Interview confinée - Luc Chatel, président de la Plateforme automobile: "l'industrie auto joue sa survie!"
Luc Chatel, responsable de la Plateforme automobile, représente les intérêts de l'ensemble de la filière automobile en France. Une filière qui, selon ses propres termes, doit redémarrer au plus vite pour limiter la casse: "chaque semaine qui passe est importante pour la pérennité de nos entreprises."
« L’industrie automobile joue sa survie » : c’est dans ces termes spectaculaires, qui auraient été jugés parfaitement insensés avant qu’éclate la crise sanitaire, que Luc Chatel résume la situation de la filière dont il défend les intérêts.
« Quand vous avez un marché qui baisse de 72% en mars, qui en avril baissera de près de 100% et qu’au cumul de l’année le retournement s’établira à -30%, oui il est question de survie. »
Devenu président de la Plateforme automobile après une carrière politique qui l’a notamment conduit à se voir chargé de l’industrie en 2008 au sein du gouvernement Fillon, poste auquel il avait dû gérer les conséquences de la crise des subprimes, l’homme doit aujourd’hui coordonner les efforts de l’ensemble du secteur automobile pour amortir les ondes de choc de la crise dans laquelle nous sommes plongés depuis six semaines : « la question c’est l’après, comment redémarrer au plus vite pour limiter la casse. »
Et l’homme de saluer l’action du gouvernement, « qui a mis des outils en place pour l’ensemble de la filière », tant du côté des équipementiers que des constructeurs. Dans cette optique, il est question de lutte contre le temps : « chaque semaine qui passe est importante pour la pérennité de nos entreprises », martèle Luc Chatel.
Dans l’ordre, il va falloir commencer par rouvrir les points de vente afin de liquider les stocks, après quoi il faudra finaliser un plan de relance qui pourrait s’articuler sur trois niveaux : stimulation à court terme de la demande pour toucher un public les plus large possible, en excluant les véhicules avec malus, puis soutien de la transition environnementale en incitant à l’achat de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Ensuite, il s’agirait de renforcer l’attractivité de l’industrie automobile en France : « le pire serait que confrontés à des difficultés les industriels lèvent le pied sur les leurs investissements », avertit Luc Chatel.
Un sacré défi à relever, donc, mais à la clé une possible refonte en profondeur de l’industrie, avec en ligne de mire un retour à plus de production hexagonale : « il va falloir tout remettre en question, notamment en matière d’environnement et de responsabilité sociétale. »
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