Essai - Suzuki Avenis 125 : urbain, indien et franchement bien
Sur sa nouvelle plateforme scooter 125, Suzuki a développé trois scooters : le Burgman Street EX, l'Adress et l'Avenis, que nous essayons aujourd'hui. Un scooter urbain techniquement simple, au look moderne et coloré. Son autre argument ? Un tarif de 2 899 €. Pour ce prix-là, que peut-on espérer ?
Sommaire
Note
de la rédaction
14,3/20
Vous avez peut-être déjà pris connaissance de l'essai du Burgman Street 125EX, la version la plus évoluée produite à partir de la plateforme commune et lancée pendant l'été 2023 et produite en Inde, histoire de baisser les coûts d'une part, mais aussi de se retrouver sur le marché local où il se vend plus de 700 000 scooters Suzuki (vous avez bien lu sept cent mille). Si la principale différence tient à la motorisation, qui ne dispose plus du système de coupure automatique du moteur à l'arrêt ou encore de la solution technique permettant de rouler silencieusement, notamment à mi-régimes, la partie cycle est également différente. Les roues avant et arrière ne sont pas de même taille, avec 12 pouces pour l'avant et seulement 10 pour l'arrière. Un changement de taille, donc. L'amortissement est également adapté à ces différences.
Un moteur orienté action
Le monocylindre à refroidissement par air répond donc présent dans ce modèle à vocation urbaine. Simple dans le fond, optimisé au maximum, compact et léger, il profite d'une mécanique interne à frictions limitées et d'une optimisation de la consommation lui permettant de revendiquer 1,9 l/100 km. Bien entendu la puissance demeure raisonnable à plus d'un titre. Comptez 6,3 kW, ce qui représente peu dans le monde du 125 européen où la majorité des modèles titre plus de 8 kW (11ch) et où 11 kW est à la fois le maximum autorisé et le minimum syndical souhaité par les clients roulant le plus et le plus vite. Pour autant, nombre d'entre eux ont également bien plus lourd à emmener, ce qui permet de mettre en avant les 107 kg seulement de l'Aventis. L'un de ses "gros" arguments.
De fait, ce moteur n'est pas une nouveauté à proprement parler. Il est une interprétation d'un bloc déjà connu sur les marchés asiatiques et ceux d'Amérique latine. Il y existe depuis 2007 et a déjà été produit à plus de cinq millions d'exemplaires dans ses différentes déclinaisons. Il a "simplement" été mis à jour et adapté au marché européen et surtout aux normes actuelles. Autant dire qu'il a fait ses preuves… Voici donc un petit moteur plus simple que dans sa déclinaison "luxueuse" trouvée sur le Burgman Street. L'échappement est par contre similaire et habillé luxueusement alors qu'il est relativement fin et particulièrement discret.
De plus, si l'on regarde les performances globales des modèles électriques d'entrée de gamme en équivalent 125 proposés sur le marché, leur niveau de performances est souvent adapté à un environnement urbain et les performances réduites en conséquence afin de sauvegarder les batteries et le tarif de vente, souvent très élevé. Des performances pour lesquelles le petit dernier de Suzuki est dimensionné. Pas forcément en accélération pure ni en matière de couple, mais sur le reste, largement, notamment l'autonomie, comme vous vous en doutez. Avec 5,2 litres de contenance, le réservoir autorise près de 220 km à parcourir.
Le couple affiche pour sa part 10 Nm à 5 500 tr/min. Une valeur intéressante, mais pas folichonne non plus. Dans l'absolu toujours. De fait et dans la culture "motarde/scooteriste", l'Avenis semble être un scooter modeste. Nous rajouterons qu'il est aussi bien fini. Quant à l'équipement, il est on ne peut plus sobre et se résume à ce que l'on retrouve également sur le Burgman Street EX : un vide-poches ouvert côté droit et une boîte à gants côté gauche, laquelle ne ferme pas à clef et contient un port USB de recharge titrant 2A. Pas mal. Le vide poches n'est pas capitonné non plus, ce qui n'encourage pas à laisser son smartphone à l'intérieur s'il est un tantinet fragile.
Le tablier avant et arrière intègre respectivement un crochet et un anneau ouvrable en deux et escamotable. Utile pour transporter un sac sans trop gêner les jambes sur le plancher plat. Autres crochets, sur la charnière de la selle et auxquels on accède depuis le coffre ouvert. Ils servent d'accroche casque cette fois. Sous l'assise, un coffre de 21,5 litres est en mesure d'accueillir un heaume de type jet mais pas plus. Tout du moins si l'on excepte la petite trousse à outils.
Si l'on souhaite transporter plus gros, il faudra utiliser les belles poignées passager pour arrimer des tendeurs ou des sangles, aucune platine n'étant présente d'origine. Et pour cause : l'assise passager est raccourcie (par rapport à celle du Burgman par exemple), afin de laisser la trappe à essence placée à l'arrière du scooter. Un bouchon monté sur charnière que l'on ouvre depuis la serrure placée non loin. Pratique pour ne pas en mettre plein le coffre en cas d'éclaboussures ou de trop-plein. Pas mal, et pas moche non plus.
Point important, le freinage n'est pas doté d'un anti blocage, mais d'un dispositif de couplage frein avant/frein arrière lorsque l'on actionne le levier gauche. De plus, si l 'on retrouve un disque de frein de 110 mm à l'avant pincé par un étrier simple, l'arrière est quant à lui confié à un frein à tambour de diamètre 120 mm. Qu'on se le dise, les tambours modernes n'ont rien à voir avec les anciens élément, et un bon tambour peu donner un freinage à la bonne mesure.
Un look et une orientation Jeune
À ce prix-là, on a quand même droit à un éclairage mixant LED et ampoules et des indicateurs de direction intégrés à l'habillage de guidon. Un guidon agréable de prise en mains, tandis que l'assise placée à 780 mm de haut se montre taillée pour permettre de poser aisément pieds au sol, notamment du fait de la forme de la selle, très avenante. Les suspensions (fourche et amortisseur), suffisamment fermes, mais accueillantes, permettent de gagner encore quelques précieux millimètres par rapport à la valeur affichée.
À ce titre, ce n'est pas le seul endroit où la taille compte. Le plancher, par exemple, offre un petit enfoncement de chaque côté pour permettre aux grandes pointures de tenir en place dans les 336 mm de longueur de plancher, tandis que celui-ci se montre étroit (425 mm) et échancré dans sa partie postérieure, autre bon point pour ce qui est de poser pieds à terre. Un tout petit peu moins pour ce qui est d'avoir de la place. De fait, l'Aventis est plus compact que le Burgman Street 125EX.
Pour ce qui concerne l'instrumentation de bord, l'écran LCD est à la fois lisible, clair et complet, tandis qu'il regroupe les informations principales attendues. Déjà, la vitesse est l'information la plus importante et la mieux représentée, tandis que l'on retrouve des indications sur le kilométrage (deux trips et odomètre), la consommation (moyenne et instantanée par trip), le niveau de batterie (en volts) et le niveau d'essence, ainsi que la température moteur et un indicateur de révision (annuelle ou intervalle).
Après un changement de fond vient un changement de forme. Évident s'il en est. L'optique principal de l'Aventis n'est pas sans rappeler la forme de certains éléments de la production moto de Suzuki, notamment la B-King ou encore la GSR 600, tandis que le bouclier avant, de forme complexe, est également conçu pour dévier efficacement l'air. Le tête de fourche, par contre, beaucoup moins. La petite casquette sport est davantage là pour le look que pour autre chose. Comme la plupart des éléments d'habillage.
Assurément moderne de ligne, l'Avenis se destine a priori davantage à une clientèle jeune ou à celle appréciant les lignes modernes et tendues, acérées. Le budget plaide en tout cas en sa faveur. Et son comportement ?
Photos (57)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération