Harley-Davidson: Créteil a mis les petits plats dans les grands !

C'est avec regrets que les Gaulois de la Motor Compagny ont pris connaissance de l'annulation d'un Mondial de Paris qui était aussi l'occasion pour eux de présenter leurs ambitions et leurs nouveaux modèles présents sur le marché français. Pour se venger, le chef des troupes tricolores de Harley-Davidson ont organisé ce que l'on pourrait appeler les « Créteil Days », soit deux jours pour découvrir au siège même de la marque pour l'hexagone, les nouvelles venues, et faire le point sur l'état de santé de cette vaillante dame de 106 ans.

Flanqué de son fidèle bras droit François Tarrou, et du chevalier servant de Buell, Jean Charles Geneste, le maître des lieux, Gérard Staedelin, s'est rendu ainsi disponible pour satisfaire notre curiosité et nous convaincre de l'ambition européenne développée par la marque de Milwaukee.

Mais d'abord, où se situe Harley et ses amis dans le marché français ?

En août 2009, le marché a globalement chuté de 16,46% tandis que le terrain attribué au plus de 650cc s'est réduit de 11%. Pourtant, Harley-Davidson a progressé de 8,5% et même si Buell a régressé de 15%, au premier semestre 2009, les deux blasons tiennent 13,50% de part de marché des plus de 650cc. Ce qui nous place à la troisième position au général, derrière Honda et Kawasaki, mais devant Yamaha et BMW. Ces résultats sont le fruit du gros travail effectué par l'ensemble de notre réseau en place depuis 1996.

Comment expliquer que Buell ait chuté à ce point ? Jean Charles Geneste explique:

Buell n'a assuré aucune promotion particulière sur ses modèles. Nous n'avons usé d'aucun artifice et ces tendances démontrent que Buell et Harley-Davidson ont des clientèles bien spécifiques. Buell ne cannibalise pas Harley. Un nouveau client Buell vient d'un autre horizon.

L'ambition de Harley-Davidson est de prendre les commandes du marché des grosses cylindrées martèle Gérard Staedelin. La gamme a été orientée en ce sens, avec notamment une entrée à 7 995 euros. Nous ne sommes pas une marque exotique !

Quelle est l'identité de Harley-Davidson au XXIème siècle ?

Elle se conjugue d'abord sur le thème de l'émotion. Le triptyque 'Look, Sound and Feel' est incontournable, et c'est sur cette base qu'il faut éclairer la lecture de la marque avec un regard contemporain. Nos machines sont modernes, elles ont l'ABS par exemple, mais nous ne prenons pas la notion de débauche de technologie comme vecteur de communication majeur. Il y a chez nous un lien fort et durable entre la société et ses clients.

Il y a une viralité de la passion pour la moto et la marque, un mixe liberté-communauté que les HOG, Harley Owners Group relaient très bien. Avec, par ailleurs, une source de business avouée, mais aussi une constante recherche de 'feedback' de nos clients. A ce sujet, les deux événements majeurs du HOG français sont Morzine et Port Grimaud. Enfin, je tiens à signaler que le kilométrage moyen d'un motard est de 4 500 kms par an. Chez nous, la moyenne est de 8 000 kms.

Quelles sont les nouveautés 2010 proposées par Harley-Davidson ?

Le retour de la Dyna Wide Glide après quatre ans d'absence, le Fat Boy Special, l'Ultra Limited Electra Glide, la gamme CVO et bien sûr le XR1200X sur lequel nous fondons de réels espoirs.

Dernière question. Ce son si caractéristique à la marque, est-il, comme on le dit, déposé ?

Non, ce son n'a pas été déposé. Mais une réflexion a eu lieu sur le sujet entre 1980 et 1990 avec des juristes. Et ça n'a pas pu se faire.