Les paradoxes du Salon de Genève 2019
En découvrant les nouveautés, en visitant les stands ou encore en écoutant les discours des conférences de presse, nous avons noté quelques contradictions.
La taille du stand vs le niveau des ventes
Quelques grands constructeurs ne sont pas venus au salon, notamment Ford et Volvo. Ce qui a libéré de l'espace dans le pavillon 5. Certains en ont donc profité. Honda a ainsi pris la place de l'américain, Mazda celle du suédois. Avec à la clé pour eux de vastes stands, sur lesquels les voitures étaient d'ailleurs bien écartées, donnant presque un sentiment de vide. Surtout, les surfaces étaient inversement proportionnelles aux niveaux des ventes en Europe de ces marques ! La situation opposée était aussi visible : le stand Citroën, marque très diffusée en Europe, était riquiqui, avec au final peu de modèles.
Les couleurs vives vs la tristesse des rues
Dans un salon, les constructeurs n'hésitent pas à nous en faire voir de toutes les couleurs. Les marques tentent les teintes très "flashy". En témoignent les deux vedettes du Salon, les Peugeot 208 et Renault Clio 5. La première ose le jaune, la seconde l'orange. On a aussi vu du vert pomme (Volkswagen ID Buggy, Lamborghini Huracan Roadster) et du bleu électrique (Subaru Viziv Adrenalin). De quoi attirer l'œil et donner des idées aux clients. Mais cet arc-en-ciel est bien loin de la réalité. Il y a quelques jours, le Parisien révélait que 32 % des voitures immatriculées en France l'année dernière étaient grises, 29 % blanches et 11 % noires !
Les marques qui réduisent leur gamme vs celles qui lancent des doublons
Certains ont un discours de réduction des coûts. Ils font ainsi du ménage dans leur portefeuille de produits. Le meilleur exemple est PSA, ce fut l'un des chantiers prioritaires de Carlos Tavares à son arrivée à la tête du groupe. L'homme a d'ailleurs expliqué fin février qu'il va y avoir un nouveau coup de balai suite à l'arrivée d'Opel. De manière générale, les modèles qui sont les plus en danger sont souvent ceux de niche ou ceux qui font doublons. Par exemple, Renault a confirmé qu'il n'y aura pas de Clio 5 break, se focalisant sur le Captur. Mais à l'inverse, des constructeurs n'hésitent pas à multiplier les véhicules pour répondre à un maximum de besoins ! Chez Mercedes, on a ainsi le choix entre la Classe A berline, le CLA… voire la Classe C, à peine plus grande que le coupé quatre portes. Kia qui vient de lancer un Niro électrique continuera de vendre chez nous le Soul, avec une unique offre électrique.
Le déclin du diesel vs le Touareg V8 TDI
Les ventes de modèles diesels ont chuté en quelques années sur le Vieux Continent. Résultat, les marques réduisent leur offre. Cela concerne avant tout les petits modèles. Les grands carburent encore beaucoup au gazole. Mais certaines marques proposent déjà des véhicules familiaux sans diesel, comme Lexus et Porsche. D'autres commencent à faire un peu de ménage dans les gammes. Et puis il y a Volkswagen, qui dégaine à Genève un Touareg doté d'un V8 TDI de plus de 400 ch ! Encore plus que l'opposition avec la "dé-dieselisation" du marché, c'est celle avec le discours très électrifié de la marque depuis l'éclatement du scandale qui frappe. Ce V8 TDI arrive donc avant une déclinaison hybride rechargeable.
Les stands 100 % branchés vs la réalité des immatriculations
Voilà des années que les constructeurs "verdissent" leur communication, en promettant monts et merveilles sur la voiture électrique. Audi a ainsi joué le petit buzz avec, pour les journées presse, un stand 100 % branché. La marque exposait des électriques (e-tron, e-tron GT concept, prototype de l'e-tron Sportback et concept Q4 e-tron) et ses nouvelles hybrides rechargeables (Q5, A6, A7 et A8). Une exposition qui ne reflète absolument pas la réalité commerciale. Si ces modèles représentent déjà cette année 5 % des ventes, c'est un miracle !
Les marques qui font parler d'elles vs leur absence
Volvo a fait sensation en ouverture du Salon de Genève avec une annonce choc : dès 2020, toutes les voitures neuves qu'il vendra seront limitées à 180 km/h ! De quoi provoquer de nombreux débats (en témoigne celui entre nous pendant un merveilleux repas sur l'autoroute nous menant à Genève). Puis au salon, l'élection de la voiture de l'année a connu une première, une égalité de points entre les deux modèles en haut du classement, des voitures de plus au profil atypique : la Jaguar I-Pace et l'Alpine A110. La britannique l'a finalement emporté. Point commun à tous ces constructeurs qui ont fait le buzz médiatique en début de Genève : ils n'avaient pas de stand au salon.
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