Pénurie de carburant : la grève des transporteurs ajoute à l'inquiétude
Les syndicats CGT et FO du secteur du transport routier appellent à une grève illimitée à partir de dimanche soir. Voilà qui ne devrait pas arranger la situation dans les stations.
Les transporteurs routiers vont rejoindre la contestation. Les fédérations FO et CGT ont lancé un appel à la grève, à partir de dimanche (9 décembre) 22 heures et pour une durée illimitée, avec comme principale revendication la défense de leur pouvoir d'achat. Mais les routiers sont plus particulièrement en colère contre une décision du Conseil d'État.
Ce dernier a récemment annulé les dispositions d’un décret de 2016 fixant des majorations de 25 % et 50 % aux heures supplémentaires des chauffeurs routiers. Les syndicats réclament une réunion d’urgence au ministère des Transports, car selon eux "le verrou des heures supplémentaires majorées a sauté pour le transport routier de marchandises".
Le ministère des Transports n'a pas caché son agacement, expliquant que cette grève n'avait pas lieu d'être. Il a rappelé qu'un article du projet de loi mobilité prévoit de sécuriser la primauté de l’accord de branche pour déterminer les taux de majoration des heures supplémentaires. Les transporteurs semblent donc surtout surfer sur la contestation des gilets jaunes.
On peut donc avoir des inquiétudes sur la circulation pour lundi prochain. Si les routiers organisent des opérations escargots ou des blocages sur des points stratégiques, ce pourrait être une sacrée pagaille. Reste à savoir si la mobilisation sera forte, car beaucoup de transporteurs pâtissent du mouvement des gilets jaunes. En cette période de très forte activité avec les fêtes de fin d'année, leur chiffre d'affaires est fortement impacté. Pas de quoi les inciter à en rajouter en faisant grève. Forcément, on ne saura que lundi au réveil si le mouvement sera suivi.
Mais cet appel à la grève a un autre effet, déjà visible : il participe à la panique dans les stations-service. Depuis quelques jours, des points de ventes sont à sec. Pour certains, c'était la conséquence du blocage de dépôts de carburant, notamment en Bretagne, avec des blocages à Brest et Lorient. Mais ceux-ci ont été levés. En fait, comme toujours dans ce genre de cas, la pénurie est créée par un mouvement de panique, les automobilistes se pressant de faire le plein de peur de manquer de carburant, ce qui vide les cuves plus vite qu'à l'accoutumée.
Pour l'instant, selon la carte du site "Mon essence", 219 stations sont en rupture totale, 340 sont en rupture partielle, principalement en Bretagne et autour de Marseille. La situation est pour l'instant stable par rapport à hier. Mais avec la grève des routiers qui plane et surtout la crainte d'une très forte journée d'actions des gilets jaunes, malgré l’annonce du gouvernement de l’abandon de la hausse des taxes sur les carburants pour 2019, les stations devraient être prises d'assaut d'ici vendredi soir.
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