Jaguar XJ12 6.0 (1993 – 1997), une noble surpuissance, dès 8 000 €
Ligne d’une grande finesse, habitacle magnifiquement luxueux, mécanique on ne peut plus noble : la berline Jaguar à 12 cylindres 6.0 tutoie le sommet de l’automobile sans coûter bien cher… à l’achat.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Jaguar XJ12 6.0 est-elle collectionnable ?
Etonnante de finesse, la Jaguar XJ12 6.0, qu'elle soit de première ou deuxième génération (XJ81 ou X305), rappelle qu'une énorme auto peut se montrer élégante et sobre sans aucunement renoncer à une forte personnalité. Surtout, sous le capot, on trouve la dernière évolution du V12 Jaguar, qui disparaîtra en 1997. Une mécanique noble et fiable, garante d'un plaisir ineffable. Exclusive, elle se révèle bien plus rare que les autres motorisations proposées dans la belle anglaise, qui ne retrouvera jamais un tel niveau de raffinement...
C’est un joli coup qu’a marqué Jaguar en dotant sa berline XJ d’un V12 5,3 l en 1972. Déjà superbe et magnifiquement suspendue, elle reprenait grâce à ce bloc une belle longueur d’avance sur la concurrence, allemande, américaine ou italienne. La XJ12 connaît un succès estimable, malgré sa consommation et sa fiabilité incertaine.
Puis, Jaguar entre, comme le reste du groupe British Leyland auquel elle appartient, dans un marasme ahurissant dont elle ne sortira qu’au début des années 80. La marque de Coventry parvient à lancer une nouvelle génération de sa berline, la XJ40 fin 1986. Mais sa baie moteur n’est pas conçue pour accueillir des moteurs en V, qu’on avait jugé inopportuns vu la crise du pétrole sévissant aux tous débuts de la conception de la voiture. On dit aussi que les ingénieurs Jaguar ont procédé de la sorte pour éviter qu'on installe le V8 Rover dans la XJ. En réalité, il peut y prendre place... En tout cas, le V12 continuera avec l’ancienne caisse, datant de 1968, jusqu’au début des années 90.
Le temps que les ingénieurs de Jaguar retravaillent la partie avant de la XJ40 pour qu'elle reçoive le fameux le 12-cylindres, porté à 6,0 l et 318 ch. C’était bien le minimum pour contrer ces impudentes allemandes qui ont copié Jaguar en adoptant un V12, à commencer par la BMW 750i. La nouvelle XJ12 devait sortir dès 1990 mais Ford, qui venait de racheter Jaguar, a repoussé la sortie à 1993 pour qu’elle soit qualitativement meilleure.
Codée XJ81, la XJ12 sur base XJ40 satisfait les amateurs de Jaguar quand elle apparait, d’autant qu’elle a droit à une boîte auto à 4 rapports (d’origine GM), contrairement à sa devancière qui se contentait de 3 vitesses. Elle affiche de très belles performances (250 km/h au maxi, 7,2 s pour atteindre les 100 km/h) et pour les digérer, la suspension et la direction ont été affermies, tandis que les roues affichent 16 pouces. La 12-cylindres affiche donc des ambitions plus sportives que la 6-cylndres.
Naturellement, vu son statut, elle propose un équipement archi-complet : cuir, boiseries, sièges électriques, clim auto, régulateur de vitesse, toit ouvrant… Heureusement, car à 502 200 F (118 000 € actuels selon l’Insee), la belle anglaise s’adresse à une élite. Et encore ! Sa variante Daimler, la Double Six, encore plus luxueuse, coûte 545 000 F. Voire davantage, si on opte pour le châssis long proposé peu après.
Ces deux autos ne dureront pas bien longtemps : dès 1994, la série XJ40 est remplacée par une évolution profonde, la X300, développée avec l’obsession de la qualité sous l’égide de Ford. Les extrémités de la voiture sont redessinées, la coque est renforcée, mais la cellule centrale et le tableau de bord n’évoluent pour ainsi dire pas. Le moteur non plus, recevant simplement un nouvel allumage, une injection revue et un vilebrequin retravaillé.
Cela dit, les performances n’évoluent pas, la consommation non plus. La 12-cylindres, désormais codée X305, est toujours proposée en Jaguar et en Daimler. Concurrencé en interne par les versions à compresseur, tout aussi performantes, le duo Jaguar/Daimler V12 disparaît dès avril 1997, produit à 4 165 unités en X305, et 3 799 en X81.
Combien ça coûte ?
Une belle Jaguar XJ12 X81 débute à 8 000 €, à plus de 200 000 km, un kilométrage qui ne doit pas vous faire peur tant ce type de voiture n’est que rarement sollicité. A 150 000 km, on passe les 10 000 €, et à moins de 100 000 km, c’est la barre des 20 000 € qui est atteinte. Pour une Daimler, ajoutez environ 3 000 €. En X305, les prix ne sont guère plus élevés.
Quelle version choisir ?
Plus fiable et pas plus chère, la X305 semble préférable à la X81, même si les différences ne sont pas considérables.
Les versions collector
Tous ces modèles sont en soi des collectors, mais ils le seront encore plus s’ils se présentent en parfait état. Avec un faible kilométrage, c’est encore mieux. Si vous cherchez la rareté, il faudra opter pour la Daimler Double Six en XJ81 : 1 045 seulement ont été produites, contre 2 764 Jaguar XJ12. En revanche, en X305, c’est l’inverse : les Daimler sont plus nombreuses. Il s’en est fabriqué 2 438 contre 1 828 Jaguar.
Que surveiller ?
Contrairement à ce que veut sa réputation, la mécanique de ces autos se révèle très endurante, tant le moteur que la boîte à condition d’avoir été scrupuleusement entretenue. Circuit de refroidissement toujours en état, tension de la chaîne de distribution surveillée, vidanges régulières… Ce dernier point vaut aussi pour la boîte automatique, ce que l’on oublie souvent.
Le principal souci de ces Jaguar/Daimler sera la corrosion, qui attaque les ailes et les bas de portière, notamment, surtout sur les X81. C’est mieux sur les X305, mais une bonne inspection demeure recommandée.
A surveiller aussi, la suspension, mise à mal par le poids du moteur à l’avant, tandis qu’à l’arrière, le correcteur d’assiette a tendance à fuir.
Côté électricité, les pépins ne sont pas rares sur les X81, alors que de ce point de vue, la X305 semble bien plus fiable. Enfin, vérifiez bien l’état des accessoires (pompe de direction assistée, alternateur…) car leur accès sous le capot n’a rien d’évident.
Au volant
Même si on l’image de voitures pépères, les Jaguar XJ ont des gènes sportifs. Cela se devine quand on s’installe à bord : on est assis très bas, bien plus près du sol que dans une Mercedes Classe S par exemple. Et pourtant, la position de conduite s’avère excellente, le volant réglable électriquement constituant une aide notable.
Dans la X305, on apprécie la belle finition et les commandes modernisées face à la XJ81. Le moteur ne se fait pas oublier comme dans la XJ6 3.2. Le grondement du V12 se montre perceptible dès le démarrage, et en roulant, on note vite la direction et la suspension plus fermes. Cela reste très ouaté, heureusement, mais on sent mieux les réactions de la voiture. Celle-ci marche fort, même selon les standards actuels, surtout en reprises : on est collé au siège, sans que le moteur ne donne l’impression de forcer.
La boîte passe les vitesses de façon imperceptible, lente peut-être, mais vu la disponibilité du V12, cela n’a guère d’importance. On peut la rendre plus vive en mode Sport, ce qui ne sert pas à grand-chose. Dynamiquement, la XJ12 régale par sa stabilité, sa sécurité et son équilibre, et si on sent le poids élevé, les mouvements de caisse sont bien contenus. On peut la brusquer, elle aime ça ! Et ce, même si le confort reste remarquable quoi qu’il arrive. On devient vite accro à cette auto, mais gare à la conso : il sera très difficile de tomber sous les 15 l/100 km…
L’alternative youngtimer
Jaguar XJ12 5.3 (1979 – 1992)
Pour le deuxième restyling de sa XJ, apparue en 1968, Jaguar n’a pas hésité à faire appel à Pininfarina. La maison de design italienne a rehaussé le pavillon à l’arrière et installé de gros pare-chocs. Bizarrement, cela va bien à la grande anglaise, qui retrouve là une nouvelle jeunesse en 1979. La XJ12 attendra toutefois 1981 pour voir son V12 évoluer, adoptant les culasses Fireball qui abaissent la consommation, alors que la cavalerie atteint 300 ch.
Un badge HE signale ce changement. Par la suite, évolutions seront plus rares : l’installation de catalyseurs en 1989 fait chuter la puissance à 260 ch, alors qu’un ABS est installé en 1991. Environ 10 000 Jaguar XJ12 Série 3 ont été produites quand cesse la fabrication fin 1992. A partir de 10 000 €.
Jaguar XJ12 6.0 (1994), la fiche technique
Moteur : 12 cylindres en V, 5 994 cm3
Alimentation : Injection
Suspension : bras superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; bras transversaux, ressorts hélicoïdaux, cardans à effet guidant barre antiroulis (AR)
Transmission : boîte 4 automatique, propulsion
Puissance : 318 ch à 5 350 tr/min
Couple : 478 Nm à 2 850 tr/min
Poids : 1 975 kg
Vitesse Maxi : 250 km/h
0 à 100 km/h : 6,8 s
> Pour trouver des annonces de Jaguar XJ, rendez-vous sur le site de La Centrale.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération