Route de nuit - Diego Rivera, murs et murmures
Pour mesurer la puissance de l’œuvre de Diuego Rivera, il faut traverser l’Atlantique, direction Mexico et Detroit.
La Cité des Arts de Diego Rivera a enfin ouvert ses portes au public à Coyoacán au Mexique le 30 octobre dernier. L’idée avait été formulée par l’artiste mexicain dans un manifeste publié il y a… quatre-vingts ans. Le complexe se compose de treize bâtiments sur le site Anahuacalli. La Ciudad de Las Artes dispose ainsi de plusieurs espaces d’exposition sur une superficie totale de 6 000 m.
Mais l’œuvre majeure de Diego Rivera en lien avec l’industrie automobile ne se trouve pas en Amérique latine, mais à Detroit, au sein du Musée des beaux-arts : une fresque monumentale à la gloire de l’industrie, de l’automobile et de la classe ouvrière qui se compose de quatre parois comprenant vingt-sept panneaux.
À travers cette œuvre forte, colorée, effrayante, Diego Rivera fige un instant de la vie industrielle de Detroit à l’aube des années trente. Il peint des visages d’ouvriers éteints par l’abnégation, des regards de contremaîtres enfermés dans leur logique et, dans un coin du tableau, le portrait d’un industriel mutant partageant les traits de Thomas Edison et de Henry Ford.
Henry et Edsel Ford avaient été les commanditaires de cette œuvre monumentale installée l’atrium du musée qui fut menacée et qui est aujourd’hui préservée.
Si l’on ne peut pas se déplacer à Detroit pour comprendre la vie de l’entre-deux-guerres, on peut toujours relire Louis-Ferdinand Céline qui a fait lui aussi un voyage au bout de l’ennui, à l’usine Ford, et qui a décrit les sombres et sonores rouages de la machine de production américaine.
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