La moitié des utilitaires a zappé le contrôle pollution annuel en 2020
L'Organisme Technique Central (OTC), qui gère le contrôle technique en France, a publié ses résultats pour 2020. Et il en ressort un constat préoccupant. En effet, la moitié des utilitaires n'a, en 2020, pas passé la visite réglementaire pollution.
Le CNPA (Conseil national des professions de l'automobile) s'est emparé des résultats du contrôle technique et s'est focalisé sur les VUL (Véhicules utilitaires légers).
Malgré un bilan positif par rapport à 2019 en termes de nombre de contrôles (+ 0,7 %), il note premièrement que cela ne remet pas le marché à son niveau de 2018, car 2019 avait baissé de 2,76 %. Il "manque" donc 800 000 contrôles.
Et le CNPA avait déjà alerté le gouvernement sur ce phénomène "d'évitement" du contrôle technique l'année dernière. Faisant craindre des dérives en matière de sécurité des véhicules, et de pollution. De pollution surtout, car il semblerait que ce soit pour ce motif en particulier que les automobilistes évitent le contrôle technique, la réglementation ayant été durcie sur ce point en juillet 2019.
Mais le constat est encore bien pire si l'on se penche sur le cas des VUL, ce qu'a fait le CNPA.
Là, les chiffres sont hallucinants. Il faut savoir tout d'abord que les utilitaires sont soumis à une procédure différente par rapport aux véhicules légers particuliers. Ils doivent subir comme eux le CT tous les deux ans, mais doivent en plus réaliser un contrôle pollution supplémentaire entre chaque contrôle, c'est-à-dire tous les ans.
La moitié des VUL se sont soustraits au contrôle annuel
Or, si 2,5 millions de VUL ont réalisé une visite périodique en 2019, ce sont seulement 1 245 880 contrôles complémentaires de pollution qui ont été effectués en 2020.
Le calcul est simple, ce sont donc plus de la moitié des VUL qui se sont soustraits à l'obligation réglementaire de ce contrôle annuel.
Pour le CNPA, c'est d'autant plus grave que ces véhicules parcourent plus de kilomètres que la moyenne, roulent souvent chargés, changent souvent de conducteur. Et leur taux de contre-visite (CV) est plus élevé que pour les véhicules particuliers. Ceux de moins de 4 ans ont un taux de contre-visite de 10,48 % (dont 0,41 % avec des défauts critiques qui entraînent l'immobilisation immédiate) quand les véhicules particuliers sont à 4,28 %. Entre 4 et 7 ans, le taux atteint déjà 14,29 % (dont 0,37 % en critique) contre 7,23 % pour les VP. De 7 à 10 ans, le taux de CV culmine à 18,75 % (dont 0,75 % en critique) et s’envole pour les plus de 10 ans à 28,31 % (dont 1,68 % en critique).
Devant cet état de fait, le CNPA émet une proposition :
"L’usage extrême de ces véhicules (fort kilométrage, entretien minimum, conducteurs multiples, etc.) et le mouvement grandissant d’évitement du contrôle pollution justifient une adaptation de leur calendrier de contrôle. Le CNPA propose ainsi d’aligner le calendrier de contrôle technique des véhicules utilitaires légers sur celui des Poids Lourds, à savoir 2/1/1, afin d’améliorer la sécurité routière, de réduire les émissions polluantes et d’allonger la durée de vie de ces véhicules."
Les VUL devraient donc selon eux subir tous les ans un CT complet, et pas seulement un contrôle pollution. Une proposition qui devrait faire grincer des dents les propriétaires de ces mêmes véhicules.
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