Mobilité électrique : notre réseau d'alimentation peut absorber une forte croissance
L'Avere France et RTE présentent une étude sur « les enjeux de l’électromobilité sur le système électrique. » Il en ressort notamment que le réseau français pourra absorber la croissance de la demande d'ici 2035.
L’électrique pousse progressivement ses pions sur le marché automobile, avec pour ambition de s’imposer à l’horizon 2040. De nombreux obstacles restent toutefois encore à franchir pour parvenir à asseoir cette technologie, qui pose des questions tant écologiques (conditions et conséquences de l’extraction des terres rares, empreinte carbone de l’électricité quand elle n’est pas d’origine nucléaire, etc.) que technologiques.
Parmi ces dernières figure bien sûr les capacités du réseau électrique à absorber une demande croissante de recharge. Or il n’y aurait pas trop d’inquiétude à avoir, selon une étude RTE/Avere France* présentée ce mardi de façon détaillée à l’occasion d’un grand symposium EVS 32 consacré à la mobilité électrique, organisé du 19 au 22 mai à Lyon.
Cette étude (qui figure en pièce jointe de cet article) prend en considération différentes hypothèses de croissance pour le marché de la voiture électrique, et notamment une projection haute avec 15,6 millions de véhicules légers électriques en circulation en 2035, dont 22% de véhicules hybrides rechargeables, à quoi s’ajouteraient 156 000 poids lourds électriques (les voitures thermiques étant alors au nombre de 22,7 millions).
Principal enjeu, la mobilité du quotidien
Dans ces conditions, les auteurs assurent « c’est la mobilité du quotidien qui constitue le principal enjeu pour le système électrique. Sans pilotage de la recharge (recharge « naturelle »), les appels de puissance seraient principalement concentrés sur la plage 19-21 h. »
Pour autant, rien d’insurmontable en perspective: « les conclusions du Bilan prévisionnel 2017 sont confirmées : la consommation totale d’électricité des transports individuels et collectifs pèserait au plus un dixième de la consommation d’électricité totale en France à l’échéance 2035 », détaille le rapport. « Il ne s’agit pas d’un enjeu prégnant : c’est moins que la consommation du chauffage résidentiel, moins que l’augmentation de la consommation électrique de la France entre 2000 et 2010. Le parc électrique décrit par le projet de PPE est amplement suffisant pour couvrir ce nouvel usage. »
Pas d'inquiétudes lors des grands départs
L’étude se veut également rassurante sur d’autres points suscitant des interrogations légitimes, et notamment ce qui concerne d’éventuels pics de consommation enregistrés lors de grands départs type chassé/croisé estival : « il ne s’agit pas d’un risque pour la sécurité d’approvisionnement. Les longues distances sont minoritaires dans les distances parcourues chaque année, et les épisodes les plus contraignants sont susceptibles de se produire à des moments (été, week-end) où le système électrique dispose de marges abondantes. » De fait, les seules « situations de vigilance » mentionnées par ce rapport sont les vacances de Noël dans un scénario de vague de froid.
Pas d’inquiétudes quant au réseau, donc, mais le rapport, et c’est tout à son honneur, se veut lucide sur les conséquences écologiques et éthiques d’une électrification massive du parc automobile : « à travers la production des batteries, le développement de la mobilité électrique augmente l’incidence d’autres impacts pour l’environnement, notamment dans les territoires où les ressources minérales (lithium, cobalt, nickel, manganèse) sont extraites et traitées » estime-t-il notamment, sans omettre de rappeler que « la mobilité basée sur des produits pétroliers n’est pas exempte d’enjeux de cette nature ».
La mobilité 100% propre n’est pas pour demain, mais on progresse malgré tout.
*RTE (Réseau de transport d'électricité) est le gestionnaire du réseau public de transport d'électricité haute tension en France, l’Avere est une association de promotion de la mobilité électrique
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