Le salon de Munich ne pourrait pas... avoir lieu à Paris

Imaginez deux secondes : à Paris, la place de l'Étoile, la place de la Concorde, la place des Vosges ou la place Vendôme, la rue de Rivoli ou le boulevard du Montparnasse, fermés à la circulation pendant une semaine.

Pas pour des travaux, pas pour le tour de France ou le défilé du 14 juillet (et encore, dans ce cas, c'est quelques heures seulement), non, mais pour accueillir un salon automobile international. Vous avez du mal, hein ?

Eh bien c'est précisément ce qui se passe à Munich. Et en toute bonhomie et décontraction. Sans énervement du public ou des automobilistes, qui subissent pourtant des difficultés de circulation aux alentours.

À Paris, ce serait Bagdad dès le premier jour. Concerts de klaxons et soupe à la grimace.

À Paris, de toute façon, cela ne pourrait pas avoir lieu. Il n'y a qu'à se rappeler le nom même de la Maire de Paris pour réaliser immédiatement que ce serait un "NON" péremptoire, et définitif. 

À Munich, les autorités et le bourgmestre Dieter Reiter ont dit oui, en 2021, et cette année encore. Cela dit, il se murmure que pour 2025, ça va coincer un peu plus, pressions écologistes oblige.

L'auto au cœur de la "stadt"

Et il est plus que surprenant de voir que l'automobile n'est pas reléguée dans un coin, loin de là. Odeonsplatz et toute la Ludwigstrasse, Koenigsplatz, Max Joseph Platz, Wittelsbacher Platz, etc., autant de grandes places, historiques parfois, abritant des monuments en leur sein, sont volées au quotidien des conducteurs munichois, pour être données, le temps du salon, aux stands des constructeurs de toutes nationalités (et les chinois en force d'ailleurs !).

Et des scènes sont montées, des concerts organisés en plein air. Des mises en scènes dantesques sont montées, comme vois pouvez le voir en photo d'ouverture. C'est la grand-messe de l'automobile. À Paris lors du Mondial 2018, on avait eu droit... À un petit centre d'essai place de la Concorde. Et c'est tout. Pas le moindre mètre de rue barré. 

Le public, lui, loin de râler face à cet envahissement, est heureux. Déjà parce qu'il fait beau cette année et c'est une chance, mais surtout parce que c'est gratuit ! Oui oui, ces zones de plein air accueillent les visiteurs sans qu'ils aient besoin de dépenser un euro.

Impensable de ce côté-ci du Rhin. Vous imaginez les organisateurs du Mondial de l'auto laisser libre d'accès une partie du salon de Paris ? Je vous ai vu rire d'ici...

Alors oui, nos voisins teutons sont clairement plus autophiles que nous, c'est une évidence. Leur passion pour l'auto se voit dans leur acceptation de ce type d'événement, mais aussi dans leurs yeux sur les stands des constructeurs.

Les Français aiment encore l'automobile, soyons tout de même honnêtes, mais pas au point d'accepter de noyauter le centre-ville d'une grande métropole. La capitale, n'en parlons pas. De toute façon, Anne serait sourde.