Les futures « grosses » Dacia haut de gamme
Marque automobile préférée des Français, Dacia prépare une nouvelle montée en gamme avec deux autres grosses nouveautés en plus du futur SUV Bigster.
En marge de l’essai de la nouvelle Spring Extreme 65, le directeur commercial France de Dacia Thomas Dubruel affichait un grand sourire. Avec des résultats financiers excellents et un contexte plus favorable que jamais, Dacia contribue largement aux bénéfices du groupe Renault et se permet de vendre des voitures de plus en plus chères grâce à une image en constante progression. Alors que la valeur résiduelle de ses autos atteint aussi des sommets sur le marché de l’occasion, la division roumaine prépare une nouvelle montée en gamme. En 2024, elle lancera le tout nouveau Duster de troisième génération et une Spring électrique profondément remaniée. Et après ? Après, il y a plein d’autres projets ambitieux dans les cartons du constructeur fondé à l’initiative de Louis Schweitzer au début des années 2000.
Caradisiac : Après la Spring remaniée et le nouveau Duster l’année prochaine, quels sont les prochains projets de Dacia ?
Thomas Dubruel : On se prépare effectivement au renouvellement du Duster, puis il sera temps de lancer notre nouveau grand SUV familial, le Bigster. L’expansion de la gamme ne s’arrêtera pas là puisque nous prévoyons deux autres nouveautés de segment C ensuite.
Caradisiac : Dont la fameuse compacte qui bruissait dans certains médias espagnols ces dernières semaines ?
Thomas Dubruel : Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus à ce sujet pour le moment mais je confirme qu’il s’agira de modèles positionnés sur le segment C, donc au-dessus des modèles actuels. On ne va pas chômer ces prochaines années.
Caradisiac : L’arrivée de la norme Euro7 européenne, prévue pour juillet 2025, va-t-elle compliquer la tâche de Dacia ?
Thomas Dubruel : Les constructeurs automobiles et les instances européennes sont toujours en discussion sur le sujet. Nous considérons que les règles prévues actuellement sont contre-productives car elles mobiliseront de gros moyens qui devraient normalement servir le développement de l’électrification complète pour 2035. Mais dans le pire des cas, nous nous adapterons s’il faut nous adapter. Cela impliquera nécessairement une hausse du prix de nos voitures, mais nous garderons des tarifs plus bas que ceux des autres marques. On continuera à vendre des Sandero sous les normes Euro7. Pour cela, on fonctionnera toujours de la même façon, en récupérant les technologies éprouvées de Renault. NDLR : juste après cet entretien, la France et 7 autres pays se sont officiellement opposés au projet Euro7 sous sa forme actuelle.
Caradisiac : Le Bigster coûtera forcément plus de 30 000€ dans ses versions haut de gamme. Peut-on imaginer qu’une Dacia puisse bientôt coûter 40 000€ et avoir du succès ?
Thomas Dubruel : Je n’ai pas encore le détail de la tarification du Bigster et même si le prix doit être supérieur à celui du Duster en raison de son positionnement, ce tarif correspondra toujours au meilleur rapport prix/prestations du marché. Chacune de nos autos est placée de 15 à 20% moins chère que les produits concurrents de même taille. Cette philosophie ne changera pas pour nos futures nouveautés.
Caradisiac : que va changer pour Dacia l’arrivée de Geely au capital de Horse, le nouveau fournisseur de moteurs thermiques et hybrides du groupe Renault ?
Thomas Dubruel : Geely va effectivement devenir actionnaire à 40% de Horse, comme Renault et en complément des 20% d’Aramco. Cette collaboration va permettre à Renault et à Geely de faire d’importantes économies d’échelle. Renault produit en effet 2,5 millions de groupes motopropulseurs par an et Geely aussi. Ensembles, ils en fabriqueront cinq millions. Mais la marque Dacia restera indépendante de Geely, même s’ils partageront des moteurs.
Caradisiac : peut-on imaginer que Dacia reprenne un jour la plateforme électrique de Renault ?
Thomas Dubruel : Pas dans l’immédiat mais tout est possible à plus long terme et selon l’évolution du marché automobile et de sa réglementation. D’après les projections actuelles, Dacia doit devenir une marque entièrement électrique en Europe en 2035. Le périmètre de cette conversion à l’électrique dépendra des décisions du législateur et de l’évolution des marchés chez nous et en dehors.
Caradisiac : Le carburant synthétique peut-il représenter une alternative viable ?
Thomas Dubruel : Nous étudions de près cette technologie avec notre nouveau partenaire Aramco, spécialiste des carburants alternatifs. Nous ne fermons aucune porte là-dessus.
Caradisiac : Au fait, c’est vrai que vous allez au Dakar avec Sébastien Loeb et Prodrive ?
Thomas Dubruel : Beaucoup de rumeurs ont été entendues sur le sujet depuis quelques mois mais je ne suis pas en mesure de les commenter.
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