Les cadres dirigeants de l'automobile ne croient pas à l'électrique !
C’est une étude aux résultats qui mettent en lumière le grand écart qui existe entre les discours publics, la mise en place de politiques et la conjoncture réelle dans un monde automobile dont les dirigeants semblent bien loin de suivre le courant de… l’électrique. Voilà qui pourrait bien influencer la suite d’un avenir que l’on nous assure pourtant avec des engins à batteries.
L’expertise est à prendre en compte car elle vient de KPMG qui est un réseau international de cabinets d’audit et de conseil exerçant dans d’innombrables pays. 82 % des 500 premières entreprises mondiales sont clientes de KPMG à travers le monde. C’est dire si ses conclusions sont suivies ! Et sa dernière étude fait l’effet d’une bombe : la majorité des cadres dirigeants de l’industrie automobile pense toujours que la voiture électrique à batterie sera un échec commercial. Ces derniers ne sont néanmoins pas réfractaires au grand remplacement de l’énergie fossile puisque les mêmes croient en l’hydrogène, qui pose pourtant de nombreuses questions en matière de production, de transport et de distribution.
L’électrification des gammes a pourtant commencé et les convictions affichées semblent appuyer cette direction. Mais « 54 % des hauts cadres mondiaux du secteur de l'automobile croient que ces véhicules vont connaître une faillite commerciale », selon le cabinet de conseil. La plupart des investissements actuels dans les véhicules « zéro émission » à batteries Lithium-Ion seraient réalisés uniquement pour se conformer aux normes d’émissions polluantes et d’efficacité énergétique imposées par les pouvoirs publics. Mais l’impasse est au bout du chemin car il y aura toujours un problème d’infrastructure de bornes de recharge, une recharge qui restera toujours longue par ailleurs.
En revanche, plus des trois quarts des personnes interrogées dans un échantillon composé d’environ 1 000 individus occupant des postes exécutifs, estiment que les véhicules à pile à combustible, soit à hydrogène, seront l'avenir de la mobilité électrique, 85 % aux États-Unis et 77 % pour le reste du monde. Pourtant, comme pour l’électrique, l’intendance aura aussi du mal à suivre. Les difficultés d’infrastructures et d’approvisionnement liées à ce type de technologie sont en effet loin d’être négligeables.
Enfin, l'Ademe, l’agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, chiffre ces besoins d'investissements mondiaux entre 20 et 25 milliards de dollars par an, soit environ 280 milliards de dollars d'ici à 2030. Sans compter qu’à ce jour, pour des raisons de rentabilité, 96 % de l'hydrogène est produit à partir d'énergie fossile. Gaz naturel, pétrole et charbon restent donc toujours de la partie pour la majorité des décideurs du monde automobile.
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