2. Les avantages et les contraintes de l’électrique
Les contraintes des VUL électriques sont multiples. Tout d’abord, l’offre est très limitée aujourd’hui. Elle tend à se développer, mais certains usages spécifiques (benne, quatre roues motrices, etc.) imposent encore d’acquérir des véhicules thermiques. Ensuite, l’autonomie limitée oblige une organisation quotidienne qui supporte très très peu l’imprévu et les kilomètres supplémentaires. Les professionnels utilisant des VUL électriques sont ainsi majoritairement composés d’entreprises de logistique qui programment leurs tournées avec précision. La Poste, qui possède un parc élevé de Renault Kangoo ZE, en est l’illustration parfaite.
En outre, la fiabilité, avec une utilisation intensive comme on peut en faire des fourgons, fourgonnettes, etc. n’est pas établie comme étant aussi « élevée » que celle d’une motorisation thermique. Sans parler de la durée de vie des batteries, comprise pour le moment entre 6 et 8 ans. Enfin, les entreprises doivent investir dans un poste type Wall box afin de recharger les véhicules tous les soirs. La simple prise de courant domestique est en effet insuffisante pour un usage professionnel.
Heureusement, face à ces difficultés, les utilitaires électriques disposent également d’avantages. Ainsi, les aides à l’achat au niveau national permettent de bénéficier d’un bonus de 6 000 € et même d’un superbonus de 2 500 €, en cas de mise à la casse d’un utilitaire léger diesel immatriculé avant le 1er janvier 2001 ou essence avant le 1er janvier 1997 et possédé depuis au moins un an. L’addition du bonus et du superbonus porte donc le montant de l’aide à 8 500 €.
Mieux, localement, certaines régions peuvent compléter à différentes hauteurs ce dispositif. Par exemple, l’Ile-de-France, en direction des TPE et PME, prévoit un bonus supplémentaire jusqu’à 1 000 € pour un micro-utilitaire de transport de marchandises inférieur à 1 tonne, de 6 000 € pour l’acquisition d’un utilitaire électrique dont le PTAC est inférieur à 3,5 tonnes et de 9 000 € pour les modèles situés entre 3,5 et 7,5 tonnes. Attention, limitée aux entreprises de moins de 50 salariés, la subvention ne peut excéder 5 véhicules pour une même entreprise.
Dans la région Occitanie comprenant la ville de Toulouse, les professionnels exerçant principalement en centre-ville ont la possibilité d’obtenir une aide de 3 000 € pour l’achat d’un utilitaire électrique de moins de 20 m3 à condition de le conserver au minimum trois ans. De même, la région Normandie octroie aux micro-entreprises un bonus de 5 000 € par véhicule 100 % électrique, dans la limite de cinq véhicules par demandeur.
L’autre argument en faveur des véhicules utilitaires électriques repose sur la possibilité de circuler quel que soit le niveau de pollution. Car jusqu’à présent, les villes, départements ou régions se contentent d’organiser des restrictions de circulation en fonction des numéros de plaque ou un système de vignettes. Mais à (court) terme, les centres-villes devraient devenir tout simplement inaccessibles aux VUL. Pour rappel, la Mairie de Paris a annoncé qu’elle souhaitait interdire la circulation des véhicules diesels en 2024 et essence en 2030. Pour les professionnels, rouler en électrique ne sera dès lors pas une alternative mais bel et bien une obligation pour continuer à travailler.
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