Reportage vidéo - Essai Toyota i-Road : la mobilité de demain
Même si vous ne résidez pas à Paris, vous connaissez forcément Autolib, le système d’autopartage mis en place dans la capitale. Beaucoup d’autres agglomérations ont succombé à cette pratique mais la ville de Grenoble a décidé de se différencier en s’associant au géant japonais Toyota. Caradisiac s’est rendu en Isère pour tester l’i-Road.
Les offres d’autopartage se développent de plus en plus en France mais également à l’étranger. Les municipalités s’associent donc à des marques. On peut citer bien évidemment Paris, qui a choisi la BlueCar de Bolloré, mais également le dispositif Car2GO dans plusieurs villes américaines, en partenariat avec Smart. Pour son initiative, Grenoble a frappé un grand coup en s'unissant avec le premier constructeur mondial : Toyota, qui a spécialement conçu un modèle pour l’occasion, l’i-Road.
Premier constat. L’i-Road n’est pas une voiture mais un tricycle. Cela peut sembler un détail mais cela change tout. En effet, quand on regarde une Bluecar, on a un peu l’impression d’avoir une voiture au rabais. Avec l’i-Road, c’est différent. Son architecture et son look unique vous surprennent et lui confèrent très rapidement une touche de sympathie. À Grenoble, les habitants se sont très bien acclimatés aux couleurs flashy (vert, rose, bleu, jaune), ce qui ne manque pas de faire sourire les enfants mais également les touristes.
Original, l’i-Road se révèle aussi particulièrement pratique. Son habitacle est intégralement fermé. Il peut transporter deux personnes, l’une derrière l’autre (comme dans un Renault Twizy par exemple). Mais il faudra toutefois que le passager ne soit pas trop grand. En revanche, il faudra choisir entre votre compagnon de voyage ou des bagages. Les deux, ce n’est pas possible.
Après cette première phase de découverte, il est temps de passer à la conduite. Toutefois, comme on ne conduit pas un i-Road comme une voiture, une formation d'une heure et demie est obligatoire la première fois. De notre côté, nous avons eu droit à une version accéléréee 15 minutes. Quand on voit comment conduisent certains utilisateurs d’Autolib, on se dit que cela ne serait finalement peut-être pas superflu. La formation que nous recevons sert principalement à mieux cerner le gabarit de l’engin, entre autres pour le stationnement mais également pour les virages : en effet la roue directrice et motrice se situe à l’arrière ! Au départ, on se dit « ouais, c’est dans la poche » mais les premiers exercices démontrent vite le contraire. Après quelques minutes, notre conduite s’améliore et on peut se lancer dans le vide, ou plutôt dans le flot de la circulation. Après une petite appréhension, finalement tout se passe très naturellement. Comme sa largeur est inférieure à 1 m (85 cm précisément), il est, sur le papier, possible de réaliser de l’interfile mais c’est toutefois moins facile qu’avec un deux-roues. Autre avantage de ses dimensions réduites, une place de stationnement classique permet de garer 4 i-Road : pratique à l’heure où les municipalités réduisent à grande vitesse les parkings aériens.
Comme sur tout véhicule électrique, pas de passage de rapports sur l’i-Road. Grâce à ses deux moteurs électriques implantés aux roues avant, d’une puissance de 2 kW chacun, notre engin n’a aucune difficulté pour s’extraire du trafic même s’il faut reconnaître que les accélérations sont moins toniques que celles d’un Twizy 80, plus proche donc d’un Twizy 45. Mais pas question ici de parler de performances, ce n’est pas le lieu. L’autonomie annoncée varie de 35 à 50 km, ce qui peut paraître peu, mais aucun souci puisque le trajet moyen des utilisateurs se limite à 5 km. Au-delà de ces chiffres, le point fort de l’i-Road réside dans ses impressions de conduite, très proches de celles d’un deux-roues car l’i-Road s’incline à chaque virage. Sensations garanties. Heureusement, tout cela s’effectue dans la plus grande sécurité car une vibration apparaît dès que vous avez atteint l'inclinaison maximale. Pour obtenir un tel résultat, Toyota a mis au point un système électronique relativement complexe. Ainsi, un module électronique calcule l’inclinaison requise en fonction de l’angle de braquage, de la vitesse et des informations reçues d’un capteur gyroscopique. Le dispositif déplace alors automatiquement les roues vers le haut et le bas en sens opposé, en leur appliquant un angle d’inclinaison destiné à contrebalancer la force centrifuge du virage. Efficace et surtout amusant. Et c’est justement, ce côté ludique qui fait la force de cet i-Road.
L’i-Road côté économique
Pas d’abonnement
Prix : 1 €/15 min + 1 € de réservation
Frais de dossier : 15 €
A l’heure d’aujourd’hui, Toyota réfléchit toujours à l’avenir de l’I-Road : suite de l’expérimentation, possibilité de location ou de vente aux particuliers. Rien n’est arrêté pour l’instant. Bien évidemment, comme un Twizy, un i-Road ne serait pas le véhicule principal de la famille mais il pourrait représenter un excellent second ou troisième véhicule, dédié uniquement à un usage urbain. L’élément décisif serait comme toujours le prix.
Bilan de l’expérimentation à mi-parcours
Toyota s’est associé à la ville de Grenoble pour une durée de 3 ans. Un an et demi après son début, voici un premier bilan de ce test grandeur nature. Sans trop de surprise, il en ressort que 71 % des utilisateurs travaillent sur Grenoble, 62 % y habitent, dont 40 % dans le centre-ville. Les trajets sont courts (environ 5 kilomètres) et durent moins d’une heure (45 minutes). Les utilisateurs se servent des i-Road pour des activités quotidiennes classiques. Ils apprécient l’idée de disposer d'un véhicule ponctuellement, le côté écologique et technologique mais également économique ; d’où un taux de satisfaction de 92 %.
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