Prise en main - Mini cabriolet Electric : cheveux au vent et silence au tournant
Sur la base du coupé Mini SE, la filiale de BMW a développé une version cabriolet proprement réjouissante malgré son poids. Hélas, ce coup d'essai réussi n'aura aucune suite et ne sera jamais commercialisé, du moins dans cette forme. Prise en main du seul prototype disponible.
Et si l'électrique était la formule la mieux adaptée au cabriolet ? Outre son silence de fonctionnement, son autonomie limitée n'est pas un obstacle pour une auto plaisir. Et en plus, sur cette Mini SE Cabriolet, l'électrification se marie parfaitement avec la sportivité assumée de l'engin. Évidemment, débuter un essai par sa conclusion gâche un peu le suspense. Mais reconnaissons le d'emblée : la boucle effectuée au volant de cette auto sur la corniche près de Sintra au Portugal aurait convaincu le plus farouche des électro sceptiques.
Ce n'est pas une auto agréable à conduire, c'est bien mieux : un pur régal. Elle est rivée au sol façon ventouse. Son train avant, aidée par une direction plus informative qu'un journal de CNN permet de la placer au micron près. Et son couple instantané de 270 Nm relance le tout sans broncher. Mais comment diable les sorciers de Munich sont-ils parvenus à ce résultat ?
La recette qui leur a servi à concocter cette Mini cab électrique est finalement assez simple. Pour y parvenir, il suffit de bien choisir parmi les ingrédients déjà existants, de mélanger le tout et de servir frais. Ainsi, à la base de cette auto, on retrouve toute la partie mécanique de la Mini SE, la première électrique de la marque, qui elle-même, a piqué le moteur et les batteries qui se trouvaient sous le capot de la BMW i3 S. Il suffit de faire réduire, d'ôter quelques cellules et la batterie en question passe de 37,9 kWh à 32,6 kWh.
Des batteries en forme de "T"
Pourquoi cette réduction ? Pour le meilleur, à savoir une implantation des cellules en forme de T. Elles viennent se loger dans le tunnel central et sous la banquette arrière, ce qui offre non seulement un équilibre aux petits oignons, mais qui, en plus, ne diminue pas la taille du coffre. Certes, avec ses 160 litres de contenance, on n'ose l'imaginer plus petit encore. La faute, bien évidemment, à la capote qui doit bien trouver à se loger. Une toile qui se déplie et se replie électriquement en 18 secondes jusqu'à 30 km / h.
On l'a dit et répété, cet électro cabriolet est un régal à conduire, mais pas très longtemps. Le temps de jouer avec ce karting, d'enclencher le mode B, qui permet de recharger (un peu) et d'économiser (beaucoup) le frein, et il faut déjà penser à se brancher à une borne, puisque l'autonomie ne dépasse pas 230 km. Si l'on est quelque peu joueur au volant et que l'on se cale sur le tentant mode "sport" elle se réduit encore plus drastiquement. Il faudra patienter 35 minutes si l'on a la chance de la recharger sur une borne de 50 kW et 3 h 10 si l'on se contente d'une mini-borne de 7,4 kW pour parvenir au même résultat.
Pendant ce temps, on aura tout loisir de profiter de l'espace intérieur de cette auto, strictement identique, pour la planche de bord, à celui de la Mini SE. L'écran central tout rond à l'ergonomie douteuse répond toujours présent, tout comme l'autre écran tout aussi numérique, qui remplace les trois petits cadrans des versions thermiques. Suffisamment grand pour livrer à tout moment les infos indispensables de vitesse et d'autonomie, cet écran central n'est pas très bien intégré : il semble simplement avoir été posé (et fixé, heureusement) à la dernière minute, comme s'il avait été oublié par le designer chargé de l'intérieur de l'auto.
En revanche, l'oublieux de l'écran central a parfaitement réussi à loger quatre personnes à bord sans trop de souci, ce qui, dans un petit cabriolet de 3,86 m, est une performance. On pourra donc pique-niquer en famille (mais sans un encombrant parasol) à défaut de partir en vacances à bord. Mais encore une fois, il s'agit avant tout d'une auto plaisir, et non d'une familiale tous usages. Un plaisir dont on se demande encore comment il est possible avec l'embonpoint de cette Mini SE cabriolet. Car la découvrable thermique pèse déjà 1 320 kg, ce qui est plutôt lourd pour une petite auto, mais le modèle électrique, batterie oblige, en rajoute. Pourtant, malgré ses 1 420 kg, le petit cabriolet reste agile, grâce à l'étonnant travail des ingénieurs qui l’ont conçu.
Une future Mini SE cabriolet de série ?
Mais ce travail est tout aussi acharné que vain. Car cette Mini Cabriolet est un exemplaire unique qui ne sera jamais fabriqué en série. Pourquoi tant de haine envers ceux qui souhaitent rouler à l'air libre sans bruit et sans émissions de C02 ? En fait, la Mini actuelle et sa version cabriolet, sont en fin de vie. La nouvelle génération débarquera l'an prochain avec une plateforme conçue pour l'électrification. Sera-t-elle disponible en version cabriolet ? "Das werden Sie früh genug herausfinden" (vous le découvrirez bien assez tôt) se contentent de répéter les cadres munichois.
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