2. Essai - Yamaha XSR 125 : partie-cycle bien équilibrée

Parfaitement alignées, nos montures, béquillées sur la latérale attendent patiemment notre arrivée. Avant de partir, mes confrères et moi-même présents pour l’occasion prirent soin de lever les yeux en implorant le ciel et ‘’sainte gamelle’’ de bien vouloir nous épargner durant ce roulage. Une pression sur le démarreur suffit au bloc de 15 chevaux de s’ébrouer dans une sonorité rauque typique des moteurs 4 temps de la petite cylindrée. Première enclenchée et c’est parti ! Quelques kilomètres dans la périphérie de la ville suffisent à percevoir des remontées d’informations précises sur la position de conduite : le buste, légèrement penché vers l’avant, les bras bien tendus, difficile de se sentir à l’aise, mais la XSR se montre bien moins radicale que le roadster MT. De plus, la selle à ‘’bourrelets’’ qui culmine à 815 mm, manque de rembourrage au niveau de l’embase, ajoutez à cela un réservoir bombé, et vous ressentez une douleur fort désagréable à l’aine. Vous l’aurez compris, cette baby XSR n’est pas adaptée aux morphologies de moins d’1m75.

Si l’on fait rapidement abstraction de cette gêne, le rythme pour le moment tranquille, permet de monter en température le moteur, les freins et surtout les pneumatiques IRC qui, avouons-le, n’incitent pas à l’excès de confiance sur un revêtement humide. Passé ce stade, la prise en mains se fait de manière plus sereine, on découvre une motorisation vaillante sur les trois premiers rapports avant de constater un léger essoufflement avant une reprise véloce à partir de 7 500 tr/mn jusqu’au rupteur sachant que la 6ème vitesse ne sert que ‘’d’over drive’’. Côté consommation, Yamaha annonce seulement 2,1 l/100 km, sur ce point, nous avons été bien loin du compte puisque le verdict final a révélé 3 litres. Pas vraiment une surprise, car la moitié de notre essai réalisé sur des routes de campagne a été effectuée sur un rythme effréné, une bonne occasion de louer une partie-cycle efficace, saine et une répartition des masses judicieusement équilibrée.

En effet, la fourche avant s’est montrée vive, précise quel que soit l’état de la route. Il suffit d’une légère action sur le guidon pour que la moto prenne le point de corde escompté sans louvoyer. En revanche, le simple amortisseur arrière beaucoup trop dur n’arrive pas à compenser le manque de moelleux de l’assise. Dommage ! Enfin, la XSR jouit d’un système de freinage ABS à deux canaux : le mordant diffusé aux disques avant et arrière demeure suffisant pour stopper l’engin de 140 kg (soit 2 kg de moins que la MT). Peu intrusif, il est difficile à prendre en défaut. Un gage de sécurité nécessaire pour les novices comme pour les utilisateurs confirmés si la situation l’exige. Les leviers réglables apportent un bon feeling, alors que l'on apprécie la fouche qui ne plonge pas trop lors des phases de freinage appuyées.