iCar : cloud noir entre les constructeurs allemands et Apple

Les propos bienveillants et intéressés du patron de Mercedes-Benz au sujet du projet automobile d’Apple ne seraient plus d’actualité. Selon le média Handelsblatt, quotidien allemand spécialisé dans le journalisme économique, les négociations entre la pomme et l’étoile auraient été rompues au sujet du développement de l’iCar. Un échec qui fait suite au jet de l’éponge de BMW l’an dernier dans les mêmes circonstances. Une conjoncture dont Apple serait finalement la victime puisque la firme cherche des alliances afin de développer un véhicule électrique qui serait fortement connecté et partiellement autonome.

Un engin qui ne devrait donc plus rien à l’industrie automobile classique si bien que l’on en revient au schéma du choc frontal entre deux mondes initialement ébauché lorsque l’arrivée du nouvel acteur Apple se confirmait. Maintenant, pourquoi ces nuages noirs dans un ciel qui se dégageait ? Justement, à cause du Cloud ! Car l’enjeu principal de la prochaine voiture autonome n’est peut-être pas celui que l’on croit. Pour la sécurité routière, l’écologie ? Peut-être. Mais surtout, c’est la question de la propriété et de l’exploitation des données générées par les véhicules qui intéresse les décideurs industriels.

La voiture autonome en veut donc à notre indépendance. Les données engendrées par les capteurs de ces véhicules auront vocation à être déversées dans une base qui pourrait donner naissance à une nouvelle génération de services de géolocalisation. Et c’est là que la pierre achoppe. Apple a son iCloud tandis que BMW et Daimler font partie des enseignes allemandes qui ont dépensé 2,5 milliards d’euros pour le rachat de Here à Nokia.

Un rachat qui rassemble aussi les noms d’Audi, marque du groupe Volkswagen, et de Bosch. L’Allemagne fait donc front uni pour se positionner sur les technologies de cartographie qui sont centrales dans la mise au point des véhicules fortement connectés ou autonomes. Une stratégie économique et industrielle qui est aussi politique puisque la chancelière Angela Merkel encourage ses compatriotes constructeurs automobiles à progresser dans la mise au point de véhicules électriques tout comme dans la voiture autonome en leur promettant que les routes du pays seraient bientôt ouvertes aux voitures autonomes. À tel point qu’elle a invité son industrie à lui présenter une liste de souhaits ainsi qu’un agenda sur le sujet.

Une solide complicité que les récentes affaires de manipulation des données portant sur les émissions polluantes n’ont donc pas ébranlée. Maintenant, quid d’Apple ? Les Américains ne se découragent pas en se rapprochant de l’équipementier canado-autrichienne Magna Steyr. Des centaines d’employés d’Apple, planchent en Californie sur l’iCar, ce qui serait aussi le cas à Berlin, où Cupertino cherche à attirer des compétences locales.