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Opel Astra G OPC Turbo (2002 – 2004), sous le capot la foudre, dès 6 500 €

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Dotée d’un 2,0 l turbo de 200 ch, la compacte d’Opel devient une redoutable compacte sportive, d’autant qu’elle a été mise au point par le département sport du Blitz, OPC. Oubliée mais diablement sympathique, l’Astra OPC Turbo, rare, mérite d’être préservée.

Opel Astra G OPC Turbo (2002 – 2004), sous le capot la foudre, dès 6 500 €

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi l’Opel Astra G OPC Turbo est-elle collectionnable ?

Produite durant moins de deux ans, l'OPC Turbo est le bouquet final de l'Opel Astra G. En effet, avec son 2,0 l turbo de 200 ch, elle affiche des performances remarquables, tandis que son châssis, bien préparé, autorise de belles qualités dynamiques. Elle manifeste le tout par un kit carrosserie explicite, renforçant son côté exclusif. Malheureusement, précédée par une OPC atmo qui n'a pas su convaincre les passionnés, la Turbo ne sortira jamais de l'ombre, se contentant de chiffres de productions modestes. Très rare, elle est une pièce de choix pour qui collectionne les Opel sportives.

 

La bataille a longtemps fait rage, sur le segment des compactes, entre  Opel et VW. La Kadett a taillé des croupières à la Golf II, l’Astra I et la Golf III sont toutes deux sorties la même année (1991), et il en va de même pour leurs descendantes, les Astra II et Golf IV, apparues, elles, en 1998. La marque au blitz se fait forte de proposer des variantes sportives de sa compacte, d’abord badgées GT/E puis GSI. Mais avec l’Astra II, G, un changement notable a lieu.

Lancée en 1998, l'Opel Astra G se signale par sa ligne très moderne et sa coque bien plus rigide que celle de sa devancière.
Lancée en 1998, l'Opel Astra G se signale par sa ligne très moderne et sa coque bien plus rigide que celle de sa devancière.

En effet, elle est mise au point par OPC (Opel Performance Center), le département course dont la marque allemande s’est dotée en 1997. La première Astra OPC, apparue fin 1999, convainc par son châssis mais reste un peu gentille avec ses 160 ch. Limitée à 3 000 unités, elle disparaît en 2001, en laissant un goût d’inachevé. Tout change fin 2002 quand revient une Astra OPC, cette fois dotée d’un bloc suralimenté.

Lancée fin 1999, la première Opel Astra OPC bénéficie de trains roulants bien préparés, mais son moteur de 160 ch manque de jus. Elle ne sera produite qu'à 3 000 exemplaires.
Lancée fin 1999, la première Opel Astra OPC bénéficie de trains roulants bien préparés, mais son moteur de 160 ch manque de jus. Elle ne sera produite qu'à 3 000 exemplaires.

Boosté par un turbo KKK intégré au collecteur, son 2,0 l grimpe de 160 ch à 200 ch (8 de plus que dans le Zafira OPC) et ça change tout ! Désormais, la compacte de Rüsselsheim largue la VW Golf IV GTI et pointe à 240 km/h, bien aidée par un Cx remarquable de 0.30. Côté liaisons au sol, face à la 160 ch, la 200 ch ne modifie pas ses principes (jambes McPherson avant, essieu de torsion arrière) mais bénéficie de nouvelles jantes de 17 pouces, de boucliers redessinés et de lois d’amortissement revues. En revanche, les freins ne changent pas.

La deuxième mouture de l'Opel Astra G OPC se distingue extérieurement de la première par ses boucliers lissés et ses nouvelles jantes. Ici, fin 2002.
La deuxième mouture de l'Opel Astra G OPC se distingue extérieurement de la première par ses boucliers lissés et ses nouvelles jantes. Ici, fin 2002.

Dans l’habitacle, on note la présence de beaux sièges Recaro chauffants et de cadrans à fond blanc. L’équipement inclut la clim auto, la sono, l’ordinateur de bord, le régulateur de vitesse, les projecteurs au xénon, ou encore l’ESP. Très complet ! Pourtant, à 24 500 € (34 800 € actuels selon l’Insee), le prix demeure attractif.

Toutefois, contrairement à la Ford Focus RS, l’Astra OPC se passe de différentiel à glissement limité, car elle se destine à un usage plus polyvalent. En France, l’Opel n’existera qu’en 3-portes, le break Caravan proposé en Allemagne ne franchissant pas nos frontières. En 2004, l'Opel tire sa révérence, produite à environ 4 000 unités.

Le bel aileron arrière de l'Opel Astra G OPC, ici en 2002, n'est pas là que pour la "tuning touch". Il augmente réellement l'appui.
Le bel aileron arrière de l'Opel Astra G OPC, ici en 2002, n'est pas là que pour la "tuning touch". Il augmente réellement l'appui.

Combien ça coûte ?

Pas facile à trouver en bel état d’origine, l’Astra OPC Turbo ! Comptez un minimum de 6 500 €, avec environ 200 000 km au compteur. Une auto de 150 000 km dépasse déjà les 8 000 €, et à moins de 100 000 km, on doit débourser plus de 10 000 €.

Face aux compactes actuelles, l'Astra G OPC paraît presque fluette. Et son poids de 1 250 kg semble très bas de nos jours, alors qu'il était jugé un peu excessif en 2002...
Face aux compactes actuelles, l'Astra G OPC paraît presque fluette. Et son poids de 1 250 kg semble très bas de nos jours, alors qu'il était jugé un peu excessif en 2002...

Quelle version choisir ?

Retenez avant tout les exemplaires soignés, dans le meilleur état possible, et suivis de près, preuves à l’appui.

L'Opel Astra G OPC se déclinera en break Caravan, version non importée en France. Seules 634 seront écoulées.
L'Opel Astra G OPC se déclinera en break Caravan, version non importée en France. Seules 634 seront écoulées.

Les versions collector

Ce sont surtout les exemplaires en parfait état d’origine et peu kilométrés. Même en lorgnant du côté de l’Allemagne, on a bien du mal à en trouver qui affichent moins de 50 000 km ! Si vous cherchez la rareté, optez pour un break (à prendre en Allemagne), produit à 624 unités seulement.

 

Que surveiller ?

Bonne nouvelle, l’Astra OPC bénéficie d’une mécanique très endurante. Le moteur Z20LET demande toutefois un changement de courroie de distribution tous les 60 000 km maxi, et des vidanges régulières. On fera attention au débitmètre, voire au collecteur d’échappement sur les exemplaires durement utilisés. Il en va de même pour tout le circuit de suralimentation, car l’auto n’est pas jeune.

Pas de faiblesse particulière à relever côté transmission, mais comme sur toute sportive, elle devra être examinée sérieusement avant achat, surtout du côté des cardans. A vérifier de près aussi, les trains roulants, soumis à rude épreuve sur les sportives, tout comme les freins, un peu justes en usage sportive.

Pour sa part, l’habitacle vieillit correctement, mais la clim et les vitres électriques ne sont pas d’une endurance exceptionnelle.

Enfin, regardez bien l’état de la carrosserie et des soubassements, sensibles à la corrosion, l’Astra G étant déjà ancienne.

Surprise, dynamiquement, l'Opel Astra OPC convainc tout à fait, sur route lisse du moins, alors que son moteur turbo a un sacré répondant !
Surprise, dynamiquement, l'Opel Astra OPC convainc tout à fait, sur route lisse du moins, alors que son moteur turbo a un sacré répondant !

Sur la route

Elle avait l’air très moderne, en 1998, l’Astra. Aujourd’hui, on peut se dire qu’une Golf IV a mieux vieilli, y compris à l’intérieur. Néanmoins, grâce à son volant réglable dans les deux plans, l’Opel offre une très bonne position de conduite, alors que le siège Recaro procure un excellent maintien. Doux grâce à ses arbres d’équilibrage, le moteur étonne par douceur et sa souplesse, puis son punch dès 2 000 tr/min : inattendu sur un bloc turbo de son époque ! Surtout qu’il n’y a pas de temps de réponse.

Le tableau de l'Astra G OPC comporte de jolis cadrans blancs, mais l'instrumentation demeure trop pauvre.
Le tableau de l'Astra G OPC comporte de jolis cadrans blancs, mais l'instrumentation demeure trop pauvre.

Ensuite, débordant de santé, le bloc passe sans s’essouffler les 6 000 tr/min. Cette Astra marche fort, et de façon silencieuse ! Que la boîte se contente de 5 rapports ne le gêne pas du tout. Autre surprise, sur bon revêtement, le train avant encaisse fort bien la forte cavalerie, et se montre ensuite gentiment mordant en virage. Si on le provoque, l’arrière enroule joyeusement, un peu comme sur une Peugeot, mais l’ESP veille au grain. Même si on l’a débranché, il se réactive en cas de gros freinage, ce qui peut surprendre.

D'excellents baquets Recaro chauffants ornent l'habitacle de l'Opel Astra G OPC. En option, le GPS et le cuir sont disponibles.
D'excellents baquets Recaro chauffants ornent l'habitacle de l'Opel Astra G OPC. En option, le GPS et le cuir sont disponibles.

Moyennement informative, la direction se révèle précise et permet d’exploiter sainement le bon châssis de l’Opel. Sur les bosses, celui-ci se désunit sensiblement, hélas, mais n’est jamais scabreux. En fait, l’Astra OPC est conçue à la fois pour se montrer efficace en conduite sportive et agréable au quotidien, donc n’aura pas la radicalité d’une Focus RS. Enfin, l’Opel consomme raisonnablement, à 9,5 l/100 km.

 

L’alternative youngtimer

Opel Astra GSI (1992 – 1996)

Commercialisée pour 1992, l'Opel Astra GSI bénéficie d'un moteur remarquable, mais son châssis ne suit pas.
Commercialisée pour 1992, l'Opel Astra GSI bénéficie d'un moteur remarquable, mais son châssis ne suit pas.

La remplaçante de la Kadett, présentée en 1991, amène en Europe continentale une appellation utilisée depuis 1979 au Royaume-Uni : Astra. Reposant sur une plateforme inédite, l’Opel se veut plus cossue que sa devancière, donc se révèle plus lourde. En version GSI 16v, apparue en 1992, cela se traduit par des performances un peu moindres que sur la Kadett du même nom, mais son excellent moteur 2,0 l de 150 ch, référence de la catégorie, donne largement le change.

L’Astra frôle les 220 km/h et franchit les 1 000 m DA en 28,9 s ! Cela dit, si son antipatinage l’aide dans ses efforts, sa suspension trop souple et son train avant faiblard constituent des handicaps certains en conduite sportive, où l’Opel se révèle très sous-vireuse. En réalité, la GSI 16v est d’abord une autoroutière, confortable et bien finie. Elle n’évoluera guère jusqu’en 1996, année où elle est retirée. Dès 8 000 € en très bon état.

Curieusement, Opel a proposé l'Astra OPC en break et en 3 portes, mais jamais en coupé ni en 5-portes...
Curieusement, Opel a proposé l'Astra OPC en break et en 3 portes, mais jamais en coupé ni en 5-portes...

Opel Astra G OPC Turbo (2003), la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 998 cm3
  • Alimentation : injection, turbo
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 200 ch à 5 600 tr/min
  • Couple : 250 Nm à 1 950 tr/min
  • Poids : 1 250 kg
  • Vitesse maxi : 240 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 7,1 s (donnée constructeur)

> Pour trouver des Opel Astra G d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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