Hausse des prix des carburants : la grogne monte

Actuellement, en France, le litre de gazole coûte en moyenne 1,53 €. Pour le sans-plomb, on est à 1,57 €. Il y a un an, c'était 1,24 et 1,36 € ! Le gazole a ainsi augmenté de 24 %. Au point que dans une station sur cinq, il est désormais plus cher que l'essence. Une véritable révolution chez nous. Et, comme nous l'avions écrit la semaine dernière, c'est un peu la goutte de carburant qui fait déborder le réservoir.

Preuve que l'on vient dans l'esprit des conducteurs d'atteindre un nouveau point de ras-le-bol, plusieurs pétitions ont été lancées et connaissent un vif succès. Priscillia Ludosky a ainsi mis en ligne fin mai une pétition sur le site "change.org". Et depuis quelques jours, le nombre de signatures s'envole. Ce week-end, il est passé de 11 000 à 19 000. Sur "mesopinions.com", la pétition de Sophie en est à 27 000 signatures.

Priscillia Ludosky explique à nos confrères du Parisien qu'elle a été contactée par une association d'automobilistes pour réfléchir à une opération escargot, sur le périphérique parisien courant novembre. Elle déclare : "Ça discute pour savoir si on va bloquer ou pas des stations-service, des raffineries. En tout cas, l’appel à la mobilisation est désormais national".

Un vent de révolte est donc en train de naître à la pompe. Déjà très présent dans les conversations des Français, le sujet commence à s'inviter dans le débat public. Des politiques profitent du sujet pour taper sur Emmanuel Macron et son gouvernement. Le prix des carburants a de fortes chances de devenir pour ces derniers un dossier chaud de l'hiver, d'autant que de nouvelles hausses de taxes ont déjà été confirmées pour le 1er janvier 2019.

Dans une interview donnée ce week-end au Parisien, Laurent Wauquiez, chef des Républicains, demandait au chef de l'État d'abandonner les hausses de taxes prévues jusqu'en 2021. Pour Ségolène Royal, invité de RTL ce matin, augmenter les taxes, "c'est juste faire des impôts supplémentaires et utiliser l'écologie pour faire ses impôts supplémentaires, n'est pas honnête". Elle ajoute : "Vous ne pouvez pas du jour au lendemain taxer aussi violemment, les automobilistes et les professionnels qui ont besoin de leurs voitures pour travailler, sans prendre l’écologie en otage par rapport à ça".

L'ancienne ministre de l'Écologie oublie quand même que l'alignement des prix du gazole et de l'essence avait été acté par le gouvernement auquel elle appartenait, et que la taxe carbone a été mise en place sous François Hollande !