Le plastique et l’automobile ? Une vieille histoire
Les éléments en plastique sont présents dans nos automobiles depuis près de cent ans. A leur apparition, personne ne s’en plaignait : ça faisait moderne.
« Ah, j’aime pas, c’est trop plastique ». Combien de fois a-t-on entendu ce genre de déclaration, au sujet d’une voiture. Et là, on se demande : « mais qu’est-ce qui n’est pas en plastique dans un intérieur actuel ? » Voire, quelles sont les dernières autos à se passer de ce matériau ? Elles sont très, très anciennes, datant des années 60.
En 1909 apparaît la bakélite, suite aux travaux de Leo Baekeland, qui devient très populaire dans les années 20 quand il est industrialisé. On s’en sert pour des téléphones, des bijoux mais aussi des pièces d’allumage et des volants, notamment, en automobile, puis carrément des tableaux de bord à la fin des années 30, notamment dans la Chrysler Royal en 1939. Parallèlement, les matériaux considérés comme du plastique se multiplient.
En 1941, Ford présente un concept, la Soybean dont la carrosserie est, apparemment, réalisée à partir de soja et de résine phénolique, selon son concepteur, Lowell E. Overly. Un nouveau plastique. Cette auto se révélait bien plus légère que les modèles contemporains, mais aussi, selon Henry Ford, plus résistante en cas de choc. Celui-ci souhaitait développer ce type de carrosserie pour faire fonctionner l’agriculture, étant lui-même d’origine paysanne. Il utilisait des dérivés de soja depuis le début des années 30 pour des éléments d’habitacle. La guerre a mis fin au développement de cette auto, qui a disparu.
Toutefois, dès le début des années 50, le plastique commence sa formidable expansion dans l’automobile. En 1953, la Chevrolet Corvette devient la première voiture de série dont toute la carrosserie recourt au plastique, dans un matériau dit FRP pour Fiberglass Reinforced Plastic, ou plus souvent GRP (Glass Reinforced Plastic). Cette évolution n’a pas uniquement lieu aux USA !
En effet, en 1951 apparaît la Simca Aronde, dont le tableau de bord est en plastique, un matériau considéré alors comme ultramoderne. En 1955, la Citroën DS lui emboîte le pas, puis tout le monde s’y met. Les tableaux de bord en métal deviennent ringards, et le skaï, matériau souple et résistant, là encore à base de plastique, apparaît dans les années 60.
De sorte qu’au début des années 70, plus aucun constructeur de grande série n’utilise autre chose que le plastique pour les tableaux de bord, le bois ne servant plus que pour décorer. Sans même parler des revêtements de siège et des panneaux de porte ! Le plastique, c’est fantastique. Ce n’est pas cher, c’est résistant, ça ne rouille pas, c’est isolant, ça prend la forme qu’on veut et c’est léger.
Côté carrosserie, dès 1957, la Lotus Elite utilise la fibre de verre (GRP) non seulement pour sa carrosserie mais aussi sa structure monocoque, une première ! En 1968, la Citroën Méhari se signale par sa robe toute en ABS teinté dans la masse , alors qu’en 1972, la Renault 5 utilise une forme de plastique pour remplacer les parechocs jusque-là métalliques. Elle sera une pionnière ! Les dérivés de plastiques vont par la suite être de plus en plus utilisés pour les carrosseries : Matra Bagheera, Citroën BX (hayon), Renault Espace.
Bien évidemment, il existe des milliers de types de plastique, et des qualités diverses, mais aujourd’hui, ce matériau est totalement indispensable à l’automobile. Alors, avant de se plaindre de son omniprésence, mieux vaut considérer tous les avantages qu’il présente, surtout qu’on n’a pas fini de le voir !
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