelque chose de sympathique, qui met tout de suite à l'aise. On se dit rapidement qu'il fait partie de ces scooters recommandables et abordables. À l'image d'un Yamaha Cygnus/MBK Flame à l'époque, pour celles et ceux qui s'en souviennent. L'Avenis reprend la formule des scooters asiatiques pratiques, sobres et efficaces à souhait tout en apportant l'exigence des standards japonais. Sans prétention, donc, mais capables, comme l'on dit, l'Avenis.
La première question que l'on se pose concernant un scooter à "petites roues", c'est son comportement sur les routes plus que celui qu'il affiche en agglomération, forcément bon : il est conçu pour (en théorie). On se questionne davantage sur sa manière de prendre de l'angle et surtout sur la stabilité qu'il pourra avoir une fois posé sur les flancs de ses pneumatiques. En l'occurrence, des Dunlop Runscoot D307, une référence surprenante de qualité(s), aussi bien en termes de confort que de grip sur le sec (non testés sur le mouillé). Ils se montrent également particulièrement rassurants quelle que soit l'inclinaison. Ne reste plus qu'à gérer la direction, toujours légère, mais suffisamment bien posée au sol et contrôlable pour peu que l'on reste souple des bras. De fait, une roue de 10 pouces, même bien chaussée, reste vive, même si jamais nous ne l'avons sentie se dérober.
Et c'est bien là l'une des caractéristiques principales de l'Avenis : sa grande homogénéité et sa capacité à se comporter de manière saine et précise, en environnement urbain comme sur les petites routes. Avec son moteur sans chichi ni tralala, le petit dernier de Suzuki pousse avec une énergie insoupçonnable au regard de la puissance affichée. Fort de son rapport poids puissance très favorable, il s'élance avec prestance et ne semble jamais faiblir, tandis qu'il monte vigoureusement vers les 85 km/h, renforçant sa sonorité dans le deuxième tiers de sa plage compteur. Sa vitesse max ? Anecdotique, mais située aux alentours 100 km/h en conditions normales, vers les 105 à la faveur d'une descente ou dans de bonnes conditions. Insuffisant pour l'autoroute à 110, donc, où l'on évitera tant que faire se peut de poser les roues même si là encore, l'Avenis file droit.
La direction est donc suffisamment bien posée en virage, tandis qu'elle suit les injonctions du guidon comme celles des hanches. Léger et pourtant rigoureux, l'urbano sportif se place avec simplicité dans les courbes serrées et tourne sans y penser, du fait de masses bien réparties. En agglomération, il est un atout de premier ordre lorsqu'il est question de se faufiler avec entrain et en toute simplicité. Surtout lorsque l'on sait que le freinage, qu'il soit couplé (levier gauche) ou non (levier droit), permet de contrôler la moindre manœuvre. Mieux encore, en fonction du réglage de la garde du tambour arrière, on peut éviter toute glisse de l'arrière tout en optimisant le freinage. C'est aussi simple qu'efficace et surtout, on conserve le choix du type de freinage que l'on souhaite. Sur le mouillé, on appréciera.
Il existe sur le compteur un témoin de conduite éco (économique, écologique, à votre convenance). Est-il pertinent ? Oui, si l'on souhaite consommer dans les 1,5 l/100 km en accélérant peu, en relâchant rapidement les gaz et en profitant de l'élan acquis… Une proposition tout à fait envisageable sur les axes roulants et en agglomération, bien moins lorsque le dénivelé est positif. En montée, on est aisément dans le rouge, sans pour autant que la consommation ne décolle. Il est toujours possible de la surveiller sur le compteur de manière instantanée. Au moins peut-on se rassurer en se disant que petit moteur et petit rythme entraîne petite pollution. Comptez 44 g de CO2 par km. Dans une grosse montée sinueuse, ne vous attendez pas à dépasser le 70, mais vous le ferez avec entrain et de bonnes relances. Meilleures que celles du Burgman s'il en est.
Et le duo ? Disons que les performances de l'Avenis dépendent grandement du poids qu'il transporte. Avec sa puissance mesurée et sa consommation optimisée, il n'est assurément pas un foudre de guère une fois que l'on évolue à deux à son bord. Pour autant, la partie cycle s'en accommode et l'on n'est pas si mal installé derrière, pour peu que son derrière, justement, soit assez menu. Les poignées latérales sont en tout cas un plus pour le duo, tout comme les repose-pieds escamotables qui mettent les jambes à l'aise. Une fois encore, c'est en ville que l'on profitera le plus de l'Avenis lorsque l'on se déplace à deux.
Photos (57)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération