Route de nuit - Jean-Louis Trintignant, départ d'un géant
Jean-Louis Trintignant ne cachait pas son intérêt pour le sport automobile. Une anecdote en marge d’une carrière extraordinaire.
On a forcément des scrupules à évoquer la mémoire de cet immense acteur de théâtre et de cinéma à travers le prisme de nos anecdotiques histoires d’automobiles. Toujours est-il que cet artiste rare et éblouissant avait aussi un faible pour le pilotage.
Il avait de qui tenir. Son oncle n’était autre que Maurice Trintignant (1917-2005) qui fut l’un des plus brillants pilotes français des années 1950. Viticulteur, surnommé « Pétoulet » comme son vin, Maurice Trintignant participa au Championnat du Monde des conducteurs dès sa création en 1950. Avec abnégation, il participa à l’aventure de Gordini.
En se rapprochant de Ferrari, Maurice Trintignant glane ses premiers lauriers. En 1954, intégré à l’équipe officielle de Ferrari pour disputer les 24 Heures du Mans, Maurice Trintignant s’imposa sur la monstrueuse 375 Plus. En 1955, il fut le premier pilote français à remporter un Grand Prix du Championnat du Monde, à Monaco.
Jean-Louis Trintignant n’avait pas les mêmes ambitions que son oncle. Sa carrière de pilote, il la vécut d’abord par procuration dans l’un des rôles qui bâtirent sa popularité, celui d’un pilote dans Un homme et une femme. Dans ce film de Claude Lelouch, Jean-Louis Trintignant du rallye Monte Carlo aux 24 Heures du Mans.
Longtemps après ces premiers tours de roue cinématographiques, Jean-Louis Trintignant participa pour de bon aux 24 Heures du Mans 1980 au volant d’une Porsche 935 K3. Il abandonna à la dix-septième heure, victime de sa boîte de vitesses.
Ce passage éclair dans l’aventure des 24 Heures du Mans est rapidement occulté par la brillante carrière du comédien. Depuis Et Dieu créa la femme (Roger Vadim, 1956), Jean-Louis Trintignant tourne avec les plus grands réalisateurs, de Costa Gavras à Ettore Scola, de Jacques Deray à François Truffaut… pour couronner sa carrière avec le pathétique Amour de Michael Haneke, en 2012.
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