Fiat Barchetta vs Mazda MX-5 1.6 NB, des sensations pures dès 5 000 €
Surprise, malgré la hausse généralisée des prix, les sympathiques Barchetta et MX-5 demeurent abordables, tout en prodiguant un grand plaisir de conduire cheveux au vent. Mais laquelle
choisir ?
Les forces en présence
Fiat Barchetta (1995 - 2005) : roadster, 4 cylindres en ligne, 1,7 l atmo, 130 ch, 1 060 kg, 201 km/h, à partir de 5 000 €.
Mazda MX-5 NB 1.6 (1997 - 2005) : roadster, 4 cylindres en ligne, 1,6 l atmo, 110 ch, 1 015 kg, 191 km/h, à partir de 6 000 €.
Réplique de Fiat à la Mazda MX-5 en 1995, la Barchetta a surpris par son look aguicheur. Mais les puristes ne lui ont pas pardonné de rester une simple traction, quand la japonaise était une
« vraie », une propulsion. De plus, la Fiat, certes compétitive par son tarif, était plus chère que ce à quoi son blason roturier avait habitué la clientèle, ce qui a contribué à nuire à son succès. Renouvelée en 1997, la MX-5 se dénichait alors à un prix inférieur à celui de la Barchetta, si on acceptait de se contenter de 110 ch, soit 20 de moins que pour sa rivale. Depuis, les choses ont changé, et la Fiat s’affiche à des montants plus compétitifs. Mais est-elle pour autant une meilleure affaire ?
Présentation : deux roadsters compacts et charmants
Plus de dix ans après avoir délaissé la catégorie, qu’il occupait avec la 124 Spider devenue Pininfarina Spidereuropa, Fiat relance un spider à la surprise générale. Comment ? Avec la Barchetta, dont les premières photos ont été diffusées fin 1994. Dessinée par Andreas Zapatinas, elle séduit par ses courbes évocatrices des sixties, mais certains passionnés lui reprochent de n’être qu’une traction. Forcément, puisqu’elle reprend la plate-forme de la Punto. Mais la Barchetta réplique avec son moteur inédit, un 1,7 l, version 4-cylindres du bloc Pratola Serra équipant la grande Lancia Kappa en 5 cylindres.
Nanti d’un déphaseur d’arbre à cames d’admission (une première chez Fiat) et de 16 soupapes, ce bloc de la Barchetta développe 130 ch, et emmène le petit roadster italien à 201 km/h. Exposée pour la première fois au salon de Genève 1995 et commercialisée dans la foulée, la Fiat est bien placée, à 128 600 F (30 600 € actuels selon l’Insee). Toutefois, son équipement paraît aujourd’hui succinct : vitres électriques, antidémarrage et airbag conducteur sont de série. Jantes alliage, ABS et airbag passager demeurent en option, alors que la capote est manuelle. La version Pack
(135 800 F, soit 32 300 € selon l’Insee) ajoute l’ABS et les rétros électriques, notamment.
Les ventes partent bien initialement mais plafonnent vite, ce qui dissuadera Fiat de faire évoluer significativement la Barchetta. L’alimentation change en 1998, la version de base est supprimée en 1999, un 3e feu stop s’installe sur le couvercle de malle en 2000 puis… la production s’interrompt en 2002. Pourquoi ? Parce que Maggiora, qui sous-traitait l’assemblage de la voiture, a fait faillite ! Elle reprend en 2003, dans l’usine Fiat de Mirafiori, la voiture bénéficiant d’un restylage : bouclier avant revu, équipement enrichi et nouvelles jantes. Dès lors, la Barchetta s’offre en deux versions, la base et la Spider Europa, qui ajoute le cuir et la clim notamment. Le spider italien tire sa révérence en 2005, après avoir été produit à 57 791 exemplaires. Un succès mitigé donc.
Peu de voitures ont autant marqué leur époque que la Mazda MX-5. Lancée en 1989, elle actualise la formule des roadsters anglais et italiens. Châssis-poutre allié à des trains roulants indépendants, moteur double arbre à injection, la japonaise est très moderne mais, coup de génie, demeure une propulsion et s’habille d’une carrosserie néo-rétro tout à fait craquante. Résultat, elle remporte un immense succès, ce qui inspirera BMW (Z3), Fiat (Barchetta), MG (F) ou encore Mercedes (SLK).
Fin 1997, après avoir été écoulée à 430 000 unités (très majoritairement aux USA), la MX-5 de première génération, codée NA, est remplacée par la NB. Les évolutions techniques portent principalement sur la rigidité du châssis, alors que la carrosserie est presque entièrement redessinée pour suggérer plus d’agressivité. Les phares escamotables disparaissent au profit d’optiques elliptiques plus simples et l’habitacle est renouvelé. Par ailleurs, la protection anticorrosion progresse, semble-t-il.
Malgré tout, la NB est moins chère que la NA à son lancement : 114 500 F en 1,6 l de 110 ch, soit 26 300 € actuels selon l’Insee. Conséquence, également proposée en 1,8 l de 140 ch, se vend mieux que sa devancière. En 2000, elle bénéficie d’une légère mise à jour (dite FL) : les boucliers sont revus, de même que les projecteurs et les sièges. De nouvelles améliorations interviennent en 2002 : jantes de 15 pouces, freins agrandis… Produite à près de 532 000 unités, la NB cède la place à la MX-5 NC en 2005, entièrement nouvelle mais plus lourde et moins amusante à conduire…
Fiabilité/entretien : une Fiat moins friable
Même s’il était inédit en 1995, le 1,7 l de la Barchetta n'a pas connu de maladie de jeunesse et se montre très endurant. Sa seule faiblesse est le déphaseur d’arbre à cames que l’on changera avec la courroie de distribution avant 80 000 km (s’il fait un bruit de diesel). On relève aussi des infiltrations d’eau dans les projecteurs et quelques pépins électriques (allumage inopiné du témoin d'airbag), rarement graves.
Cela dit, la corrosion peut sévèrement attaquer les soubassements (planchers, fond de coffre, passages de roue arrière), en particulier sur les autos venant de zones très salées en hiver : à bien inspecter avant achat. Pour le reste, la Fiat vieillit classiquement et se montre aisée à entretenir mécaniquement. En revanche, certaines pièces, notamment de carrosserie, deviennent très rares et… chères.
Mécanique au moins aussi solide pour la Mazda MX-5, qui ne pose aucun problème et encaisse des kilométrages très élevés. Seulement, quelques exemplaires ont été affectés de soupapes défectueuses jusqu’à l’été 1999. En général, elles défaillent vers les 60 000 km, et normalement, tous les exemplaires concernés ont été mis à niveau. Comme sur la Barchetta, il faut changer la courroie de distribution au bon moment.
Avec l’âge, les fils de bougie posent problème, et de petits pépins électriques sans gravité ne sont jamais à exclure. En réalité, le souci de la MX-5, c’est la corrosion, touchant les bas de caisse, les planchers et parfois les longerons… N'achetez pas sans un examen sérieux de ces éléments ! Bon point, on trouve toutes les pièces aisément, et à prix acceptable.
Avantage : Egalité. Les deux disposent de mécaniques très solides mais la MX-5 semble rouiller davantage. Cela dit, ses pièces détachées sont moins chères.
Vie à bord : la Dolce Vita, une spécialité italienne
Très design à l’extérieur, la Barchetta l’est aussi à l’intérieur. Ambiance néo-rétro charmeuse et très réussie, alors que la finition semble convenable. Les sièges se révèlent confortables, et si l’espace reste compté, il s'avère bien calculé pour deux.
On apprécie aussi les quelques rangements, comme la boîte à gants fermée, et l’étagère derrière les sièges. Pour décapoter, très simple : on déverrouille le toit en deux endroits sur le tour de pare-brise, on sort pour lever le couvre-tonneau, et on rabat la capote d’un geste, avant de refermer le cache. A 165 l, le coffre demeure petit.
Dans la Mazda, ce n’est pas la joie. Ambiance sombre et fonctionnelle avant tout, avec une belle qualité d’assemblage et des matériaux un peu meilleurs que dans la Fiat. Mais, si la largeur utile est acceptable, la place manque nettement en hauteur quand la capote est en place.
Celle-ci se rabat comme celle de la Barchetta, deux déverrouillages et un seul geste, après qu’on a ôté à l’arrière la protection en plastique de la toile. Avantage : une lunette arrière en verre, garante d'une meilleure visibilité. Le coffre est encore plus petit que celui de la Fiat, à 144 l.
Avantage : Fiat. Mieux présentée et plus spacieuse, la Barchetta rafle ici la mise malgré quelques matériaux peu soignés.
Sur la route : une partie de plaisir
A bord de la Barchetta, grâce au volant réglable, on trouve une très bonne position de conduite. On réveille le moteur, qui sonne très plaisamment. Surtout, il est à la fois très souple et capable de pousser jusqu’à 7 000 tr/min en chantant, gratifiant au passage de belles performances. Un excellent bloc, doux et à l’aise à tous les régimes, secondé par une boîte bien étagée mais parfois accrocheuse.
On a beaucoup reproché à la Fiat d’être une traction, et pourtant : direction consistante et précise, train avant incisif, arrière qui enroule gentiment à la limite… Elle procure du plaisir par son comportement efficace, même si parfois le pare-brise tremble. Surprise, l’amortissement se révèle relativement prévenant, au bénéfice du confort, même si le niveau sonore s’avère plutôt élevé. Toit baissé, on subit bien des remous venant de l’arrière : le coupe-vent est conseillé.
Dans la MX-5, mauvaise surprise si on mesure plus d’1,80 m : le volant est à la fois non réglable et implanté trop bas. Dommage, car la position de conduite très allongée se révèle plaisante. Seulement, les grands devront aussi conduire la tête dans la toile. On préférera la replier ! Le moteur, docile et souple, se montre vif mais moins vigoureux que celui de la Fiat, en accélération comme en reprises.
Pourtant, on éprouve un certain plaisir mécanique grâce à l’excellente commande de boîte, courte, précise et très rapide. Pas plus efficace que celui de l’italienne, le comportement de la japonaise apparaît plus ludique, car l’auto, plus ferme, communique un peu mieux et profite d’une rigidité supérieure. Surtout, on peut se livrer à quelques survirages pour s’amuser. En revanche, la tenue de cap reste perfectible et la fermeté de la suspension nuit au confort. Cela dit, elle protège un peu mieux du vent en l’absence de filet anti-remous.
Avantage : Fiat. Oui, le comportement de la Barchetta reste moins ludique que celui de la Mazda, mais il est tout aussi efficace, alors que les performances italiennes sont supérieures.
Budget : pas chères... pour l'instant
Une Barchetta de base en bon état se déniche dès 5 000 €, avec environ 130 000 km. Un exemplaire un peu équipé (cuir, ABS), demandera 1 000 € de plus. Pour rester sous les 100 000 km, comptez 7 000 € minimum, les plus belles ne dépassant pas les 10 000 €. Côté consommation, la Fiat avale 8,5 l/100 km en moyenne.
Pour sa part, la Mazda débute, en état sain et sans rouille, à 6 000 €, avec près de 200 000 km, ce qui n’est pas un souci si l’auto a été bien entretenue. Un bel exemplaire de moins de 150 000 km atteint 7 000 €, et on comptera 8 000 € pour rester sous les 100 000 km. Les plus belles atteignent 13 000 € à moins de 50 000 km. La consommation ? 9,0 l/100 km en moyenne.
Avantage : Fiat. Moins chère et plus frugale, la Barchetta remporte ici une victoire logique.
Verdict : La Barchetta est une meilleure affaire
Vendue nettement plus cher neuve, la Barchetta a inversé la tendance, devenant plus abordable que la MX-5. Elle se révèle également plus performante grâce à un meilleur moteur, plus facile à vivre pour les grands et globalement un peu moins inconfortable. Le tout, avec un comportement routier tout aussi efficace. Par ailleurs fiable, la Fiat, contre toute attente, rouille moins que la Mazda.
Celle-ci réplique avec un comportement routier plus communicatif et ludique, un châssis plus rigide et une mécanique au moins aussi fiable. La boîte procure, elle aussi, plus de plaisir par son maniement, sinon son étagement. De plus, ses pièces détachées sont plus abondantes et moins onéreuses. Insuffisant toutefois pour prétendre à la victoire.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Egalité |
Vie à bord | Fiat |
Sur la route | Fiat |
Budget | Fiat |
Avantage | Fiat |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Fiat Barchetta et Mazda MX-5 NA
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