2. L’interview d’Anaïs
Anaïs, veux-tu revenir rapidement sur les circonstances de l'accident, où tu ne chutes pas.
En fait j'ai sauté trop haut, trop loin et en atterrissant, vu la hauteur l'impact a été tellement fort que j'ai tapé la selle de la moto très fort, c'est là que mes 3 vertèbres se sont brisées, les jambes n'ont pas suffi à amortir le choc. J'ai senti de suite ce qui se passait, j'ai continué quelques mètres pour m'éloigner et je me suis laissée tomber sur le coté, le mal était fait.
Comment se sont passés tes longs mois en centre de rééducation ?
Après être restée allongée 45 jours, suite à l'opération, on a commencé la rééducation plus intense, jusqu'en novembre je ne rentrais que le week-end à la maison, puis après je rentrais chaque soir.
Je devais quitter le centre en janvier mais j'ai voulu essayer de marcher avec des béquilles et des attelles, mais ma fracture est trop haute, cela n'a pas fonctionné, je n'avais pas assez de muscles en bas du dos. Après un mois d'essais on n'a abandonné. De plus je m'étais faite une grosse brulure avec mon quad qui a retardé ma sortie. En février (2011) je n'y allais plus que 3 jours par semaine et en avril j'ai quitté le centre.
Tu continues la rééducation ?
Je vais chez le kiné, on fait de la muscu, j'y vais 2 à 3 fois la semaine, selon mes disponibilités.
Et le week-end je suis beaucoup sur mon quad et cela me fait bouger. Les légers picotements que je ressentais dans les jambes les premières semaines sont toujours là, sans évolution.
Tu as changé d'orientation professionnelle.
Oui, j'ai commencé une formation d'infographiste multimédia en septembre dernier à Tours. En décembre j'ai fait un premier stage dans la concession moto de Jean-Marc Deletang. Il a ouvert une nouvelle concession Honda où je me suis occupée de beaucoup de choses, la communication, affiches, les logos, etc.
En juin je passe mon examen et je recherche un emploi.
Parles nous du Team AC 171.
Au début je disais que je ferais un team pour rigoler avec mon père et puis peu à peu je me suis dit, pourquoi pas. Pourquoi ne pas me lancer dans ce sport, je voulais rester dans ce milieu, c'est une bonne façon d'y rester.
Quel est ton rôle, tes ambitions ?
Je dois trouver des partenaires, comme J-M Deletang, mon père m'a aussi amené des personnes qu'il connaît. Mais j'ai pris beaucoup de contacts par mail derrière mon ordinateur, j'ai envoyé au moins 70 mails en présentant mon projet, je peux même me déplacer, mais certains sont assez éloignés.
Beaucoup des partenaires que j'ai trouvé m'apportent une aide matériel, chacun donne sa petite touche dans son domaine. J'ai une pilote Belge, Anaïs, et une de Bretagne, Adeline. Nous avons fait les deux premiers GP du championnat du monde féminin, nous faisons le championnat de France et nous aimerions refaire deux autres GP, mais nous manquons de budget. J'espère que nous allons grandir, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
Je crois que tu as un remerciement particulier ?
Oui, au-delà des mes partenaires, mes parents pour tout ce qu'ils font pour moi. (Et pour avoir eu papa et maman Cartault longuement au téléphone, on devine que c'est énorme)
Ta passion pour le motocross est toujours intacte ?
(La réponse sera instantanée et brève)
Toujours. (petit silence)
Merci Anaïs, au plaisir de te voir sur un circuit de motocross.
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