Ivre au volant il porte plainte conte la société autoroutière
Lorsque l’on conduit en état d’ébriété, que l’on prend l’autoroute à contresens et que l’on cause un accident, on se résigne généralement à attendre la sanction du tribunal. Mais il en est qui ose tout de même passer pour une victime et aller en justice avec une plaine. C’est le cas de ce Landais qui a assigné la société autoroutière responsable de l’A63. Car le périple de ce conducteur ne s’est pas arrêté aux faits précités pourtant déjà fournis.
Les faits remontent déjà à 2010. C’est dire si cette procédure traîne, mais le Landais est tenace. C’était un 25 avril à 04 h 30, et l’intéressé roulait à contresens sur l’autoroute depuis 3 km lorsqu’il a percuté une voiture qui arrivait en face. Par miracle, les dégâts n’ont été que matériels. Mais l’histoire ne se termine pas là. 2,2 km plus loin, le même chutait d’un pont, une dégringolade de 5 mètres qui lui a, cette fois, occasionné des blessures. C’est cet épisode que la justice examine puisque le conducteur a mis en cause la responsabilité de la société d’autoroute.
D’abord, c’est à pied, et avec son gilet jaune assure-t-il, qu’il a remonté le côté de l’axe avec, comme main courante, la glissière de sécurité. Jusqu’au moment d’arriver à un pont qui la nuit noire aurait masqué. Le vide l’a happé et après une chute de cinq mètres il s’est retrouvé blessé sur une route en contrebas. Il garde des séquelles de sa chute. Au moment où les secours le soignaient, il présentait encore une alcoolémie de 1 g/l.
L'avocate du requérant, Me Virginie Cavallaro a insisté sur l'absence de filets au niveau du pont. Ceux-ci avaient été retirés pour une raison inconnue, d'entretien ou autres. Selon elle, s'ils avaient été présents, ils auraient empêché la chute. L'état d'ébriété n'a aucun lien avec la chute. L'avocat des ASF, la société autoroutière mise en cause, estime que le conducteur ivre a eu "une attitude suicidaire". Il estime mal par ailleurs la société autoroutière devoir signaler expressément, en des lieux de configuration semblable : "Interdit à la circulation piétonne en état d'ivresse".
De son côté, le ministère public considère que dans un état normal, la plaignant aurait dû voir, au niveau du pont, l'interruption de barrière. Et on ne sait pas vraiment ce qui s’est passé entre 04 h 30, heure de l’accident, et 06 h 00 du matin, moment de la chute. Il a estimé que l'état du conducteur exonérait la société autoroutière de toute responsabilité. Il a donc conclu au rejet de la requête et a réclamé au jeune Landais 2 200 € au titre des frais de justice des ASF. Le jugement sera rendu le 14 mars.
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