La Bavière porte plainte contre Volkswagen

C’est l’effet domino. Dans un monde imbriqué, les cloisons entre les domaines sont infimes et sautent au premier souci révélé. Volkswagen qui triche, c’est la perte de 40 % de la valeur de l’action avec pas mal d’économies mises à mal. Prenez le cas d’un fonds de pension bavarois, qui finance les retraites des fonctionnaires de la région : il avait quelque 50 000 actions Volkswagen en portefeuille. De quoi bouleverser bien des plans, même si, depuis, la même action a repris 25 %.

Reste que cette chute est consécutive à une faute de Volkswagen qui, ensuite, ne s’est pas pressée pour communiquer sur la situation. Ce qui n’a fait qu’aggraver la valeur du titre. La plainte du fonds de pension de Bavière pour "manquements aux obligations de publication" doit être déposée en septembre auprès du tribunal de Brunswick (nord), où se trouve le siège du groupe Volkswagen. L'action en justice a "de grosses chances de succès", a estimé la porte-parole du ministère. Les dédommagements demandés sont de l’ordre de 700 000 euros.

Cette procédure est à surveiller de près car elle pourrait bien ouvrir un nouveau front pour Volkswagen. En sus de tenter de calmer la colère des consommateurs et des États, il faudrait aussi faire face aux actionnaires. La Bavière a ouvert le feu mais on n’oubliera pas qu’un autre Land allemand, la Basse-Saxe, est directement actionnaire de Volkswagen, à hauteur de 20 %. Pour le moment le gouvernement régional, dont plusieurs membres siègent au conseil de surveillance de Volkswagen, n'envisage pas de se retourner contre le groupe.