MotoGP - Johann Zarco : « notre pays manque de culture moto et de passion à tous les échelons »
C'est un constat mais ce n'est pas une résignation. Double Champion du Monde de Moto2, Johann Zarco devrait faire partie des sportifs de l'année en France et même des personnalités du millésime 2016 dans le paysage hexagonal. Mais il n'en est rien. L'anonymat reste de mise et cette discrétion révèle une moto française en mal de notoriété. Notre champion, les acteurs tricolores des Grands Prix et la FFM, cependant, travaillent dur pour inverser la tendance.
En attendant les résultats de ces efforts, Johann Zarco se confie dans les colonnes du Figaro, comme quoi la moto commence à sortir de son espace restreint : « je commence à comparer la reconnaissance en France par rapport à d'autres pays et je m'aperçois qu'il y a un énorme décalage. Après le premier titre, je comprenais qu'on me dise qu'il fallait en faire encore plus mais, malgré mon deuxième sacre en 2016, je m'aperçois que le problème reste le même ».
Il poursuit : « j'ai conscience du rôle de locomotive que j'ai aujourd'hui et je sais que de bons résultats engendreront de l'intérêt pour ce sport dans notre pays. La moto a incontestablement perdu en attractivité depuis quelques décennies en France. Elle donne l'impression parfois de mourir mais il n'y a rien d'inéluctable. Elle peut renaître ».
Et il y travaille : « nous avons commencé l'aventure avec les tout-petits qui roulaient en PW50. On a vu que cela plaisait et que le message pédagogique passait bien lorsqu'on prenait le temps de transmettre notre savoir. Avec mon manager, Laurent Fellon, nous souhaitons amener un maximum de jeunes vers la moto. La pratique a un coût mais il est encore possible de se distinguer avec un budget raisonnable. Contrairement à des académies comme celles de Valentino Rossi, qui accompagne des pilotes confirmés, on veut élargir la base de pratiquants en France, sans avoir l'obsession de la rentabilité. Aujourd'hui, cela nous coûte plus cher que cela ne nous rapporte ».
Car le problème en France est là : « notre pays manque de culture moto et de passion à tous les échelons. Certains montent des projets uniquement s'ils voient une rentabilité immédiate alors qu'en Espagne ils investissent sur le long terme, même s'ils perdent de l'argent au départ ».
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