Essai - Volkswagen e-Up ! : une vraie citadine électrique enfin en vente libre
Sera-t-elle la voiture qui fera vraiment démarrer les ventes de voitures électriques ? On ne peut jamais augurer de l’accueil du public, mais il est évident que la version électrifiée de la Volkswagen up! a des arguments pour y parvenir.
Sommaire
Note
de la rédaction
12,8/20
Note
des propriétaires
En bref
A partir de 23 440 €
Batteries de 36,8 kWh
Coffre de 251 litres
Malgré son nom, Volkswagen n’a jamais été très à l’aise pour vendre des automobiles citadines. « Voiture du peuple » peut-être, mais d’un peuple qui se déplace en dehors des agglomérations. Car les différentes tentatives récentes de la marque allemande n’ont toujours connu que des succès d’estime. La Lupo a vécu une carrière en demi-teintes entre 1998 et 2005, tandis que la Fox d’origine brésilienne n’a jamais convaincu le public européen quand elle lui était proposée, entre 2003 et 2011.
Lancée en septembre 2011, après avoir été montrée sous la forme d’un concept-car en 2007, la up! n’est pas parvenue à renverser la tendance. La plus compacte des Volkswagen, sans doute trop banale par sa ligne, n’a jamais réussi à détrôner les représentantes du minimalisme à la française que forme le trio Renault Twingo - Peugeot 108 - Citroën C1.
Par ailleurs, on a longtemps reproché à Volkswagen de ne pas avoir été très réactif sur le front de la voiture électrique. Sa première expérience sur le sujet porte sur la Golf à motorisation Blue e-Motion révélée en novembre 2010 sous la forme d’un prototype et commercialisée au compte-gouttes peu après. Puis la up! avait été déclinée dans une version électrique en 2013. Elle était chère et souffrait d’une autonomie dissuasive qui n’avait pas encouragé Volkswagen à la promouvoir vigoureusement.
Le ton change avec la nouvelle mouture. Pour rattraper son retard dans le domaine de la voiture électrique, Volkswagen a mis les bouchées doubles.
L’action la plus spectaculaire a été le développement de la ID.3 qui ne va pas tarder à débarquer sur nos routes. Après un lancement des pré-commandes au début de l’été, la première Volkswagen née électrique sur la plate-forme MEB a été officiellement dévoilée à Francfort en septembre. Elle remplacera la e-Golf mais en gardera le gabarit. Au cours des quatre premiers mois, entre les événements de Berlin et de Francfort, 30 000 commandes ont été enregistrées, sachant que la production ne démarrera à Zwickau qu’en novembre. Avant cela, Volkswagen met donc sur le marché une nouvelle version électrique de la up!. Contrairement à la ID.3 qui repose sur une plate-forme inédite et spécifique, la e-up! a été développée sur la base existante de la up!.
Commercialisée au tarif de 23 440 €, la e-up! représente une proposition enfin intéressante sur ce segment puisqu’elle est vendue beaucoup moins chère que la précédente exécution : 3 360 euros de moins, ce qui n’est pas rien.
Car si le chœur des bien pensants politiques enjoint la population à acheter des voitures électriques il faut bien se résoudre à l’évidence que les propositions ne pullulent pas. Passons sur la Smart à l’autonomie modeste, il n’y a pas véritablement de citadine électrique sur le marché. La Zoe de Renault, la BMW i3 ou la Peugeot e-208 ne jouent pas dans la même catégorie. Il y aurait bien la City K-ZE mais Renault la réserve dans l’immédiat au marché chinois.
Sur la route : confort et impressions de conduite
Extérieurement, rien ou presque ne permet d’identifier la e-up! de la up! dotée d’un moteur thermique. Un discret logo sur les portières et le hayon, un filet bleu sur la face avant ou encore les jantes différentes sont les seuls signes distinctifs. Ils ne sautent-ils pas aux yeux.
Le style reste donc toujours aussi passe-partout, sans effet excessif, sans charme tapageur, c’est un pur produit de design pur et dur d’une fonctionnalité qui ne laisse la place à aucune originalité, à aucune fantaisie.
Les constructeurs s’emploient à ne pas marginaliser les voitures électriques, à ne pas les cantonner dans une caste qui les identifierait au premier coup d’œil. La e-up! ne fait pas exception à cette règle de la banalisation voulue et assumée À bord, l’ambiance ne change guère de celle de la up! fonctionnant avec un moteur à essence. Le démarrage s’opère par une clé. Au cours des premiers mètres, entre 5 et 22 km/h, la e-up! émet un son artificiel, synthétique, qui lui permet de se faire entendre et de signaler sa présence au piéton distrait. Au-delà de cette vitesse, on considère que les souffles aérodynamiques et les bruits de roulements suffisent à prévenir le quidam attentif.
Sur la planche de bord est arrimé un tout petit écran qui aide à la navigation très insatisfaisante. Un écran si petit et si capricieux qu’il fait adorer les cartes Michelin sentant bon le papier et l’encre d’imprimerie. D’ailleurs, on retrouve l’ambiance de la up! qui ne peut pas être accusé de se montrer trop tapageuse, trop séductrice.
La e-ip! est vive, comme beaucoup de voitures électriques et elle se faufile avec une agilité réjouissante dans la circulation. Elle sait aussi s’échapper sur les autoroutes avoisinantes sans rechigner avec une vitesse maximale qui plafonne vite. Ce n’est pas son propos. Grâce au volant réglable en hauteur, le conducteur trouve facilement sa place à bord plutôt plaisante pour une citadine. On s’y complait d’autant que la suspension joue son rôle avec bonne volonté. Certes les places arrière sont mesurées, mais la up! n’est pas conçue pour les transports de troupe.
Toute sa conception est d’ailleurs orientée vers un usage essentiellement urbain. Le compartiment réservé aux bagages n’est pas prévu pour emporter de nombreuses malles, mais cet espace limité est bien agencé avec 251 litres de contenance, porté à 959 l quand la banquette arrière est repliée.
Reste la question de l’autonomie et de la recharge, point crucial propre à déclencher - ou pas - l’acte d’achat pour un véhicule électrique. La e-up! est livrée avec deux types de cable; Modes 2 ou 3. Le Mode 2 d’une puissance de 1,8 kW réclame 18 heures pour la recharge à 100 % (14 heures « seulement » pour une recharge à 80 %). Le Mode 3 destiné aux « wallbox » et bornes publiques dispose d’une puissance de recharge de 7,4 kW qui ramène le temps de recharge à 4 heures et demi.
En option, on peut se procurer un câble de Mode 4 destiné aux stations de recharge rapides où le temps est réduit à 40 minutes. La batterie est garantie huit ans ou 160 000 km. La précédente e-up! avait une autonomie limitée à 140 km, la nouvelle pousse le parcours jusqu’à 260 km. Ce qui pour une voiture à vocation urbaine n’est pas ridicule. Ce gain d’autonomie a été rendu passible par l’adoption d’une batterie deux fois plus puissante. et qui passe à 36,8 kWh. En ville, la l’absence de boîte de vitesses, les accélérations franches et sans la moindre vibration font de la e-up! une très agréable solution pour se déplacer individuellement.
Chiffres clés *
- Longueur : 3,60 m
- Largeur : 1,64 m
- Hauteur : 1,49 m
- Nombre de places : 4 places
- Volume du coffre : 251 l / 959 l
- Boite de vitesse : Auto. à 1 rapport
- Carburant : Electrique
- Taux d'émission de CO2 : 0 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Novembre 2019
* pour la version (2) E-UP! 2.0 5P.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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