La Lamborghini Miura ? Une Mini géante !
Si elle a marqué l’histoire de l’automobile comme étant la 1ère supercar moderne, la Lamborghini Miura doit beaucoup à un autre jalon : la Mini. Voici pourquoi.
On a toujours besoin d’un plus petit que soi, dit la fable de Lafontaine. Cela se vérifie particulièrement dans le monde féroce de l’automobile, qui a été chamboulé en 1959 quand est apparue la brillante Mini. Pourquoi ? A cause de sa mécanique hyper-compacte : le moteur et l’ensemble boîte/pont utilisent le même carter, tout en s’installant en position transversale avant.
Cette trouvaille influera sur de nombreux constructeurs, puisqu’on la retrouvera notamment dans la Peugeot 204 dès 1965. Si les ingénieurs de Sochaux ont été impressionnés par la petite anglaise, il en va de même pour ceux de Sant’Agatha Bolognese, où se situe Lamborghini. Ils comprennent très vite tout l’intérêt de la disposition technique de la Mini : en la plaçant non pas à l’avant mais au milieu d’une voiture, on obtient un centrage des masses jamais-vu.
De plus, on peut réduire les dimensions générales du châssis, un gage de légèreté. C’est le raisonnement tenu par Giampaolo Dallara, qui reconnaît avoir été inspiré par la Mini en concevant celle qui deviendrait la Miura. Initialement, il comptait même récupérer la mécanique de l’anglaise pour l’implanter dans une voiture de sport à moteur central et dotée de trois places. Il a soumis l’idée à Ferruccio Lamborghini, qui ne l’a pas rejetée, mais a simplement trouvé que le fabuleux V12 de la 350 GT irait bien mieux que le 4-cylindres A-Series britannique.
Ensuite, une autre auto les a inspirés : la Ford GT40, à cause de sa structure monocoque. Ils s’en sont inspirés et le tout a donné le châssis motorisé P400 ultramoderne que Lamborghini a présenté au salon de Turin fin 1965. Il implante en son milieu un V12, en position transversale, au-dessus de la boîte de vitesses. Exactement l’architecture de la Mini !
En 1966, cette base exceptionnelle était habillée par Marcello Gandini (mais pas que…), travaillant alors chez Bertone. Cela a donné la Miura, qui a révolutionné la façon de penser une voiture de sport. 980 kg, 350 ch, vitesse maxi annoncée à 300 km/h : les Ferrari prenaient un sacré coup de vieux ! A ceci près que la Miura n’était que sommairement mise au point, ce qui est toutefois une autre histoire.
Vers la fin des années 2000, une autre supercar a récupéré une innovation utilisée sur la Mini : la McLaren MP4-12C. En effet, celle-ci recourt à une suspension hydraulique où l’avant et l’arrière sont interconnectés pour réagir de façon coordonnée. Oui, c’est la reprise du système Hydragas conçu par Alex Moulton et déjà vu dans la puce anglaise !
D’une manière générale, on a tendance à admirer les supercar et à mépriser les petites voitures. Pourtant, ces dernières recèlent souvent bien plus de jus de cerveau, d’astuce et d’inspiration, qu’elles mettent au service du plus grand nombre. Ou quand l’intelligence surpasse le rêve…
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