Les voitures autonomes risquent de beaucoup polluer
L’essor de la voiture autonome poserait deux problèmes d’ordre écologique : la grosse consommation d’énergie de leurs systèmes informatiques et celle d’une probable augmentation de la fréquence d’utilisation des voitures.
Le développement promis de la voiture autonome est-il une bonne nouvelle ? Pour la plupart des utilisateurs, la perspective de pouvoir se laisser conduire par son propre véhicule dans les trajets de la vie quotidienne ou ceux des voyages au long court représenterait un gain de temps et de confort extraordinaire. Mais comme l’explique une étude publiée par le prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology) en novembre dernier, ce développement prévu des voitures à conduite autonome poserait plusieurs problèmes relatifs à l’énergie nécessaire pour les faire fonctionner.
Le premier de ces problèmes concerne la puissance de calcul utilisée par ces véhicules autonomes. Bardés de caméras et autres capteurs, ils sont dotés d’interfaces qui doivent réaliser de très nombreuses opérations en permanence pour analyser tous les paramètres de circulation et diriger le véhicule. En partant du principe que ces systèmes conservent la forme actuellement la plus utilisée, avec des réseaux neuronaux multi-tâches, ils ont essayé de mesurer les émissions de gaz à effet de serre produits par les voitures autonomes si tout le monde basculait à ce genre d’autos (en prenant comme référence un véhicule autonome doté de 10 caméras et des systèmes de calcul qui vont avec). Avec un milliard de voitures autonomes dans le monde (sachant qu’on estime à environ 1,45 milliard le nombre de véhicules circulant actuellement sur la planète en comptant les utilitaires), les scientifiques du MIT estiment que les systèmes de conduite autonome des autos généreraient 0,14 gigatonne de gaz à effet de serre en plus avec en moyenne une heure de conduite par jour pour chacun de ces véhicules. Soit l’équivalent des émissions de gaz à effets de serre de l’ensemble des datacenters de la planète, à cause de l’électricité nécessaire pour faire fonctionner leurs systèmes de guidage automatique.
Une augmentation de l’utilisation de la voiture ?
Les chercheurs du MIT concèdent que ces estimations peuvent vite devenir caduques en fonction de l’amélioration de la technologie informatique. Si elle progresse rapidement dans les années à venir, les voitures autonomes pourront générer beaucoup moins de gaz à effet de serre lié au fonctionnement de leurs systèmes de guidage et de conduite. Mais il y a un second problème, qui concerne plutôt l’usage de ces voitures : on estime que les véhicules autonomes pourraient être beaucoup plus utilisés que les voitures normales, pour d’évidentes raisons liées à la disponibilité du conducteur. Même avec des véhicules électriques réputés plus vertueux que les voitures thermiques et de l’électricité peu carbonée, leurs émissions de gaz à effets et de serre et leur pollution exploserait en cas d’utilisation plus intensive, sachant qu’il y aurait beaucoup moins de limitations physiques pour les propriétaires de ces véhicules (programmer un long trajet en dormant dans sa voiture, travailler pendant un voyage…). Et ce problème paraît moins soluble que celui de la consommation d’énergie de leurs processeurs.
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