Finitions business : les constructeurs restent aux petits soins
Le segment des flottes contribue à porter le marché automobile national. Y compris en période de crise où les immatriculations dans les parcs d’entreprises résistent mieux que les mises à la route sur le canal des particuliers. Coup de projecteur sur les finitions business, sur leurs niveaux de services mais aussi sur leur statut d’éclaireur et cette faculté, pour certaines, à élargir habilement leur cible.
La clientèle entreprise tient une place de choix dans la stratégie commerciale des marques. C’est dans ce contexte que les finitions business sont aux petits soins avec leur cible dédiée. Elles octroient, du moins sur le papier, la meilleure dotation possible pour répondre aux attentes concrètes des professionnels. Elles mettent entre autres l’accent sur les aides à la conduite ainsi que sur des offres personnalisées et agiles en termes de navigation et de connectivité.
Un socle commun aux gammes business
Hyundai fait partie des nombreuses firmes qui se sont fait une renommée ces dernières années dans le camp des flottes tricolores, précisément grâce aux finitions business. La marque sud-coréenne a voulu bâtir une gamme comprenant les équipements qui, selon elle, sont les plus fréquemment demandés par les pros.
Les véhicules badgés Hyundai embarquent ainsi sur toutes leurs finitions business une aide au stationnement arrière avec caméra de recul, un régulateur-limitateur de vitesse, la détection de fatigue du conducteur, l’assistance active au maintien de voie, mais aussi un écran multimédia tactile, le Bluetooth, une compatibilité Apple CarPlay et Android Auto ou encore la navigation Europe avec mise à jour gratuite de la cartographie.
Chez BMW, la formule allouée aux professionnels évolue sous la bannière « Business Design » et couvre, là encore, l’ensemble du paddock. La finition comprend, en supplément des séries d’entrée de gamme, l’indicateur de limitation de vitesse, l’avertisseur de franchissement de ligne et un système anti-collision, entre autres.
Autre illustration de la démarche des constructeurs à travers la collection « Life Business » de Volkswagen. Celle-ci est déployée notamment sur le Tiguan, vitrine de la marque. La finition dispose de série du démarrage sans clé, d’un tableau de bord 100 % digital et d’un câble de recharge (sur la version plug-in hybride) pour prise de courant publique ou domestique. En outre, elle donne accès pendant 3 ans à l’appli maison « WeConnect » qui distille la navigation en temps réel, une assistance en cas de panne et la radio via Internet, tout cela par le biais d’une carte eSIM intégrée.
Les pros, une cible privilégiée pour l’électro-mobilité
La majorité des fabricants accordent une vraie importance aux lignes business, à leur dotation de bord mais également à la mécanique qui leur est associée. Exemple de Renault avec son Captur E-Tech Hybrid. À son lancement en 2021, la finition Business constituait le cœur de gamme et donnait alors aux acheteurs professionnels la primeur de sa nouvelle technologie full hybride à 145 chevaux.
Chez Toyota, pionnier des motorisations alternatives, les ventes « business » sont si cruciales qu’elles sont même assorties d’un « bonus » exclusif depuis plusieurs années. En effet, la clientèle qui opte pour ces finitions bénéficie d’un stage pour se familiariser à la conduite d’une voiture hybride, hybride rechargeable, 100 % électrique ou roulant à l’hydrogène.
Cette sensibilisation de terrain, à laquelle se greffe un module d’e-learning, dure entre 2 et 4 heures. Elle est opérée sous la houlette de la Beyond Zero Academy et peut être dispensée soit en centre de formation, soit sur le site de l’entreprise qui en fait la demande.
Fort du succès rencontré depuis 4 ans, Toyota, mais aussi Lexus (via son Electrified Program), s’apprêtent à étendre sans conditions leurs initiatives à l’ensemble des finitions et modèles commandés par un professionnel, qu’il s’agisse de VP ou de VUL.
Ces finitions business qui font du pied au grand public
Ce rôle d’éclaireur qu’ont parfois les collections business ne signifie pas pour autant qu’elles sont irremplaçables. A fortiori en cette période de crise mondiale des semi-conducteurs. D’ailleurs, on assiste depuis des mois à une réorganisation des gammes au sommet de certains groupes. Un phénomène pas anodin en vérité, avec pour parti pris assumé de délaisser les finitions nominatives au profit d’appellations généralistes qui permettent de resserrer légèrement le catalogue et de rentabiliser les coûts sans pour autant renier sur la qualité globale des produits.
C’est par exemple le cas chez Renault. La finition Business du Captur (que nous évoquions plus haut) s’est muée il y a quelques jours en une finition « Evolution » accessible également aux particuliers. Chez Stellantis, même tendance, notamment sur les Peugeot 3008 et 2008 restylés. À la fin de l’été dernier, chacun de ces modèles a en effet sorti de son catalogue une ancienne variante (« Access » pour l’un, « Active » pour l’autre), mais aussi bousculé les déclinaisons logotées « Business » pour les remplacer par les lignes « Active Pack » et « Allure Pack » aux contenus pourtant quasi similaires. La première d’entre elles incarne désormais le ticket d’entrée au volant du 3008. Objectif : entretenir la confiance des pros mais aussi séduire le grand public, contrairement à une finition business classique.
De manière générale, qu’il s’agisse de commercialiser de pures finitions business ou des versions semi-pro/semi-publiques à équipements plus ou moins identiques, les constructeurs sont en tout cas fortement mobilisés au service des flottes. Ils sont en outre toujours plus nombreux à dégainer des offres complémentaires de financement. Le principe ? : coupler la dotation de la gamme « entreprises » à une formule de location longue durée (LLD) ou de location avec option d’achat (LOA), le tout en lien direct avec les organismes bancaires liés à la marque.
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