Retour aux 90 km/h: déjà 46 départements concernés
La liste des départements qui repassent aux 90 km/h sur tout ou partie de leur réseau continue de s'étoffer.
Et de 46 ! En officialisant le retour aux 90 km/h sur son réseau secondaire, le Morbihan rejoint les 45 départements qui ont choisi la défiance (ou le bon sens, c’est selon), vis-à-vis de la décision prise par le gouvernement d’Edouard Philippe.
Instaurée le 15 juin 2018 après moult débats et polémiques sans lesquels la France ne serait probablement plus tout à fait la France, l'instauration des 80 km/h sur 400 000 km du réseau secondaire devait, selon les pouvoirs publics, sauver de 350 à 400 vies par an. Pourquoi pas, après tout ?
Las ! Le coronavirus et les confinements sont passés par là, ce qui trouble quelque peu la lecture des statistiques régulièrement brandis par la Sécurité routière pour vanter les effets de cette réduction de la vitesse.
Dans le même temps, nombre d’exécutifs départementaux y ont vu un moyen de remettre en cause le gouvernement, qui dans le cadre de la Loi d’orientation des mobilités les avait autorisés à revenir sur la mesure à l’issue d’une période d’essai.
Tout en émettant de sérieux doutes sur l’efficacité des 90 km/h en matière de réduction des risques routiers sur leurs territoires souvent ruraux et peu denses, ces élus expliquaient qu’une telle mesure en renforçait l’enclavement et nuisait ainsi à leur développement économique.
Et c’est ainsi que, mois après mois, la liste des départements qui réinstallent les panneaux à 90 km/h ne cesse de s’étoffer : 37 départements sont ainsi repassés à 90 en 2020-2021 sur tout ou partie de leur réseau, et 9 les ont rejoints depuis (citons notamment les Côte-d’Or, Meuse, Sarthe, Haute-Marne, Marne, Haute-Saône, Charente, Calvados, Haute-Vienne, Maine-et-Loire, Tarn, Loiret, Gers, Hérault, Jura, Cher, Loir-et-Cher, Hautes-Alpes, Puy-de-Dôme, Aveyron, Allier, Corrèze, Creuse, Cantal, Lozère, Orne, Seine-et-Marne, Indre-et-Loire, Indre, Vienne, Isère, Dordogne, Eure-et-Loir, Deux-Sèvres, Vosges, Charente-Maritime, Mayenne, Hautes-Pyrénées, Aube, Saône-et-Loire, Haute-Loire, Bas-Rhin, Haut-Rhin).
En retour, la Sécurité routière explique que «les vitesses pratiquées sur les routes dont la vitesse maximale autorisée (VMA) a été relevée à 90 km/h dès 2020 sont plus élevées en 2020 et 2021 qu'en 2017, avant la baisse de la VMA à 80 km/h. » En d’autres termes, on roulerait plus vite qu’avant sur les mêmes réseaux (façon de rattraper le temps perdu ?).
Et les autorités d’ajouter que « le relèvement de la VMA à 90 km/h sur 39 départements aura coûté 74 vies sur l’année 2021 selon une estimation basée sur le mois de la mise en application de cette décision. Ceci correspond à une hausse de la mortalité de + 13,1 %. »
Malgré cela, le discours des pouvoirs publics peine à convaincre. Peut-être, aussi, parce que les automobilistes se lassent de cette infantilisation permanente, avec des mesures qui semblent parfois un peu prises au radar.
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