Permis de conduire : le nombre d'inspecteurs agressés s'est envolé en 2017

Les syndicats tirent la sonnette d'alarme et seront bientôt reçus par Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur. La situation peut sembler préoccupante. Alors qu'environ dix agressions étaient jusqu'à présent comptabilisées chaque année, il y en a eu plus de trente en 2017.

Ce serait une conséquence des dernières réformes des examens, qui ont permis de libérer davantage de places à l'épreuve pratique, et de raccourcir les délais de passage. Les auto-écoles enverraient ainsi des candidats moins bien préparés. À l'antenne d'Europe 1, Laurent Deville, secrétaire général adjoint du syndicat Snica-FO, a expliqué :"ils se rendent compte qu'ils ne sont pas au niveau pendant l'examen".

L'inspecteur est parfois obligé d'intervenir, ce qui est éliminatoire. Les candidats le savent et comprennent donc qu'ils n'auront pas le permis, même si le résultat n'est pas officiellement communiqué à la fin. Laurent Deville donne l'exemple d'un candidat qui a donné un coup de poing à un inspecteur. Une inspectrice a reçu des menaces, son agresseur lui aurait dit "Je vais revenir te couper la tête et la planter sur le portail du centre d'examen". Les syndicats réclament plus de vigiles pour surveiller les épreuves.

Il faut toutefois nuancer les statistiques. Si chaque agression est une de trop, il y a en France plus d'1,5 million de personnes qui se présentent à l'examen pratique chaque année, ce qui donne quand même un pourcentage de candidats agressifs très faible. Sensibiliser la responsabilité des auto-écoles sur le niveau de leurs élèves avant de les inscrire serait une première étape. Rappeler la loi aux candidats serait la deuxième.