Essai Yamaha MT-07 2018 : Plus chère, y compris dans nos coeurs
Pour 2018, Yamaha met sa MT-07 à jour. La bombinette au Diapason évolue même plus qu’elle ne le dit. Sans concession, les routes andalouses (Espagne) ont tranché. Verdict.
Une mise à jour de la MT-07 est en soi un événement. Et pour cause. Changer une moto vendue à plus de 140 000 exemplaires en Europe entre 2013 et 2017 n’est pas une mince affaire. Lorsque ces changements vont dans le sens de la performance, on ne peut que s’en féliciter. Lorsqu’ils touchent à l’esthétique, tout est affaire de goût. Aussi cette nouvelle MT-07 est-elle attendue au tournant. Et pour ce qui est de tourner, justement, les routes choisies pour Yamaha afin de tester le nouveau potentiel des suspensions revisitées ont de quoi remonter le moral : entre Marbella et Ronda, dans les massifs andalous, ça monte, ça descend, ça tourne rapide, ça tourne fort, bref, pas le temps de s’ennuyer et tant mieux.
Tant mieux, car la nouvelle selle n’a pas seulement changé de forme. Si elle devient un peu plus ample et englobante dans sa partie avant elle est surtout rejointe dans sa partie arrière par la selle passager. De quoi former un dosseret plus agréable. Elle revoit également son assiette et son rembourrage. Par contre, elle reste d’une fermeté à devenir intime avec les coutures de vos sous-vêtements. Pour résumer, elle donne envie de ne pas tenir en place. Si l’élément conducteur d’origine permet très facilement aux plus d’1,80m de poser les deux pieds à plat au sol, une selle optionnelle remonte de 28mm la hauteur d’origine (833 mm au lieu de 805). Et c’est une bonne nouvelle pour les plus sportifs. La position des repose-pieds reste identique à celle du millésime précédent. Pour l’heure, concentrons-nous sur les autres nouveautés. Esthétiquement, on remarque des changements en douceur rapprochant davantage la 07 de la MT-09. L’optique avant est ainsi plus proche de celui d’une MT-09 première génération, tant dans sa définition que dans son implantation. Il est cependant agrémenté de petits ailerons inférieurs du meilleur effet.
Un sacré coup, un beau coup, un bon coup !
Le réservoir profite également d’un restyling. Il conserve ses 14 litres de contenance, mais simplifie le nombre de composantes de son habillage et se « raccourcit » de 10mm au niveau de l’entrejambe. Les volumes perçus sont plus sympas à l’oeil et il est agréable à prendre en jambes. De quoi masquer davantage les genoux, et offrir un aspect bien plus valorisant quae par le passé. Les écopes de réservoir sont également revues, plus effilées et plus « imposantes », elles s’inscrivent agréablement dans la nouvelle ligne du réservoir. Un beau coup de crayon a donc présidé ce lifting, c’est indéniable.
La MT-07 semble plus musclée, et s’offre un aspect des plus sérieux. D’autant que la finition est voulue à la hausse. En témoigne également la refonte de la coque arrière. Subtile, on retrouve un petit air de R1 au travers des flancs de coque arrière vissés et aérés, comme suspendus. La signature visuelle de la MT-09 se retrouve également dans l’optique arrière à LED. Une fois que l’on freine, les Leds jusque-là réparties en deux blocs, s’allument intégralement et prennent de l’ampleur. Une autre réussite.
Lors d’une évolution, il y a ce que l’on voit immédiatement, évoqué à l’instant, et ce que l’on ne peut deviner. A l’image du guidon apparemment un chouilla plus large. Pas de quoi modifier le comportement, la position de conduite ni l’aspect général de la moto, mais un détail parmi tant d’autres. L’instrumentation, compacte, entièrement digitale n’a pas changé. Elle propose une cinématique de mise en route racing, tandis que sa présentation est sobre et les informations choisies toujours très claires : vitesse, compte tours, indicateur de rapport engagé et heure. On regrette uniquement de ne pas pouvoir naviguer depuis le guidon entre les fonctions à afficher en alternance (consommations, température extérieure/moteur et trips journaliers/totalisateur). Au moins les commodos sont-ils des plus compacts. A noter un switch de clignotant miniaturisé et proche du petit bouton de klaxonne : de quoi s’y accrocher de temps à autre. Oups.
A chapitre de ce que l’on ne voit pas, il y a bien entendu l’homologation Euro4 du moteur, lequel n’évolue pas cette année. Le bicylindre vertical CP2 a cependant de quoi rester serein face à la concurrence. Sa puissance de 75 chevaux n’est pas son seul atout. Rappelons que MT signifie Master of Torque. De ce point de vue, les 68Nm maximum disponibles à 6 500 tr/min ont bien l’intention de s’exprimer de la meilleure des manières, tout comme les 689 cm³.
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