Nouvelles taxes, flambée du pétrole : les prix des carburants vont battre des records
On peut se préparer au pire pour 2019. Le prix du pétrole est en hausse et cela va durer, avec un baril attendu à 100 dollars en fin d'année. Ajoutez à cela un nouveau coup de massue fiscal le 1er janvier.
Court-on à la catastrophe ? Les prix à la pompe ont déjà fait un bond considérable en un an. Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder les chiffres publiés chaque semaine par le ministère de la Transition Écologique.
Le 21 septembre 2018, le litre de gazole coûtait en moyenne 1,47 €. Pour le sans-plomb 95 E10, c'était 1,55 €. Le 22 septembre 2017, on était à 1,23 € et 1,37 €. Soit des hausses de 24 et 18 centimes. Les causes sont connues, nous vous en avons parlé régulièrement : une fiscalité revalorisée le 1er janvier et un pétrole plus cher.
Le problème, c'est que ça va empirer dans les semaines et les mois à venir. Cela ne faisait aucun doute, mais cette fois c'est officiel avec la présentation hier du projet de loi de finances 2019 : les taxes sur les carburants vont à nouveau être gonflées le 1er janvier prochain. Le ministère de la Transition Écologique a confirmé les montants, certes un petit peu plus faibles que ceux que l'on a évoqués il y a quelques jours, mais tout de même conséquents : + 2,9 centimes par litre pour le sans-plomb et surtout + 6,5 centimes par litre pour le gazole ! L'objectif du gouvernement était d'aligner les prix à la pompe d'ici 2021, mais l'écart sera quasiment comblé dès l'année prochaine.
On peut se consoler en se disant que l'on a encore quelques mois d'un petit répit. Mais le souci, c'est qu'en ce moment, un autre drame se joue pour le porte-monnaie des automobilistes : une flambée des cours du pétrole. Hier, le baril de Brent a frôlé la barre des 81 dollars, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis 2014. Il y a un an, il était à environ 60 dollars. Et les prix vont continuer de grimper.
Selon les groupes de négoce Trafigura et Mercuria, lors de la conférence pétrolière régionale Appec (Asia Pacific Petroleum Conference) à Singapour, le baril pourrait coûter en fin d'année 100 dollars. Une nouvelle envolée causée notamment par les sanctions américaines contre l'Iran, qui pourraient avoir comme conséquence de retirer du marché près de deux millions de barils par jour. À cela s'ajoutent les accords pour limiter la production décidés par les membres de l'Opep et quelques gros producteurs, dont la Russie, une stratégie initiée en 2017 pour relancer des cours alors au plus bas. Or, l'Opep et la Russie ont refusé ce week-end d'augmenter leur production, un souhait de Donald Trump qui voulait par là compenser l'étouffement des exportations iraniennes.
Cela va donc avoir des conséquences pour votre budget carburant. Cette flambée va se ressentir petit à petit dans les prochaines semaines, les prix vont donc grimper d'ici Noël, avec quelques centimes en plus. Certains diront que l'on a déjà vu un pétrole bien au-delà de 100 dollars le baril, en 2012 et 2013. Mais entre-temps, les taxes se sont envolées.
Il y a quelques jours, l'association de consommateurs CLCV a évalué l'impact de l'augmentation des taxes sur le carburant, avec l'exemple d'un automobiliste qui parcourt 12.700 km par an. Avec un véhicule essence qui consomme en moyenne 7,3 l/100 km, la hausse des taxes par rapport à 2017 est de 46,40 € et de 74,20 € par rapport à 2013 ! Avec un diesel qui demande 6,1 l/100 km, c'est + 85,20 € en un an et + 147 € en cinq ans.
Entre le pétrole et le nouveau coup de massue fiscal, en janvier 2019, le litre de gazole pourrait donc être en moyenne à près de 1,60 € !
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