De DAAAAAALÍ à Dupieux, le spectre des Cadillac
L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre l’occasion de belles rencontres autour de la créativité.
Quentin Dupieux signe un film surréaliste - forcément surréaliste - sur Salvador Dalí. Parmi ses singularités, le réalisateur a choisi plusieurs acteurs différents pour tenir le rôle du peintre plusieurs âges de sa vie, notamment Édouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmai…
Un regard déjanté sur un personnage qui ne l’était pas moins sous l’œil de la journaliste jouée par Anaïs Dumoustier.
Nous ne manquons pas une occasion de gratter les faiblesses de nos contemporains dans leur rapport avec l’automobile.
On s’aperçoit vite que l’artiste catalan ne rechignait pas à faire passer des voitures dans les décors de sa vie et de son œuvre.
Si vous en doutiez encore, faites un tour à la Fondation Gala, le théâtre-musée de Figueras, en Catalogne. Dans un patio est installé le Taxi pluvieux qui prend pour base une Cadillac Série 62 sur le capot de laquelle est perchée La Grande Esther.
Les Cadillac des années 1940 semblent être à la mesure de la démesure du personnage et les austères vaisseaux américains surgissent toujours là où on ne les attend pas.
Cette limousine décapotable de 1941, une Series 62, avait été offerte à Gala par son attentionné mari, Salvador Dalí. Dressée sur le capot, La grande Esther sculptée par Ernest Fuchs compose ce que Dalí, considérait comme la plus grande sculpture surréaliste.
Dans les tableaux de Dalí, l’automobile rôde dans des postures inattendues. On peut voir une torpédo des années 1910, rongée par la rouille et la végétation, dans Paranoïaque - Solitude critique, peint en 1934.
Dans L’apparition de la ville de Delft, en 1935, une berline non identifiée, faite de briques et de lézardes est traversée par un arbre mort. Symbolisme quand tu nous tiens.
Les Cadillac ont la préférence du Maître. Une Cadillac 75 Limousine s’installe au centre des délires surréalistes du Catalan. Dans Les fantômes des deux voitures, l’une est drapée dans de lourdes tentures et l’autre laissant apparaître des briques et des racines sous la laque.
Certes, l’automobile n’est pas le sujet du film de Dupieux, mais elle complète dignement le portrait de son héros.
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