Nouvelles BMW : Chris Bangle, reviens, vite !
La présentation, hier, des nouvelles BMW Série 7 thermiques et i7 électrique nous donne l'occasion de reparler du design des BMW. Et nous nous sommes amusés à mettre côte à côte les dernières créations de la marque et leurs haricots géants, et celles dessinées par le très controversé (à l'époque !) Chris Bangle. Résultat : ben c'était pas si mal... Chris, revient !
Chris Bangle a été conspué, détesté, et au mieux snobé par les fans de la marque BMW lorsqu'il est arrivé à la tête du design de l'entreprise. Ou plutôt, quelques années après, quand sont sortis les premiers modèles dessinés par lui ou par son équipe, sous sa supervision.
Car en 1992, lorsqu'il débarque, il adoube la sortie des Série 3 E36, Série 5 E39, Série 7 E38 dont on ne peut dire qu'elles sont excentriques, et du roadster Z8 présenté en 1999, au style pour le coup unanimement salué. Mais rien qui soit issu de son coup de crayon.
À la suite, c'est le premier SUV de la marque, le X5 code E53, qui sort fin 99. Premier exemple, encore timide, du "Flame surfacing", dont les premiers vrais représentants seront la Série 7 et le Z4, on y reviendra. Mais là encore, ça passe crème auprès de la clientèle, et le X5 est un véritable succès commercial. Si l'on pose à côté de ce premier X5 E53, le X5 actuel (G05), devinez lequel est le moins choquant ?
Non, là où ça a commencé à vraiment grogner, c'est quand sort la nouvelle Série 7 code E65/E66. Pour arriver à concurrencer les Mercedes Classe S et Audi A8, BMW a donné carte blanche à Chris Bangle et ses équipes pour faire dans le nouveau, l'original. Et il a été loin, pour l'époque. À sa sortie en 2001, la 4e génération de Série 7 signée Bangle fait pousser des hauts cris. La clientèle est conservatrice, la voiture novatrice, avec ses projecteurs en forme de vague et sa malle de coffre "bec de canard"... Elle fera d'ailleurs un semi-flop. Mais si on pose à côté, comme ça au hasard, la nouvelle Série 7 qui vient d'être présentée, on aura tendance à conclure que celle de 2001... était en réalité hyper sage.
Après la Série 7, Bangle s'attaque à la Série 5, et sort en 2003 la E60, là encore critiquée pour son style. Mais s'il y avait des critiques à faire, c'était surtout pour sa qualité de finition, remarquablement passable. Car niveau style, on peut dire aujourd'hui qu'elle s'intègre assez bien dans le paysage, et qu'elle a bien vieilli. La Série 5 actuelle (G30), au milieu d'une forêt de doubles haricots gigantesque, se distingue par une calandre au contraire à la taille mesurée, et reste à notre sens une des plus jolies BMW du moment.
En 2003 également est lancé le roadster Z4 E85, successeur du Z3, qui a rencontré un succès fou. Le Z4 est un pur produit Bangle et représentant du Flame surfacing, avec des panneaux très plats et des jonctions de carrosserie originales. Et des plis de celle-ci en forme de Z. Possiblement dérangeant visuellement à sa sortie, il est aujourd'hui considéré, presque, comme un exemple de pureté. Le Z4 actuel (3e génération G29), lui, est bien plus athlétique et musclé. Pas vilain, non, mais clairement moins pur. Pourtant, il n'a entraîné aucun rejet (ou moins), contrairement au Z4 premier du nom.
En 2004, Bangle signe aussi la première représentante de BMW dans le segment des berlines compactes, la Série 1 E87. Et si son style ne provoque pas trop de critiques, il reste pour l'époque très distinctif. Mais alors, que dire de la Série 1 d'aujourd'hui (F40), dont les haricots de calandre ont démesurément grandi, jusqu'à déborder sur le capot ? Too much la dernière Série 1 ? Elle n'est pourtant pas signée Bangle !
Puis, en 2005, Bangle signe la nouvelle Série 3 E90, et ses dérivés Touring E91, coupé E92 et CC E93. Pas grand-chose à dire sinon qu'encore une fois, après un dessin extrêmement classique et fluide pour la génération précédente E46, elle a fait un peu grincer des dents les fans du modèle. Mais pour autant, elle s'est bien vendue et apparaît aujourd'hui comme tout à fait dans l'ère de son temps. Ce qui est aussi le cas de l'actuelle Série 3 G20, qui comme la Série 5, n'a pas succombé à la mode du double haricot géant. Une bonne chose.
On n'oublie pas que le controversé Bangle a aussi signé le coupé et le cabriolet Série 6 de 2004 (E63/E64). En lui appliquant quelques recettes de la Série 7 E65, à savoir des optiques en vague et une malle de coffre "bec de canard". Il est vrai qu'à l'époque, ça a fait pas mal jaser, surtout après une première génération, certes arrêtée depuis 16 ans, qui avait un look bien dans son époque, et une Série 8 considérée comme un chef-d’œuvre par les puristes. Mais à quoi ressemble l'actuelle Série 6 ? C'est un grand coupé 4 portes, à la poupe particulièrement disgracieuse.
Terminons avec un florilège des modèles actuels, qui n'avaient pas encore, à l'époque de Bangle, d'équivalents dans la gamme. On ne pourra que noter la surenchère presque ridicule dans la taille des calandres et de leurs haricots. Bientôt, elles boucheront la vue et traîneront par terre. On exagère, mais à peine. On a du mal, un peu, avec ce nouveau style, même si l'on essaie de rester objectifs...
Tout cela nous fait donc presque dire, ainsi qu'à beaucoup de nostalgiques : "revient Chris Bangle, reviens... C'était pas si mal quand tu étais là. On regrette de t'avoir conspué. Tu étais en fait un visionnaire...". Exagéré ? Oui. Mais peut-être pas autant que les excentricités stylistiques actuelles de la marque !
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