Le port de la ceinture est-il encore un réflexe ?
Cela fait 50 ans que le port de la ceinture de sécurité est obligatoire aux places avant, et 23 ans aux places arrière. Et pourtant !
Ah, ah, ha, ha Stayin’ alive, stayin’ alive, ah, ah, ah, ah stayin’ alive… Couleur pop, tempo enlevé, pour sa nouvelle campagne de prévention, la sécurité routière se met à l’heure du disco. La réalisatrice belge Charlotte Abramow entre dans la danse avec une parodie joyeuse de La fièvre du samedi soir en reprenant les pas et le fameux gimmick du bras de John Travolta. Une façon légère d’inciter à boucler sa ceinture de sécurité. Un geste parfois encore oublié.
Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, déplore « une forme de relâchement de ce geste réflexe. » 28,8 % des conducteurs avouent qu’il leur arrive de ne pas la mettre en ville ou lors de courts trajets. 28,1 % des passagers déclarent ne pas boucler parfois leur ceinture à l’avant et 29,9 % à l’arrière. Et 37 % des automobilistes déclarent démarrer leur véhicule sans vérifier que tous les passagers sont attachés. Comme le souligne Florence Guillaume, « s’il n’y a qu’une petite minorité de 1 % des conducteurs qui prennent le volant sans mettre leur ceinture, en cas d’accident il y a un gap ». 24 % des personnes tuées en voiture en 2022 ne portaient pas de ceinture de sécurité, soit une hausse de 3 % par rapport à 2021. Parmi elles, on constate un grand nombre de noctambules (34 %) et de personnes sous emprise alcoolique (38 %). Un phénomène plus masculin (28 % contre 12 % pour les femmes) et surtout qui touche davantage les jeunes (28 % des 18/34 ans concernés) et les très jeunes. Un quart des enfants tués sur les routes n’étaient pas (ou mal) accrochés sur leur rehausseur ou leur siège bébé.
À Florence Guillaume de rappeler que « pour les enfants, c’est non négociable » même s’ils rechignent parfois à la mettre. Et surtout bien faire attention à ce qu’elle soit bien mise ou que l’enfant en cours de route ne passe pas son bras par-dessous la sangle. Un geste encore bien trop fréquent, même chez les adultes.
Du bon usage de la ceinture
Au-delà du mésusage de la ceinture de sécurité, son « bon usage » est également pointé par le docteur Stéphane Buffat Directeur du laboratoire d’accidentologie de biomécanique et du comportement humain. « La ceinture doit être bien raccordée aux éléments solides du squelette, sur le haut de la clavicule (et non près du cou) et ajustée au bassin. » Pour bien faire comprendre l’utilité de la ceinture, la Sécurité Routière a convié la presse à un crash-test d’une voiture lancée à 50 km/h dans un mur. À bord quatre personnes, deux adultes à l’avant, dont une non attachée, et aux places arrière deux enfants, dont un avec le bras sous la ceinture. Au moment de l’impact (0,1 seconde) les personnes non ou mal attachées sont celles qui ont subi les plus gros dommages, dont des chocs crâniens dans le pare-brise et le siège avant.
Même à faible vitesse
« Si on prend en compte les blessés, même à faible vitesse, le passager arrière va charger le passager avant et avoir des lésions abdominales et de la tête sur la planche de bord. Le schéma lésionnel est réellement plus grave sans ceinture » renchérit le docteur Stéphane Buffat. Et à Frantz Jourda Global Activity Manager UTAC de rappeler que « la ceinture de sécurité est le seul élément protecteur à la charge de l’humain, le reste comme le déclenchement de l’airbag et les systèmes de sécurités actifs et passifs de l’auto sont automatiques. » Une bonne raison de garder le bon réflexe. Pour la Sécurité Routière, c’est simple, « Avec la ceinture attachons nous à rester vivants. » Ah, ah, ha, ha Stayin’ alive…
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