Fourgons et aides à la conduite : le compte n’y est pas encore
Louis-cyril Tharaux , mis à jour
Selon les conclusions d’une étude publiée il y a quelques jours par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, les systèmes d’aides à la conduite sont encore insuffisamment présents sur les véhicules utilitaires légers neufs distribués en Europe.
« Le nombre d’accidents impliquant les véhicules utilitaires légers ces dernières années a moins diminué que celui de la plupart des autres modes de déplacement. Ces accidents surviennent majoritairement en agglomération et lors de trajets professionnels, et la moitié des victimes d’accidents impliquant des VUL sont des usagers vulnérables », souligne le rapport de l’ONISR.
La délégation du Ministère de l’Intérieur rappelle que les ADAS (en anglais : Advanced Driver Assistance Systems), appelées communément « aides à la conduite », peuvent incarner une parade efficace pour faire baisser l’accidentologie.
Dotation de série insuffisante
Or, « si les ADAS se sont très largement démocratisées sur les voitures particulières, le niveau d’équipement des VUL reste, lui, relativement faible », poursuit l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière. Il appuie son propos sur une étude commandée récemment et qui analyse le degré d’introduction par les constructeurs des systèmes d'aide à la conduite au service des utilitaires légers.
Cette étude publiée cet automne dit se référer, sans jamais les citer nommément, aux « 19 » modèles de vans et fourgonnettes multimarques les plus vendus en Europe. On pense donc bien entendu à des opus badgés Renault, Stellantis, Ford, Volkswagen, Mercedes ou Fiat, entre autres.
L’ONISR pointe du doigt plusieurs failles. D’une part, il souligne le fait que la plupart des aides à la conduite, lorsqu’elles sont proposées sur les utilitaires, sont principalement disponibles en option. D’autre part, il précise que lorsque ces aides sont présentes, elles ne sont pas assez performantes, en tout cas, pas assez en adéquation avec les configurations d’accidents. Enfin, le rapport insiste sur les dotations qui, parfois, ne comprennent tout simplement aucune aide à la conduite, que ce soit de série ou en option.
Les constructeurs désormais contraints
Le niveau insuffisant d’équipement chez les VUL concernerait toutes les grandes catégories d’aides à la conduite, qu’il s’agisse des systèmes de freinage d’urgence autonome (AEBS*), des aides au maintien dans la voie (LSS), des dispositifs de régulation de vitesse (SAS) ou des capteurs dédiés à la vigilance du conducteur (OSMS).
Sur les 19 modèles pris en compte dans cette enquête, il apparaît que les systèmes de surveillance du conducteur sont les moins représentés, avec a priori, 5 dispositifs fournis de série, 5 accessibles en option, et dès lors, 9 VUL aux abonnés absents en la matière.
A l’inverse, les statistiques semblent bien meilleures en ce qui concerne les limiteurs et régulateurs de vitesse : 5 utilitaires en seraient pourvus nativement, 12 le proposeraient en option et seulement 2 feraient actuellement l’impasse sur le sujet.
Quant au freinage d’urgence, il serait au catalogue pour 14 des modèles étudiés. Bon point donc en apparence. A ceci près que, dans la pratique, seul 1 VUL embarquerait ce dispositif de série.
Le règlement GSR 2, qui est entré en vigueur début juillet 2022, devrait sans doute inciter les constructeurs à rattraper leur retard global (et à perfectionner les aides) en termes d’assistance embarquée. Ce texte de sécurité générale adopté par les parlementaires européens prévoit en effet de contraindre les marques automobiles à équiper les nouveaux types de véhicules destinés au marché européen, dont les VUL, d’un ensemble d’ADAS essentielles.
*AEBS, sigle anglais pour « Autonomous Emergency Braking System » ; LSS pour « Lane Support Systems » ; SAS pour « Speed Assistance Systems » et OSMS pour « Occupant Status Monitoring Systems ».
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