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2. Kawasaki ZX-6R (2023) - Sur piste : nouveau regard sur la supersport

 

Essai Kawasaki ZX-6R

Le circuit d'Ales est un tracé intéressant pour notre "600", surtout au regard des conditions climatiques du jour. Vallonné mais lisible, il offre également un excellent grip en cas de pluie. Et cela convient parfaitement à la flopée de journalistes présents ce jour d'essai.

Signe d'une moto de qualité et de pneumatiques performants, il ne faut que quelques mètres pour se sentir à l'aise malgré les gommes pluie au comportement et aux sensations si particuliers. Un tour plus tard, les repères d'angle sont pris et l'on pose déjà le genou, comme si l'on connaissait la Zx-6R depuis un bon moment. Et c'est là l'une des forces de la 636 : se sentir rapidement "à la maison" et se mettre à la portée de qui l'emmène, au rythme où il l'emmène.

Déjà, les suspensions - réglées avec justesse entre soupleese et fermeté - montrent leur très bonne capacité de filtration et de retour d'information, le tout au travers de réactions bien contrôlées et d'un toucher de piste/route feutré. Onctueux, même. Les trajectoires sont précises, corrigées à volonté, tandis que le pilotage se montre facile. La position de conduite influe favorablement sur les appuis imposés sur les bracelets par l'ergonomie sportive choisie par Kawasaki. La position des jambes est agréable en l'occurrence et permet un guidage précis là encore. Sur route, bien entendu, il faudra apprécier les retrouver relativement pliées, surtout si l'on roule plus sur les pointes que pieds en canard.

Essai Kawasaki ZX-6R

L'ensemble fourche/étiers/maître cylindre apporte une précision appréciable et une force dosable d'un rien lorsque l'on actionne le levier droit (dont la garde n'est pourtant pas au maximum), sans que la direction ne soit perturbée. La main de tribord profite de gaz précis et suffisamment réactifs quel que soit le mode de comportement choisi, tandis que le caractère moteur donne pleine et entière satisfaction. Nous optons rapidement pour les plus sportifs des réglages, sans pour autant désactiver le contrôle de traction, placé sur le niveau 1, soit le moins intrusif disponible.

Pas besoin de cravacher le 636 pour faire le plein de sensations, surtout dans ces conditions : l'électronique est performante, certes, mais elle ne peut empêcher la roue arrière de ripper si l'on sort un tant soit peu de la trajectoire ou si l'on remet trop prestement les gaz sur l'angle. D'une rondeur redoutable, le quatre cylindres reprend cela dit avec force - compte tenu de la cylindrée - dans les mi-régimes et file vers son plafond de puissance maximale.

Essai Kawasaki ZX-6R

À 13 000 tr/min, les 124 ch sont bien présents et s'expriment au travers de l'échappement, pour le moins expressif, et d'une roue arrière tentant de transmettre au mieux le plein potentiel de sa force sous l'égide bienveillante d'un anti patinage ne tenant pas compte de l'angle et parfois dépassé dans son réglage minimum, nous l'avons vu. Afin d'optimiser les performances et pourquoi pas le chrono, il se montre bien plus efficace en position 2, quitte à gréver les relances, tandis qu'il reste encore plus de 2 500 tr/min avant que ne faiblisse réellement la poussée et que n'intervienne la rupture en toute fin de compte-tours. On dirait même par moments que le moteur titre dans les 700 à 750 cm3, sans toutefois atteindre le même pic de puissance ni le côté virulent que l'on connaissant sur lesdits supersport "750" dans leurs envolées, donc la GSX-R, qui titrait dans les 150 ch en 2016.

La sonorité de l'échappement, devenue logiquement plus aiguë tout en conservant une belle tessiture, rappelle que l'on est bien sur une plus de 600 cm3. "Bien", c'est le cas de le dire. Du fait de la nouvelle configuration moteur, certains trouveront sûrement que la poussée s'étiole une fois que l'on attaque le dernier quart du compte-tours, mais sur route, nul doute que l'on y trouvera son compte. La route, un environnement que nous n'avons pas pu parcourir à proprement parler, mais dont nous avons simulé les conditions sur la piste du tracé cévenol.

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Pour ce faire, rien de plus simple que de baisser le rythme, prendre moins d'angle, jouer de la boîte et surtout ne pas forcément pousser à fond les rapports, ce que la 636 permet avec facilité et bienveillance. En profitant de la légèreté et de la rigueur du train avant, on se redresse un peu, on change de style de conduite, et on observe les réactions de la moto. De fait, le shifter à la montée demeure pertinent et efficace dans le cadre d'une utilisation moins poussée et lorsque l'on ne lance pas autant le moteur, tandis que boîte et embrayage, tous deux doux, profitent d'un contrôle renforcé.

Essai Kawasaki ZX-6R

Stable là encore, rassurante toujours, la ZX-6R est en mesure de donner bon nombre de sensations et de satisfactions. La posture de conduite est certes davantage typée lorsque l’on roule moins vite, mais elle demeure supportable pour un quotidien où l'on se soulage le dos tout en sollicitant un peu plus les poignets.

Docile, conciliante, la "6R" propose un comportement moteur appréciable en toutes circonstances ne nécessitant pas de sortir systématiquement la cravache pour se relancer et surtout offrant une souplesse appréciable dès les bas régimes, y compris sur les rapports supérieurs. On repart sans appréhension, on profite d'une moto fort bien dimensionnée, compacte, et dont le seul inconvénient en ville se devrait être que le rayon de braquage, digne d'une sportive, bien entendu.

Certes, elle temporise les relances sur les rapports supérieurs, mais on conserve le "gras" faisant la force (au sens propre et au sens figuré, donc) de ce bloc finalement pas si muselé par Euro5. Fidèle à notre souvenir, la Kawasaki porte haut sa couleur verte et elle apporte quelque chose d'intéressant à la conduite ou au pilotage.

Essai Kawasaki ZX-6RTandis que nous la prenons et la reprenons au cours des sessions de la journée, alternant avec la Zx-4 RR, elle continue de se montrer supérieure en tout point, si ce n'est la sensation de poids pourtant rendue ici favorable en ce sens qu'elle pose littéralement la moto au sol. La 636 continue donc de justifier son tarif et de donner des leçons de partie cycle à la 400, pourtant déjà fort aise dans l'exercice (et d'une efficacité redoutable).

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