2. Les "défauts critiques" : justifiés pour l'immense majorité
Revenons donc sur ces fameux défauts "critiques". Comme dit en titre de cet article, faut-il en avoir peur ?
Eh bien, oui et non.
Non, parce qu'ils concernent a priori (et même après analyse !) des défauts qui sont évidemment et clairement dangereux. Et pour lesquels tout propriétaire normalement constitué arrêterait immédiatement de rouler avec sa voiture et la ferait réparer. Il y a donc très peu de risque que votre véhicule présente ce type de défaut. Les réseaux de contrôle technique estiment d'ailleurs que moins de 1,5 % des voitures devraient se voir recalées pour défaillance critique.
Pour exemple, voici certains des défauts qui conduisent à cette sanction :
- Assistance de freinage inopérante, absence de liquide de frein dans le bocal ou risque de rupture imminente d'un flexible de frein.
- Plaquettes de frein absentes ou usées jusqu'à disparition de la garniture, freins encrassés par de l'huile avec performances de freinage réduites, étriers de frein fissurés ou fuyants, freinage inexistant sur une ou plusieurs roues.
- Direction tordue, mal fixée, boulons de fixation manquants, cassure, risque de détachement des articulations de direction, volant qui se détache, incohérence entre angle du volant et angle des roues.
- Risque de détachement des amortisseurs. Ressort fendu ou mal attaché.
- Vitrage dans un état inacceptable.
- Absence d'un rétroviseur obligatoire.
- Absence totale de feux stop.
- Câblage électrique touchant le sol ou risquant de toucher une pièce en mouvement. Risque de formation d'étincelles.
- Essieu fêlé ou déformé, mauvaise fixation.
- Pneu usé à la corde, pneu qui touche une partie fixe, profondeur des sculptures non conforme aux exigences.
- Fêlure d'un longeron ou d'une traverse, corrosion excessive avec résistance insuffisante des pièces, corrosion importante du berceau moteur affectant sa résistance.
- Risque de détachement de l'échappement.
- Mauvaise fixation du réservoir à carburant, fuite de carburant avec risque d'incendie.
- Mauvaise fixation des pare-chocs avec risque important de chute de pièces.
- Risque de chute de la roue de secours.
- Supports moteur : fixations desserrées ou fêlées.
- Carrosserie : risque de chute d'éléments, risques de blessures, éléments trop proches de la route ou de pièces en rotation.
Etc. La liste n'est pas exhaustive évidemment. Mais vous avez déjà un aperçu du type de défaillance qui peut conduire à être recalé d'office, et à subir une interdiction de circuler dès le lendemain. Auparavant, tous ces défauts étaient sanctionnés d'un "défaut majeur" entraînant une "simple" contre-visite, pour ceux existants. Mais de nombreux ont été créés.
Autant dire qu'un véhicule entretenu correctement, et même, soyons honnêtes, moyennement, a très peu de chance de souffrir ce type d'anomalie. Qui lorsqu'elles surviennent, conduisent le propriétaire "moyen" à faire réparer immédiatement.
Comment réparer en 24 h ?
Par contre, là où le bât blesse, c'est sur le délai de 24h. Ou plus précisément, vous l'aurez compris, la possibilité de rouler jusqu'au soir, mais l'interdiction explicite de circulation dès le lendemain du contrôle.
Pour ceux qui seraient frappés d'un ou plusieurs défauts critiques, les affaires se corsent. Et c'est là qu'il faut avoir peur. En effet, comment aujourd'hui trouver un garage qui accepte de réparer un défaut important, qui demande le plus souvent de disposer de pièces, et d'y passer du temps, dans la journée ? Clairement, c'est le plus souvent impossible ! Et on ne parle même pas ici de la possibilité de faire jouer la concurrence, ce que l'on vous encourage à faire en tout temps, histoire d'avoir déjà plusieurs avis, et le meilleur prix pour la même intervention. Faire jouer cette concurrence demande du temps. Mais comment faire alors que le véhicule est frappé d'une interdiction de rouler ? Le transporter sur plateau ? Inenvisageable !
De la même façon, la majorité des automobilistes qui n'ont qu'une seule voiture, en ont besoin ! Avec ce système, ils se retrouvent à pied dès le lendemain du contrôle. Auparavant, même un défaut majeur leur laissait 2 mois pour réaliser les réparations et la contre-visite... Avec la possibilité de jouir encore de leur véhicule.
Alors certes, les défauts critiques sont, comme leur nom l'indique, plus que graves. Mais de là à mettre le propriétaire à pied, car le système ne peut promettre, c'est une certitude, une réparation sous 24 h, c'est quand même dur.
Il y a fort à parier que de nombreux automobilistes, frappés par cette catégorie de défaut, ne pourront faire autrement que de continuer à circuler. Au risque, rappelons-le ici, de se voir verbalisé (amende de 4e classe, soit 135 €, minorée à 90 € ou majorée à 375 €, avec risque d'immobilisation de la voiture). Il faudra alors compter sur la mansuétude des forces de l'ordre, en cas de contrôle, et au mieux pouvoir prouver que l'on est en train de s'occuper de tout ça (preuve de rdv dans un atelier, preuve de prise de rdv pour la contre-visite si tel est le cas...).
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