Renault Mégane Coupé 2.0 16v vs VW Golf III GTI 16v, deux sportives aux styles opposés, dès 5 000 €
Coupé deux portes d’un côté, compacte traditionnelle de l’autre, mais moteur atmo de 150 ch pour les deux. Dans les années 90, on pouvait encore opérer des choix tranchés, et ces deux rivales l’incarnent bien. Laquelle vous séduira-t-elle le plus ?
Les forces en présence
Renault Mégane 2.0 Coupé 16v (1995-1999) : coupé deux portes, 4 cylindres 2,0 l essence, 150 ch, 1 090 kg, 215 km/h, à partir de 5 000 €
Volkswagen Golf III GTI 16v (1993-1997) : berline trois/cinq portes, 4 cylindres 2,0 l essence, 150 ch, 1 150 kg, 216 km/h à partir de 5 000 €
La décennie 90 est celle de tous les succès pour Renault qui, ayant retrouvé confiance, ose des voitures au style fort. Remplaçant la R19 en 1995, la Mégane ose se décliner en un véritable coupé, qui a droit à un moteur puissant pour l’époque, un 2,0 l atmo de 150 ch. En découle une vraie petite sportive, dynamique et lookée.
En face, VW fait du VW : la marque de Wolfsburg, pas au mieux de sa forme, capitalise sur sa Golf, dont la troisième génération, lancée en 1991, ne diffère guère techniquement de la seconde. Très conventionnelle, la Golf III, une compacte à hayon bien conçue, se décline bien évidemment en GTI 16v, cette fois avec un 2,0 l atmo de 150 ch, comme la Mégane. A moins que ce ne soit l’inverse. Deux écoles s’affrontent, l’une radicale, l’autre banale, mais qui ont chacune leurs adeptes.
Présentation : optimisme vs conservatisme
Si elle fut la Renault du renouveau en 1988, la très qualitative R19 se signalait par un look consensuel que Patrick le Quément, grand manitou du style de la Régie, s’est empressé de modifier. Avant que son équipe n’offre à la R19 une descendante aux lignes très personnelles, même si elle en reprend la plateforme et les trains roulants : la Mégane, lancée en 1995. Avec elle, Renault opère un retour aux coupés, délaissés depuis l’arrêt de la Fuego en 1986.
Seulement, contrairement à cette aïeule, la Mégane Coupé, même si elle arbore une dynamique silhouette bicorps, se passe de hayon et sacrifie quelque peu ses places arrière. L’heure est à une sorte de radicalité, d’ailleurs, c’est en coupé que la Renault bénéficie du moteur le plus puissant de la gamme, le 2,0 l F7R de 150 ch, évolution de celui de la Clio Williams.
Ainsi gréée, la Mégane atteint 215 km/h et passe les 100 km/h en 8,6 s. Les trains roulants, affermis sont adaptés et chaussés en 16 pouces, cependant que l’ABS est de série. En revanche, l’équipement fait l’impasse sur la clim voire la radio, retenant surtout les vitres et rétros électriques, les jantes en alliage, l’ordinateur de bord et les projecteurs additionnels. Dommage, car le prix est élevé : 151 700 F, soit 36 100 € actuels selon l’Insee.
Renault étant perçue comme une marque qualitative, elle pense pouvoir y aller fort sur les tarifs, ce qui gênera la carrière de la Mégane 2.0 16V, pratiquement la plus coûteuse de la catégorie. Par la suite, elle n’évoluera pas, mais baissera son prix en 1997 avant de recevoir (sans supplément) la clim en 1998. La Mégane Coupé 2.0 16V disparaît en 1999, à l’occasion du restylage du reste de la gamme. Elle sera remplacée par une 2.0 IDE à la peu convaincante injection directe en 2000.
Ce n’est pas en grande forme que VW aborde les années 90, ce qui se traduit par une prudence très marquée dans les produits. Ainsi, quand, fin 1991, la Golf III remplace la II, elle en récupère la plateforme, qu’elle habille d’une carrosserie plus bourgeoise et rassurante. Le poids augmente, car la nouvelle-venue soigne sa sécurité passive, son insonorisation et son confort, tout en se parant d’une planche de bord plus chic.
Signe que l’époque n’est plus à la performance pure, la variante GTI 16v prend son temps pour débarquer : mars 1993. Cette fois, elle adopte un 2,0 l à 16 soupapes développant 150 ch, qui lui confère des performances estimables (contrairement à celles de la GTI 115 ch) mais toujours inférieures à celles de l’ancienne GTI 1.8 16s de 139 ch. Le poids (1 150 kg) en est cause, même si elle pointe à 216 km/h et passe les 100 km/h en 8,5 s. Heureusement, les trains roulants, affermis, mais aussi plus larges que ceux de la Golf II, préservent le comportement.
Par ailleurs, l’équipement se révèle intéressant : jantes alliage de 15, antipatinage, direction assistée, ABS, vitres électriques, sièges Recaro et ordinateur de bord sont de série. Le prix constitue une bonne surprise : 133 000 F, soit 32 800 € actuels selon l’Insee. Pour 1995, son équipement s’enrichit des rétros électriques, du volant réglable ainsi que de l’airbag conducteur (prix grimpant à 138 900 F), puis en 1997, pour sa dernière année, elle hausse encore sa dotation. Désormais nommée GTI Carat, la Golf 150 ch offre d’office la clim et le double airbag, avant d'être retirée du tarif fin 1997.
Fiabilité/entretien : des écarts faibles
Dérivant d’une R19 très fiable et dotée du bloc F7R réputé pour sa robustesse, la Mégane affiche une belle fiabilité. Mécaniquement, elle n’a pas de réel point faible, à condition d’avoir été bien entretenue (courroie de distribution avant 100 000 km). Par ailleurs, la carrosserie vieillit convenablement, mais vu l’ancienneté de la voiture, la rouille finit par attaquer, d’abord les bas de caisse et les passages de roue arrière.
L’habitacle combat efficacement le temps, même si le renfort gauche du siège conducteur reste sensible. Evidemment, des accessoires finissent par lâcher avec le grand âge : compteur, rétros électrique… Mais rien de bien méchant. Vu qu’il s’agit d’une sportive, on inspectera de près les trains roulants, les freins, et toute la transmission.
De son côté, la Golf affiche, elle aussi, une belle endurance mécanique, moyennant un entretien digne de ce nom (là aussi, la courroie de distribution est à changer régulièrement). Toutefois, la valve de régulation du ralenti est souvent défectueuse. Côté boîte, là aussi c’est du solide, si les vidanges ont été faites. Sinon, les roulements semblent plus sensibles que ceux de la Mégane.
Pour sa part, la carrosserie ne vieillit pas forcément bien, la faute à des peintures de qualité insuffisante, alors que la rouille attaque plus tôt que sur la Mégane. Un point à surveiller ! Attention aussi aux pannes électriques (alternateur, voyants s’éclairant sans raison). L’habitacle résiste bien à l’usure, hormis le bourrelet gauche du siège conducteur et le ciel de toit, mais les pannes de vitre électrique sont fréquentes.
Avantage : Renault. Etonnamment, la Mégane semble un peu mieux construite que la Golf, et se révèle au moins aussi fiable mécaniquement.
Vie à bord : douillette Golf
Même si elle se compose de plastiques durs, la planche de la Mégane présente joliment, la finition apparaît soignée (même si la moquette reste fine) tandis que ses sièges se révèlent accueillants. Mais, si les passagers avant seront à l’aise, ceux de l’arrière se sentiront très à l’étroit s’ils mesurent plus d’1,75 m. De plus, ils ne pourront être que deux, la Mégane étant homologuée en 4 places. Par ailleurs, le coffre, en plus d’être assez peu spacieux (288 l), n’est accessible que par un volet pas pratique du tout.
Les plastiques ont meilleure allure dans la Golf, où la présentation se veut plus classique. Cela dit, les revêtements de siège sont plus rêches et les assises plus fermes. Là où la VW se distingue de la Renault, plus que la finition ou l’équipement, équivalents, c’est par les rangements, plus nombreux, et surtout l’habitabilité arrière. Les occupants se trouveront bien plus à l’aise que dans la française, et pourront même se serrer à 3 ! Quant au coffre, accessible par un hayon, il est plus vaste (330 l/ 1 160 l) et surtout bien plus pratique.
Avantage : Volkswagen. Nettement plus habitable que la Mégane, et dotée d’un coffre autrement pratique, la Golf rafle ici une victoire nette.
Sur la route : sportive Renault, polyvalente Golf.
La position de conduite de la Mégane n’est pas idéale, entre l’assise trop haute et le volant un peu incliné en avant. On s’y fait. Relativement bien insonorisé, le moteur affiche une belle rondeur à bas régime, à défaut de vigueur. Du moins jusqu’à 4 500 tr/min. Là, il profite d’un sacré regain de vigueur et pousse énergiquement jusqu’à plus de 7 000 tr/min. Il fait du bruit, mais pour quelque chose ! On se surprend à le solliciter plus que de raison, surtout que la boîte, très maniable, incite à la maintenir dans la bonne plage.
Côté châssis, le train avant étonne. Précis et surtout nanti d’une grosse adhérence, il est scotché à la route, et autorise des vitesses de passage en appui étonnantes. On apprécie la direction informative qui permet de bien le sentir. Cela dit, la poupe ne joue pas du tout, la Mégane révélant à la limite un tempérament presque systématiquement sous-vireur. Mais l’efficacité est remarquable. La suspension, ferme, contient correctement les mouvements de caisse tout en préservant un confort très acceptable.
On est bien mieux installé dans la Golf, où le siège, certes plus ferme que celui de la Renault, procure un meilleur maintien. Mieux insonorisé ici, le moteur, assez creux, reste moins vigoureux à bas régime que celui de la Mégane. Cela dit, passé 4 500 tr/min, il change d’attitude et devient presque rageur, sans égaler sur ce point l’ancien 1,8 l de la Golf II. En tout cas, en accélération, la VW tient le rythme de la Renault, même si elle se laisse distancer en reprises. Et sa boîte n’est pas tout à fait aussi rapide.
Dynamiquement, la Golf apparaît initialement plus souple que la Renault, plus pataude aussi et accuse des mouvements de caisses amples. Et pourtant ! Plus on tape dedans, plus le châssis VW convainc. L’avant s’accroche, l’arrière enroule, et en découle une efficacité de très bon aloi. Ça bouge plus qu’à bord de la française, mais la poupe accepte de survirer, ce qui est amusant. Cela dit, la direction, très lissée, communique moins. On se console avec un confort un peu meilleur, allié à une insonorisation plus soignée. Le freinage se vaut sur les deux rivales, qui accusent leur âge sans excès.
Avantage : Renault. Un peu plus d’efficacité et de meilleures reprises sont à mettre au crédit de la Mégane. Mais la Golf contre avec davantage de confort sans tellement se laisser distancer.
Budget : des collectors qui se révèlent
En bon état, avec un CT valide de moins de 6 mois, la Mégane se déniche dès 5 000 €, en affichant certes largement 200 000 km. A 6 000 €, le kilométrage tombe sous les 150 000 km, alors que les très belles autos de moins de 100 000 km passent les 10 000 €. Côté consommation, tablez sur une moyenne de 9 l/100 km.
La Golf calque à peu près ses prix sur ceux de la Mégane jusqu’à 150 000 km, mais monte plus vite ensuite. A moins de 100 000 km en super état, elle réclamera bien 11 000 €. En revanche, elle consomme un peu moins en moyenne, à 8,5 l/100 km.
Avantage : Egalité. La Renault est un peu moins chère que la Golf mais aussi un poil plus gourmande. Difficiles à départager.
Verdict : une Renault plus forte en caractère
Visuellement plus sportive que la Golf, la Mégane l’est aussi par ses performances et son comportement routier… voire son confort. Un peu mieux fabriquée, elle se montre très solide par sa mécanique, tout en rouillant moins rapidement.
La Golf réplique par une bien meilleure habitabilité, un comportement parfois plus amusant et consomme légèrement moins. Comme les deux rivales s’affichent à des tarifs souvent similaires, on en déduit qu’elles se marquent à la culotte et que le choix sera surtout une affaire de préférence personnelle.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Renault |
Vie à bord | Volkswagen |
Sur la route | Renault |
Budget | Egalité |
Verdict | Renault |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Renault Mégane I.et Volkswagen Golf III.
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