Votre navigateur ne supporte pas le code JavaScript.
Logo Caradisiac    
Publi info

La beauté des laides - Renault Kangoo Be Bop : je ne suis pas une camionnette à trois portes, mais un ludospace coupé

Dans Rétro / Autres actu rétro

Michel Holtz

Un Kangoo raccourci de 40 cm, trois portes, quatre sièges et une partie arrière découvrable : place au Be Bop. Arrivé en 2009, il a tiré sa révérence trois ans plus tard. Le be Bop a fait un flop et même une petite décennie plus tard, les collectionneurs le boudent. Tout ce qui est rare n'est pas forcément cher, malgré les indéniables talents de ce seul et unique ludospace coupé qui a inventé un genre, sans jamais être copié. Et pour cause.

La beauté des laides - Renault Kangoo Be Bop : je ne suis pas une camionnette à trois portes, mais un ludospace coupé

Nous sommes en 2008, et Renault cherche sa voie. La gamme est à peu près complète, mais certains modèles ne sont pas vraiment des top models. La Laguna 3 soufre de son nom de baptême, la Twingo 2 n’a de Twingo que son nom, quant au Koleos, il souffre d’une montagne de problèmes liés à sa ligne comme à son nom. Alors, au board du losange, on cogite. Il faut une auto fun, un truc qui décoiffe. Mais côté budget, l’heure n’est pas à la dépense. On imagine la réunion de brainstorming.

 - J'ai une idée : et si on fabriquait un ludospace coupé ?

- Arrête Roger, ça marchera jamais. On a fait l'Avantime, un monospace coupé et personne ne l'a acheté.

- Il était trop cher. Moi, mon truc ne va rien coûter, sauf un coup de scie.

- Qu'est-ce que tu racontes ? T'as pris quoi à la cantine à midi ?

- Écoutez, on a un Kangoo qui s'arrache. Suffit de le couper de 40 cm, de lui enlever les portes arrière, de lui coller des couleurs qui pètent, trois accessoires rigolos et le tour est joué : on a un ludospace coupé pour trois fois rien.

- C'est validé. t'as bien fait de reprendre de l'île flottante.

Le Kango Be-Bop faisait rire. Même les arbres étaient pliés.
Le Kango Be-Bop faisait rire. Même les arbres étaient pliés.

Dans la foulée, l’engin est présenté au Mondial de l’auto 2008, et quelques mois plus tard le Kangoo Be Bop était sur la route. Son accueil par la presse lors de son lancement est diplomatiquement « prudent » et dans les concessions, les clients sont carrément absents. C’est simple : lors de sa première année de commercialisation en France, il s’en vend 700. Les comparaisons sont parfois dévastatrices ? Osons les quand même. L’an passé, Porsche à vendu plus de 1 100 exemplaires de sa 911 dans l’hexagone. Pour le Be Bop, qui a mal démarré sa carrière, les années qui suivent sont pires encore. En 2011, il ne s’en vend que 250. Alors Renault jette l'éponge et à la fin de l'année, son usine de Maubeuge arrête les frais. Mais que s'est-il passé entre la bonne idée de celui que nous avons baptisé Roger et la triste réalité ?

Un concentré de ratés

En fait de bonne idée, aucune de celles qui différenciaient le Be Bop du Kangoo II n'était satisfaisante pour les clients. Un ludospace à trois portes plus petit qu'une Clio ? Soit. Sauf que l'intérêt d'une camionnette familiale, c'est d'avoir un grand coffre. Or, sur cet engin, il est minuscule : à peine 174 l, moins qu'une Twingo, qui n'est pourtant pas réputé pour être le roi des bagages. Il n'a que quatre places et trois portes ? Nombre de coupés n'en offrent pas plus. Mais ils compensent leur déficit d'habitabilité par une ligne, une aérodynamique, et un plaisir de conduire. Pas lui. Sa puissance ? 105ch, max. Son CX ? Celui d'une enclume en moins effilée. Du coup, au moment du lancement du Be Bop, les vendeurs se sont vus obligés de démontrer aux rares intéressés qu'on pouvait parfaitement accéder aux places arrière par le coffre. Puisqu'il n'y avait pas de banquette, il suffisait de se glisser entre les sièges séparés. Pour sortir ? Pas de problème. Il suffit de relever le siège de l'avant et de se glisser jusqu'à la poignée de porte. Certains commerciaux du réseau Renault doivent encore se souvenir (et leur kiné aussi) de ces séances de démonstration.

La partie arrière du toit se découvre, afin de permettre aux bagages de profiter de la brise.
La partie arrière du toit se découvre, afin de permettre aux bagages de profiter de la brise.

Mais la meilleure fausse bonne idée, reste la partie découvrable de ce Be Bop. Transformer un simple Kangoo en véritable cabriolet eût été une performance technologique onéreuse. Alors ses concepteurs se sont contentés de découper la partie arrière et d'ajouter un habile mécanisme qui n'est pas sans rappeler les coupés cabriolets qui sévissaient à l'époque, telle la Peugeot 308 CC ou la Renault Megane CC. Au final, les deux passagers arrière profitaient, un peu, de l'air frais et les bagages en profitaient beaucoup.

La seule alternative pour les surfeurs urbains, c'est lui

Évidemment, les fins observateurs auront noté que cette rubrique est baptisée la "beauté des laides", laissant supposer que les pires modèles de l'automobile ont quelques talents. Or, qu'en est-il de ce Be bop bourré de défauts ? Sa courte taille fait merveille en ville. Pas pour faire son shopping, étant donné la taille réduite du coffre. En revanche si le conducteur urbain n'emmène jamais plus de trois passagers, cette auto, et ses demi-tours en 9 m de butée à butée, est faite pour lui. En plus ses passagers seront super à l'aise. Et si comme lui, ils sont sportifs, ils pourront aisément accéder aux places arrière par le coffre.

Un harmonieux intérieur orange et bleu parachevait la déco du Be Bop.
Un harmonieux intérieur orange et bleu parachevait la déco du Be Bop.

Mais quelques réticents protestent encore, arguant que les autos maniables à quatre places avec un petit coffre sont pléthore et moins bien chères (pendant sa courte vie, le Be-Bop démarrait aux alentours de 18 000 euros). Sauf qu'aucune d'entre-elles ne saurait rivaliser en termes d'habitabilité puisque les passagers, peu nombreux, peuvent réellement prendre leurs aises. Enfin, puisque le client idéal est sportif, il est peut-être surfeur. Et c'est là qu'intervient le fameux coffre cabriolet. Il suffit de glisser sa planche dans le coffre et de la laisser dépasser par le toit découvert. Voilà le vrai + du Be Bop. Les esprits chagrins, toujours eux, nous rétorquerons que les spots de surf sont plutôt rares en ville. À tous ceux-là nous répondrons que le changement climatique et la montée des eaux pourraient leur donner tort très bien bientôt. Finalement, le Kangoo Be Bop est simplement arrivé trop tôt.

Si l'intérieur est bicolore, l'extérieur l'est aussi. be Bop ou la cohérence esthétique jusqu'au bout du capot.
Si l'intérieur est bicolore, l'extérieur l'est aussi. be Bop ou la cohérence esthétique jusqu'au bout du capot.

 

 

Photos (5)

Mots clés :

SPONSORISE

Avis Utilitaire

Toute l'actualité

Essais et comparatifs

Commentaires ()

Déposer un commentaire

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL). Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/