La voiture électrique, une manne intéressante pour l'économie française.
D'après une étude du cabinet de conseil Accenture, la voiture électrique va créer un niveau système économique dont le potentiel est estimé à 200 milliards d'euros, rien que pour la France.
Même si la part de marché des voitures électriques se situe aujourd'hui aux environs des 1 % en France, le développement de ce secteur est incontestable. Ainsi, sur les huit premiers mois de l'année en France, les ventes ont fortement progressé sans toutefois encore atteindre les 2 % de part de marché. Et ce n’est qu’un début. Avec les commercialisations prochaines des Renault Zoé, Peugeot e-208 ou DS 3 Crossback E-Tense,
D'après cette étude, le parc automobile français devrait compter un million de voitures électrifiées à l'horizon 2025, mais il faudra néanmoins attendre 2040 pour que celles-ci dépassent les voitures conventionnelles, en ventes annuelles. Cette étude indique également que cet accroissement va créer de nouvelles opportunités économiques notamment dans la production et la distribution d'électricité, mais également les infrastructures et des services associés. Pour le premier domaine, naturellement, les acteurs traditionnels que sont les producteurs d'électricité sont les plus légitimes pour profiter de cette manne, mais d’autres acteurs vont s’y intéresser. Ainsi, aujourd’hui, quasi aucune station-services ne propose d’infrastructures de recharge pour voitures électriques. Cela pourrait donc changer à l’avenir puisqu’il y a de fortes chances que les compagnies pétrolières s’engouffrent dans ce marché.
Et ce n’est pas tout puisque les collectivités locales – à l’image de Paris, propriétaire du réseau de recharge hérité d'Autolib pourraient également jouer un rôle. On peut compter aussi sur les gestionnaires de parking ou même certains fabricants de voitures électriques à l’image de Tesla, qui pourrait proposer des offres. Le cabinet Accenture estime que le marché de l'infrastructure, qui va de son déploiement à sa gestion, va représenter 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires jusqu'en 2 040.
L'autre volet de cet écosystème est intitulé "valorisation de la flexibilité". Ce volet est le plus original et le plus révolutionnaire puisque cela représente la capacité à moduler l'énergie en fonction de la demande. En clair, "il s'agit de stocker intelligemment l'énergie et la délivrer suivant les prix du marché et les besoins, et ainsi se substituer aux moyens de production centralisés explicite Thierry Mileo, directeur chez Accenture. Cette flexibilité devrait permettre de lisser les pics de production d'électricité, et ainsi permettre de baisser les capacités de production.
Enfin, le dernier volet porte sur les services additionnels comme le financement des voitures électriques, de la batterie ou autres services supplémentaires inhérents à des flottes d'entreprises par exemple. Sont concernées de nouvelles sociétés mais il y a de fortes chances que les marques historiques comme EDF, GDF Suez et autres Enedis, soient au cœur de cet écosystème. Pour réussir cette transformation, certains d’entre eux ont d’ores et déjà anticipé et se sont associés. Ainsi EDF vient de conclure un accord avec Nissan et Engie travaille avec Arval, un des acteurs essentiels de la location de véhicules pour les professionnels.
Les véhicules électriques vont donc constituer une manne économique intéressante. Reste à savoir maintenant si cela arrive à compenser les effets négatifs de cette transition et notamment les pertes d’emploi liées à la fabrication de véhicules thermiques.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération