2. Essai Triumph Thruxton 900 : I Will Be True !
Triumph a la patte pour designer les motos néo-rétro et après la Bonneville, la T100 et cette Thruxton. D'un aspect visuel dans son ensemble, ce caf' est juste sublime. Le coloris vert rehaussé par un stripe jaune donne vraiment une gueule. Dans les détails on en aime certains comme le capot de selle qui équilibre parfaitement la ligne. Les rétroviseurs chromés fixés directement aux embouts de guidon (attention à la chute) sont juste sublimes et contrairement à ce que l'on pourrait penser, ils offrent une parfaite visibilité, il faudra prendre ses précautions lors des passages étroits.
En revanche nous sommes un peu moins fan des compteurs un peu cheap qui sont emboités dans une coque en plastique et de la forme du guidon. Un vrai guidon bracelet aurait été le bienvenu pour accentuer le côté Café Racer. Idem pour le garde-boue arrière qui alourdit un peu la ligne pour une catégorie qui se veut sans le moindre superflu. Mais l'ensemble de la machine est bien fini et très agréable visuellement.
Sur les aspects pratiques, il faudra se contenter du minimum vital. Cela se résume aux informations compteurs, un trip total et partiel et un témoin d'essence. Le réservoir d'essence est du plus bel effet avec son logo en relief le strip jaune qui souligne l'arrondi, mais en revanche le bouchon d'essence n'est pas très pratique car non fixe et non verrouillable. Une fois enfourchée, la position est légèrement vers l'avant mais pas aussi exclusif qu'un véritable Café Racer, la position des rétroviseurs sur les embouts de guidon se révèle plutôt bien placée et très agréable à utiliser. Pas de vibrations parasites et pas la gêne de voir des coudes. La petite bulle fait légèrement office, mais passé les 140 km/h on commence à être tracté par les bras. La selle est confortable et on se dit que l'on pourrait avaler les kilomètres sans trop de fatigue. Mais c'est sans compter les premiers tours de roues qui me feront vite penser le contraire.
Ce n'est pas la selle qui fera défaut mais la position des jambes. À moins d'être très court sur pattes, vos genoux viendront irrémédiablement se coller au bloc-moteur à moins de se reculer au maximum sur la selle. Avoir les genoux contre le moulin, n'est pas vraiment gênant en soi, c'est la chauffe de ce dernier qui risque de mettre à mal votre peau délicate. Cuir conseillé ou savoir rouler les jambes écartées !
La Triumph est sage, très sage…
Le bicylindre de 69 chevaux offre une sonorité pas désagréable encore plus passés les 6000tr/min. On aurait presque envie de changer la ligne d'échappement pour libérer un son encore plus rauque. Comme Triumph sait si bien le faire, le moteur est plein partout. Inutile de chercher à passer les rapports sans arrêt (boite de vitesse qui est d'ailleurs très bien étagée). Il est souple et reprend partout. Ceux qui aimaient le caractère pourraient trouver ça un peu mou, mais suffit d'ouvrir la poignée en grand pour obtenir une poussée sympathique. La prise en main est ultra-facile et même si le rayon de braquage est très grand, à l'utilisation au ralenti, la Thruxton est docile. On est très loin des Café Racer du JBT aux limites de l'incontrôlable. Et si votre espoir est de taper le chrono', le manque de stabilité à haute vitesse vous fera déchanter.
Durant notre essai, nous avons pu apprécier l'excellent feeling au freinage. Nous sommes pourtant dans du montage tout ce qu'il y a de plus basique avec un simple disque flottant et étrier Nissin 2 pistons. Mais à la poignée, le freinage offre un très bon feeling et un mordant suffisant pour ne pas se laisser surprendre.
Pour les sceptiques, les portions sinueuses s'avèrent son terrain de jeu favori. On apprend vite à maîtriser la machine et à prendre beaucoup de plaisir avec. La course à la puissance et au poids nous paraît tout d'un coup complètement inutile et le simple fait de se laisser couler au gré de la partie cycle ultra-saine suffit amplement. Cette dernière n'use d'aucun artifice, ni des dernières technologies mais on peut se sentir en confiance avec. En revanche, si vous voulez jouer de la sportivité avec un Caf', la Thruxton sera quand même à la limite là où une Moto Guzzi V7 Racer y trouvera son compte plus largement. La Triumph est sage, très sage… Elle le sera même peut-être un peu trop pour certains. Idem pour le système de suspensions. Il est basique mais suffisant. Les trous et les bosses seront amortis suffisamment pour ne pas se tasser les lombaires, ni même plonger sur les freinages appuyés.
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