2. RAM 1500 TRX (2022) - Sur route et en tout terrain : du lourd
Sous le capot de ce TRX, le moteur V8 affiche 6,2 litres de cylindrée et, gavé par un compresseur, développe la bagatelle de 712 chevaux. Un moteur repris à l’identique des Dodge Hellcat et Jeep Grand Cherokee Trackhawk, qui permet à ce pick-up de damer le pion aux meilleurs SUV sportifs en termes de puissance brute. Par exemple, un Lamborghini Urus n’affiche « que » 650 chevaux, un Porsche Cayenne GTS 640 « seulement », et même le très exclusif Aston Martin DBX 707, qui se targue d’être le SUV le plus puissant du monde, culmine à 707 chevaux. Voilà de quoi prendre la mesure de la… démesure de l’Américain ! Alors bien sûr, les performances ne peuvent pas tout à fait rivaliser. Mais voir cet engin de 6 mètres et 2,9 tonnes passer de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes a tout de même quelque chose d’irréel, de presque contre-nature. Et c’est cette même sensation qui prévaut à bord, lorsqu’on active le Launch Control – car oui, tel une vraie sportive, ce pick-up en dispose. La motricité est bestiale, l’accélération est brutale, et l’engin s’agrippe au bitume avec une violence inouïe, quitte parfois à laisser une longue traînée de gomme noire derrière lui.
À fond partout !
Plus encore que les autres RAM, ce TRX a été taillé pour passer absolument partout. Il dispose notamment de quatre roues motrices enclenchables manuellement, d’une gamme de vitesses courtes, d’un blocage de différentiel ainsi que d’un assistant de descente qui se chargera de maintenir une vitesse constante dans les dénivelés. À cela s’ajoutent pas moins de 8 modes de conduite différents, pour s’adapter à toutes les surfaces et toutes les situations (neige, forêt, sol rocailleux…). Des modes qu’il est en outre possible de personnaliser en agissant séparément sur les paramètres de direction, de suspension, de stabilité et de transmission.
Mais puisqu’il trouve ses racines dans les courses à travers le désert, les fameuses « Bajas », un mode de conduite du même nom place tous les curseurs sur leur fonctionnement le plus abouti, et relâche la suspension au maximum. Celle-ci, fournie par Bilstein, est conçue pour absorber sans broncher les pistes les plus rocheuses à pleine bourre grâce à son débattement XXL. À défaut d’étendues désertiques, c’est dans une carrière de sable que nous l’avons mise à l’épreuve. Dans cet environnement, le TRX semble véritablement dans son élément. Rien de lui fait peur, ni les pentes escarpées pour passer d’un « étage » à l’autre du site d’exploitation, ni les profondes ornières laissées par les dumpers et autres bulldozers. Tout est franchi sans sourciller. On s’en donne donc à cœur joie au volant de ce « dino » pour qui tout cela semble presque trop facile. Même un petit jump lorsqu’on attaque trop franchement !
Mais puisque les déserts sont plutôt rares par chez nous, sachez que ce RAM peut aussi avaler les chemins de terre et sentiers rocheux avec la même facilité, et à des vitesses folles. On « survole », sans même lever le pied de l’accélérateur, des surfaces où l’on passerait avec précaution de peur d’abîmer quelque chose sur un autre pick-up ou tout-terrain. Rien ne semble être en mesure de l’arrêter !
Double visage
Et ce RAM TRX n’a pas fini de nous surprendre. Car si l’on peut se dire que ces capacités off-road exceptionnelles se paieront une fois de retour sur le bitume, il n’en est rien ! Au contraire, l’amortissement parfaitement feutré préserve magistralement le confort des passagers. Et même avec la benne vide, la suspension indépendante supprime les sautillements habituellement ressentis sur les pick-up.
On voyage donc dans la plus grande douceur, bercé par le chant ronronnant du gros V8. Mais le plus étonnant provient sans doute de l’agilité relative de cet énorme engin, qui parvient à garder une certaine précision et à ne pas trop faire subir sa prise de roulis en virages. Bien sûr, il vaudra mieux viser large en sortie de courbes, et le freinage sera mis à rude épreuve en conduite vraiment active. Mais le dynamisme n’en reste pas moins réel. Et quel bonheur de laisser chanter ce V8 « à l’ancienne », dans les entrailles duquel on peut presque entendre l’essence couler à flots. Chaque accélération s’accompagne d’un rugissement invraisemblable, où le souffle du compresseur est bientôt couvert par un concert de vocalises rauques, presque effrayantes, pour faire tomber définitivement sous le charme n’importe quel « petrolhead ».
Gouffre à pétrole
Impossible de terminer cet essai sans aborder le sujet qui fâche, vous vous en doutez : la consommation. RAM annonce 21l/100 km de moyenne normalisée WLTP. Une valeur sous laquelle on peut aisément descendre à vitesse légale sur nationale ou autoroute, où l’on roulera principalement sur le gros couple de 882 Nm. On pourra alors tourner autour des 19 l/100 km. Mais sur parcours mixte, et après nous être bien amusés lors de notre essai, l’ordinateur de bord affichait une moyenne globale de 24 l/100 km. Vu les prix du jour à la pompe, mieux vaudra donc prévoir un budget carburant conséquent ! Et inutile de dire que l’appétit en sans-plomb devient complètement inavouable dans le cadre d’une conduite vraiment sportive…
Photos (25)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération