Europe : pas de vérification indépendante des émissions polluantes
Entre les intentions et les actes, il y a parfois un delta qui jette comme un écran de fumée sur la réalité des choses. Ainsi, il n’est pas un gouvernement qui ne déplore le scandale des émissions polluantes rejetées par les véhicules proposés à des concitoyens achetant de bonne foi des modèles qui dépassent en réalité les normes imposées. Mais les mêmes réunis au sein de l’Europe refuse de sanctionner une industrie automobile qui est aussi un pilier économique et social. La Commission européenne vient de s’en rendre compte.
Des voitures diesels roulant avec des logiciels truqués leur ayant permis de passer frauduleusement sous les fourches caudines des homologations, des règles de calcul nébuleux agrémentées par des constructeurs mentant à l’insu de leur plein gré sur les caractéristiques écologiques de leur gamme, ce n’est rien de dire que l’atmosphère est pesante sur le sujet des émissions polluantes. L’Europe qui se veut vertueuse et dit regretter 467 000 morts prématurées par semaine causées par la pollution de l'air veut réagir. Et c’est la Commission européenne qui s’est saisie du dossier pour y mettre bon ordre.
Cette dernière a donc proposé de donner plus de pouvoir à son aile scientifique, le Centre commun de recherche, afin qu'elle puisse inspecter les véhicules indépendamment des tests menés par les autorités nationales, payés par les constructeurs automobiles. Mais cette perspective d'« organiser et de mener à bien » des tests d'émissions a été effacée du projet de loi qui sera discuté par les ministres européens à Bruxelles cette semaine.
En d’autres termes, les États membres ont enterré la mise en place d'un système de vérifications indépendant pour les émissions des véhicules. Une information relayée par le quotidien britannique The Guardian. Une décision finale sur le régime européen des tests devrait être prononcée en février.
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