Retour des 90 km/h sur les départementales : c'est fait en Haute-Marne
La Haute-Marne remet en vigueur une limitation à 90 km/h sur plusieurs départementales. D'autres départements feront de même dans les prochaines semaines.
L'année 2020 commence par une bonne nouvelle pour les automobilistes de la Haute-Marne. À partir du 9 janvier, ils vont pouvoir rouler de nouveau en toute légalité à 90 km/h sur les départementales.
Attention toutefois, tout le réseau secondaire n'est pas concerné. Quinze axes vont repasser à 90 km/h, représentant près de 500 km sur un total de 3700 km de départementales. La Haute-Marne est le premier département qui revient sur les 80 km/h, mis en place sur l'ensemble du réseau secondaire le 1er juillet 2018.
Nicolas Lacroix, président (LR) a toujours montré son opposition à cette mesure. Avec d'autres élus, il a contesté la mise en place des 80 km/h, une mesure portée à bout de bras par le Premier Ministre Édouard Philippe, sans qu'il y ait vraiment eu de consultation au niveau local.
Face à la grogne des élus, mais surtout celle des Français, qui restent massivement opposés aux 80 km/h, le gouvernement a décidé de lâcher du lest, en passant par le vote de la loi mobilités. Parmi les nouveautés qu'elle apporte, il y a donc la possibilité pour les présidents de département de revenir à 90 km/h sur les départementales (pas les nationales). La loi a été publiée au Journal Officiel le 26 décembre. Promulguée sans décret d'application, elle peut donc être appliquée dès à présent. Pour Nicolas Lacroix, interrogé sur RTL, c'est "un juste retour des choses", ces axes étant à la charge du département.
La Haute-Marne lance donc le bal. Il lui reste une étape avant de changer les panneaux d'ici demain : le passage de la commission nationale de sécurité routière. Mais celle-ci donne un avis consultatif, et même s'il est négatif, Nicolas Lacroix assure qu'il ira au bout de sa démarche. Le président est confiant, indiquant que les 90 km/h seront de retour sur des axes structurants, les plus entretenus et les plus sécurisés. Des études d'accidentologie ont été faites sur les tronçons concernés en 2019.
Restent les menaces de poursuites judiciaires en cas d'accident sur les axes revenus à 90 km/h, brandies par des associations. Nicolas Lacroix a déclaré qu'il prendrait ses responsabilités, soulignant chez France Bleu qu'il était "déjà, tous les jours, responsables en tant que gestionnaire de la voirie, le risque zéro n'existe pas". Il faut aussi faire face à la pression du gouvernement. Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, déclarait pendant les vacances de Noël : "Le jour où l’on constatera que sur les routes où l’on a augmenté la vitesse, on a augmenté le nombre de morts, chacun devra aussi se regarder dans la glace". Assurément, les futurs accidents vont être très commentés.
Nicolas Lacroix met en avant l'aspect rural de son département, "la mobilité passe quasiment à 100 % par la voiture, il y a peu de transports collectifs hors zone urbaine ou péri-urbaine". Une dimension que l'on retrouve chez les autres départements très motivés pour revenir aux 90 km/h. Il y a ainsi le Cantal et la Haute-Loire.
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